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Nails

Publié le 04 avril 2012 par Olivier Walmacq

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Genre : Inclassable (interdit aux – 16 ans)
Année : 2003
Durée : 1 heure
L'histoire : En Russie, un tueur sombre et impitoyable fait un carnage dans un bar. En rentrant chez lui il est pris d'hallucinations morbides et d'un mal de crâne insupportable. La seule solution qu'il trouve pour se débarrasser de cette douleur, est de s'enfoncer des clous dans la tête. Mais suite à cela, sa perception de l'environnement qui l'entoure est modifiée.
La critique de Vince12 :
Pas facile d'aborder un film OFNI comme Nails. Le cinéma russe reste un cinéma très peu connu en occident.
Cependant, ces derniers temps, un réalisateur du nom d'Andrey Iskanov a fait parler de lui sur la toile. Ses réalisations complètement barrées ont heurté les cinéphiles, notamment le terrible Philosophy of a Knife, souvent cité comme le film le plus violent jamais réalisé à ce jour.

Mais en fait, Iskanov a fait ses débuts avec Nails, en 2003, un film qui annonce déjà à quoi va ressembler l'œuvre du réalisateur russe, à savoir un cinéma expérimental, sombre, gore, glauque au montage ultraviolent.
Attention, SPOILERS !

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L'histoire de Nails est presque inexistante, on suit l'histoire d'un tueur pris de maux de têtes violents et qui tente de les résoudre en se plantant des clous dans le crâne. Parfois, par sa tonalité et son scénario, Nails rappelle Eraserhead de David Lynch ou encore Tetsuo De Shinya Tsukamoto.
En fait, le premier quart d'heure est en noir et blanc, puis, à partir du moment où le personnage principal s'enfonce les clous dans son crâne, le film devient en couleur, marquant ainsi le changement de la perception de l'environnement par l'individu.


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A partir de là, la suite ne sera qu'une succession de scènes déjantées et d'images hallucinatoires. Le tout sur une esthétique vraiment étrange et décalée. Le film est certes déboussolant mais aussi gore sur certaines séquences. L
a scène d'ouverture entre autres, mais également le final dans lequel on voit le personnage se vider le cerveau (au sens propre du terme), ou encore une énucléation montrée en gros plan. Comme à son habitude, Iskanov ne fait pas dans la dentelle.

La réalisation en rebutera plus d'un, entre les images hallucinogènes et les filtres aux couleurs sales, de même que le découpage violent du film.
Même si vous ne voyez pas le générique vous savez d'entrée que c'est un film d'Andrey Iskanov. Le réalisateur fait aussi des apparitions dans quelques petits rôles. Le personnage principal est interprété par Alexander Shevchenko, qui est aussi le créateur de la bande son du film (une expérience étrange pour les oreilles au passage) et qui deviendra par la suite le compositeur de tous les films d'Iskanov.
Comme dans les autres œuvres du cinéaste russe, la musique a un rôle important et contribue largement au côté expérimental de Nails.

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Tous nos sens sont mis à l'épreuve et on comprend qu'Iskanov nous fait vivre l'expérience de son personnage et nous place dans sa tête en nous faisant partager ses délires, ses hallucinations et sa perception de l'environnement.
La première partie en noir et blanc semble évoquer le monde réel, le passage à la couleur apparaît alors comme une étape franchie par le personnage qui se retrouve dans un monde nouveau, celui de l'inconscient.
Nous sommes donc bien dans du cinéma expérimental et clairement, ça ne plaira à tout le monde, beaucoup seront rebutés par la tonalité du film.

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Au final, on ne sait pas vraiment de quoi Iskanov a voulu nous parler avec ce film. Peut-être que Nails a pour seul but de procurer au spectateur une expérience unique et on pourrait alors dire qu'il réussi son pari.
Cependant, on regrettera peut être certains effets visuels ou une réalisation un peu à l'arrache sur certaines séquences (en même temps, le budget est loin d'être énorme). Au final, c'est un vrai défi d'évaluer un film OFNI comme Nails, au même titre que les autres œuvres du réalisateur russe, on reste tiraillé entre fascination et perplexité.

Note : ?


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