Le Chinois qui veut battre Harry Potter
Vous n'avez peut-être pas encore entendu parler du Totem du loup, pourtant élu "meilleur best-seller chinois depuis la Mort de Mao". Le roman, signé Jiang Rong (c'est un speudopnyme) a déjà reçu en 2007 le Prix Man de Littérature asiatique (créé par le groupe sponsor du célèbre Booker Prize anglais).
Pourra-t-il étendre son succès, à faire pâlir de jalousie, au-delà des frontières chinoises ?
Le Totem du Loup vient de paraître en français aux éditions François Bourin, et sera traduit dans 26 langues différentes au cours de l'année. Mais il pourrait même se faufiler jusqu'à Hollywood : la société de Peter Jackson, réalisateur du Seigneur des Anneaux, songe déjà à en faire une adaptation cinéma. On sent là se profiler un nouveau phénomène international, qui pourrait bien s'amplifier jusqu'à poser la question : Le totem du Loup peut-il détrôner Harry Potter ?
Vendu, en Chine, à plus de vingt millions d’exemplaires, Le Totem du Loup est un fascinant roman d’aventures. Mais c’est aussi le récit d’une initiation, celle de Chen Zhen, jeune étudiant chinois qui doit apprendre, au contact des tribus mongoles, comment survivre… Les hordes de loups règnent encore sur la steppe. Les cavaliers nomades, héritiers de Gengis Khan, craignent et vénèrent cet animal qu’ils ont choisi pour emblème. La rencontre avec cette culture va bouleverser le jeune Chinois. Il sera d’autant plus ébranlé que cet univers qui le séduit tant est sur le point de disparaître…
Romantraduit du chinois parYAN Hansheng et Lisa CARDUCCI
Edition française établie par Boris Martin
« C’était la première fois que Chen Zhen traversait la steppe en cavalier solitaire : il ne s’était pas rendu compte du danger qui l’attendait. Mais il était déjà trop tard pour rebrousser chemin. Soudain, il faillit tomber de sa monture en voyant, à quarante mètres devant lui, une horde de loups dont le pelage étincelait sous la dernière lueur du soleil. Plus de trente bêtes se tenaient là dont certaines avaient la taille d’un léopard. Au milieu trônait le roi des loups, reconnaissable à la fourrure blanchâtre qui, sur sa poitrine et son ventre, brillait d’un éclat de platine. Tout en lui respirait la puissance de son rang. A un signal connu d’elle seule, la meute s’était levée d’un bond. La queue raidie à l’horizontale, les loups s’apprêtaient à s’élancer et à s’abattre sur leur proie comme autant de flèches projetées d’un arc bandé. »