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[Interview] Alabama Shakes : « Nous n’avons jamais voulu être un groupe qui fait de la ‘soul vintage’ »

Publié le 09 avril 2012 par Nowplaying

Cela faisait un moment qu’on avait pas entendu de la soul aussi brute. Alabama Shakes est un quatuor venu tout droit de l’Alabama, comme l’indique leur nom. En 2011, le groupe a mis en ligne leur Ep éponyme de 4 titres et tout s’est enchaîné : des critiques dithyrambiques largement méritées, une signature avec le label Rough Trade Records et un album attendu. La recette de Brittany Howard, Heath Fogg, Zac Cockrel et Steve Johnson est la suivante : de la bonne vieille Soul, authentique alliée à du Blues qui prend aux tripes et teintée de Rock. Le guitariste Heath Fogg revient sur l’histoire du groupe, le buzz et leur musique.

Peux tu nous raconter l’histoire de la bande?

Alabama Shakes s’est formé en mai 2009 dans la petite ville d’Athens, dans l’Alabama. Pas Athens, en Géorgie ou de Muscle Shoals… Athens, Alabama. Même s’il existe un écart d’âge, Brtittany, Zac et moi-même fréquentions tous la même école secondaire. Le groupe s’est formé après l’université et le retour à la maison. Lorsqu’on est dans une petite ville, tous les musiciens du même âge se connaissent à peu près tous. Steve a vécu dans la région d’Athens et a travaillé dans le seul magasin d’instruments de musique de la ville, Railroad Bazaar. Nous avons tous joué avec d’autres groupes et d’autres amis communs, mais c’est notre amour pour le R&B classique et le rock garage qui est devenu le catalyseur d’ Alabama Shakes.

Vous avez sorti un EP acclamé sur bandcamp, avec un son entre soul, blues, rock et gospel. Comment l’Alabama et la musique du Sud vous a influencé ?

Nous sommes grandement influencés par les sonorités de la musique soul du sud. Le Blues, qui est l’épine dorsale de la musique pop américaine et de rock and roll, a été aussi une forte influence. En grandissant, j’ai su que le nord de l’Alabama, Muscle Shoals, en particulier, a joué un rôle important, mais je n’ai jamais commencé à creuser que quand j’ai appris que les Rolling Stones ont enregistré trois de mes chansons préférées à Muscle Shoals. On pourrait être surpris de voir combien de chansons qu’on entend tous les jours à la radio ont été enregistrées en Alabama, et le nombre de personnes qui vivent ici et qui ne s’en rendent pas compte.

En écoutant votre musique, on pense Etta James ou Otis Redding, est-ce le genre de musique que vous essayiez de faire?

Absolument. Otis Redding est l’une de nos plus grandes influences. Mais nous n’avons jamais voulu être un groupe qui fait de la « soul vintage ». En studio on recherche juste à retrouver les sons que l’on aime.

Vous vivez toujours dans l’Alabama ou prévoyez-vous de déménager?

Toujours dans nord de l’Alabama et aucune intention de déménager.

[Interview] Alabama Shakes : « Nous n’avons jamais voulu être un groupe qui fait de la ‘soul vintage’ »

Quel est le processus d’écriture de la bande? Y a t-il un auteur principal?

Le processus d’écriture est différent pour chaque chanson. Nous écrivons tous et arrangeons des chansons sur notre propre temps, mais nous avons écrit la plupart de nos chansons ensemble. Nous nous asseyons en cercle et échangeons des idées jusqu’à faire en sorte qu’une boule d’argile grumeleuse devienne une belle oeuvre d’art. Les chansons commencent généralement avec un riff ou une mélodie et se construit autour de ça. Les paroles viennent typiquement en dernier et tous ceux qui sont intéressés écrivent. Britt a le courage de déverser ces mots et mélodies dans le micro jusqu’à ce quelque chose d’attrayant en sorte. Cela rend l’écriture des chansons ensemble plus facile, car nous essayons de ne pas être susceptibles et de jouer avec les idées des autres.

Que penses-tu de tout le buzz et l’excitation autour de vous? Vous vous y attendiez ?

Je crois que je peux parler au nom de toute la bande en disant que nous ne nous attendions pas à un buzz,. C’est étrange et excitant en même temps. Nous aimons écrire des chansons et faire des show. Nous croyions que les chansons que nous avons enregistrées et et jouées en live étaient de bonnes chansons, mais nous avions du mal à trouver des endroits dans notre ville natale pour jouer. Du coup, on a trouvé cela irréel lorsque nous avons obtenu l’attention internationale. On a jamais vu ça venir. Nous avions donné des démos à plusieurs artistes en espérant un peu d’aide. Nous avons donné à Binky de Sharon Jones et The Dap Kings une horrible démo live. On a jamais entendu parler de lui (rires). J’ai essayé une fois d’entrer en coulisses pour donner aux Drive-By Truckers une démo. Je n’ai pas réussi. Grâce à Aquarium Drunkard nous avons joué avec eux et on est bons amis avec les Truckers. Je conseille aux groupes de donner des démos aux groupes ou artistes qu’ils admirent. On ne sait jamais.

Maintenant, vous êtes signé avec Rough Trade ? Comment est-ce arrivé et pourquoi eux ?

Rough Trade s’est intéressé à nous, voilà comment c’est arrivé. Ils sont formidables, ils croient en nous autant que nous croyons en eux, et ils sont extrêmement ouverts d’esprit aux idées que nous avons. Ils ont un catalogue d’artistes incroyable et nous sommes fiers d’en faire partie. L’histoire du label est incroyable. C’est un grand honneur d’être chez Rough Trade.

Quels sont vos projets? Un album ?

L’album est en train d’être mastérisé, et nous avons un lot de chansons que nous jouons live qui sera pour le prochain disque. L’album sera dispo en avril.

Propos recueillis par Wadji B.

Boys & Girls (Rough Trade records/Beggars)
Sortie le 9 Avril 2012

Extrait du numéro Now Playing Magazine de Février/Mars 2012

Mots clés: Alabama Shakes, Blues, Interview, Rock, Soul

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