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Critiques en vrac 62: The Company Men – La Colère des Titans – Les Pirates – Sans Issue

Par Geouf

The Company Men

Critiques en vrac 62: The Company Men – La Colère des Titans – Les Pirates – Sans IssueRésumé: Commercial dans une multinationale, Bobby Walker (Ben Affleck) mène une vie de rêve: salaire à six chiffres, voiture de sport, grande maison, abonnement au club de golf… Jusqu’au jour où, suite à une vague de licenciements économiques, il se retrouve sans emploi. Commence alors une difficile remise en question pour cet homme à qui tout à toujours réussi…

Très connu pour son travail à la télévision, vu qu’il a été showrunner notamment sur ni plus ni moins que Urgences et A la Maison Blanche, John Wells est passé à la réalisation en 2011 avec The Company Men, qu’il aussi scénarisé. Poursuivant son travail télévisuel, Wells s’attaque ici à un sujet d’actualité, les conséquences de la crise de 2008 sur l’emploi.

Pour ce faire, il suit les destins de trois personnages, tous employés par la même compagnie de chantier navals: Bobby Walker (Ben Affleck), jeune commercial dynamique et talentueux, Phil Woodward (Chris Cooper), un cadre vieillissant ayant petit à petit gravi les échelons de l’entreprise, et Gene McClary (Tommy Lee Jones), meilleur ami et bras droit du fondateur de l’entreprise. Un trio d’acteurs talentueux, secondés par un Kevin Costner toujours aussi charismatique (mais un peu sous-employé), pour un film qui pose de vraies questions sur la responsabilité des entreprises. The Company Men est à la fois une fable morale, mais aussi (et surtout) un portrait assez terrifiant du monde moderne des multinationales. Un monde dans lequel les grands patrons n’hésitent pas à licencier des milliers d’employés pour ne pas perdre la confiance des actionnaires, et où faire construire un nouveau siège à l’entreprise est plus important que de sauver des emplois. Le film dresse un constat assez effrayant de la crise touchant les Etats-Unis, montrant des ingénieurs et commerciaux forcés de passer des entretiens à l’autre bout du pays pour des jobs pour lesquels ils sont surqualifiés, pour finalement bosser dans la construction. Dommage cependant que le film choisisse de se concentrer uniquement sur des personnages en haut de l’échelle sociale, et oublie les ouvriers, encore plus durement touchés par cette crise (même s’ils sont parfois évoqu és au travers des personnages de Tommy Lee Jones et Kevin Costner).

Malgré ce léger défaut et un petit côté moralisateur parfois agaçant (après avoir perdu son emploi, le personnage incarné par Ben Affleck retrouve petit à petit le sens des vraies valeurs), The Company Men pointe avec justesse (et sans être larmoyant) les dérives d’une société moderne toute entière soumise à la loi des marchés, et oubliant les hommes qui la font tourner…

Note: 7.5/10

Etats-Unis, 2011
Réalisation: John Wells
Scénario: John Wells
Avec: Ben Affleck, Tommy Lee Jones, Chris Cooper, Kevin Costner, Craig T. Nelson, Maria Bello

La Colère des Titans (Wrath of the Titans)

Critiques en vrac 62: The Company Men – La Colère des Titans – Les Pirates – Sans Issue
Résumé: après avoir contrecarré les plans d’Hadès (Ralph Fiennes), Persée (Sam Worthington) est retourné à sa vie de simple pêcheur. Malheureusement pour lui, il va devoir reprendre du service pour sauver Zeus (Liam Neeson), emprisonné par Hadès. Celui-ci veut en effet utiliser le dieu des dieux pour libérer le titan Cronos.

 

Suite au succès public (à défaut de critique) du remake du Choc des Titans, Warner Bros n’a bien évidemment pas tardé à mettre en chantier une suite aux aventures de Persée. Exit Louis Leterrier, remplacé par Jonathan Liebesman (World Invasion : Battle Los Angeles), et exit Alexa Davalos, remplacée par Rosamund Pike dans le rôle d’Andromède. Mis à part ces légers changements, le reste du casting répond présent, de Sam Worthington en Persée à Liam Neeson en Zeus, en passant par Ralph Fiennes en Hadès. Et en guise d’ajout bien pensé dans le casting, on a droit à un excellent Bill Nighy en Hephaïstos.

La première bonne nouvelle, c’est que Gemma Arterton ne reprend pas son rôle irritant d’Io. La seconde bonne nouvelle, c’est que Liebesman a laissé tomber les ridicules costumes en toc des dieux de l’Olympe pour des tenues un peu plus sobre. Malheureusement, ce sont les deux seuls points sur lesquels cette suite est supérieure au premier épisode. Le Choc des Titans version Leterrier avait beau avoir beaucoup de défauts, en particulier un scénario réduit à sa plus simple expression, il assurait néanmoins le spectacle et on ne s’ennuyait pas une seconde. Dans La Colère des Titans, non seulement le scénario est toujours aussi réduit (et limite encore plus mauvais, vu le nombre d’incohérences et de facilités scénaristiques qu’il contient), mais en plus ne fait aucun effort de caractérisation des personnages. Les compagnons d’armes de Persée sont réduits à la plus simple expression de la chair à canon, à tel point qu’on ne sait même pas combien ils sont à l’accompagner dans sa quête !

Liebesman s’avère de plus incapable de faire oublier les problèmes de scénario en donnant à l’ensemble un rythme correct. On s’ennuie donc assez souvent ferme devant ce film se voulant bigger and louder mais ayant au final l’air très cheap. Pire encore, le réalisateur prouve une fois de plus qu’il n’a aucune notion de grammaire cinématographique, emballant des affrontements totalement incompréhensibles : on ne sait pas combien de belligérants sont impliqués, ni qui affronte qui, ni qui meurt et qui survit (mis à part les héros). La scène des cyclopes est un parfait exemple d’une gestion de l’espace totalement déficiente. Leterrier avait au moins le mérite de savoir tenir une caméra, et d’être généreux dans son exploitation d’un magnifique bestiaire. Ici, on a droit à une pseudo chimère, un joli minotaure paumé dans un labyrinthe à la Cube tellement grand qu’on se demande comment il trouve les héros, quelques cyclopes, 2-3 démons et un unique titan. Pour le côté épique, on repassera…

Bref, La Colère des Titans représente probablement un parfait exemple de ce qu’Hollywood peut produire de pire. Un spectacle creux, vide de sens, sans rythme et ne procurant absolument aucun plaisir…

Note : 2/10

 

USA, 2012
Réalisation : Jonathan Liebesman
Scénario : Dan Mazeau, David Johnson
Avec : Sam Worthington, Liam Neeson, Rosamund Pike, Ralph Fiennes, Edgar Ramirez, Toby Kebbel, Bill Nighy

Les Pirates – Bons à rien et Mauvais en tout (The Pirates ! In an Adventure with Scientists !)

Critiques en vrac 62: The Company Men – La Colère des Titans – Les Pirates – Sans Issue
Résumé: Chaque année, le fier Capitaine des Pirates participe au concours du Pirate de l’Année récompensant le pirate ayant amassé le plus gros butin. Malheureusement pour lui, la compétition est rude, et il n’a jusqu’à présent jamais remporté le trophée tant convoité. Lors d’un énième abordage raté, il rencontre le scientifique Charles Darwin, qui lui explique que son perroquet Dolly, mascotte de l’équipage, n’en est pas un, mais est en fait un dodo, espèce supposée disparue. Darwin propose au Capitaine de l’accompagner à Londres pour participer au concours du Scientifique de l’Année dont la récompense est un prix d’une grande valeur. Voyant là le moyen d’amasser un gros butin sans se fouler, le Capitaine des Pirates accepte…

 

Après un détour par l’animation assistée par ordinateur à l’occasion du sympathique Arthur Christmas l’an dernier, les studios Aardman reviennent cette année à ce qu’ils font de mieux : un long métrage en stop motion. Et il faut avouer que sept ans après l’anthologique La Malédiction du Lapin-Garou, les trublions anglais n’ont rien perdu de leur humour et de leur dynamisme, car à l’instar des précédentes productions du studio, Les Pirates est un pur bonheur cinéphile.

Profitant du retour en grâce du film de pirates initié par la tétralogie Pirates des Caraïbes, Peter Lord (Chicken Run) et Jeff Newitt proposent un spectacle tout public réjouissant et hilarant. Selon l’habitude du studio, les gags défilent à une vitesse grand V sans laisser le temps au spectateur de reprendre son souffle. Et si tous les gags ne font pas mouche, il faut avouer que vu leur nombre il est impossible de ne pas s’esclaffer au moins une fois toutes les deux minutes. Les génies du studio arrivent une fois de plus à marier les gags visuels extravagants (l’arrivée grandiloquente du capitaine Black Bellamy, la « poursuite en baignoire ») aux références pops et littéraires (Darwin, les cartes avec les monstres de mer dessinés dessus), et aux dialogues savoureux (le film est à découvrir absolument en version originale pour pouvoir profiter de l’excellent casting vocal, comprenant notamment Hugh Grant et David Tennant).

Visuellement, le film est bien entendu d’une beauté époustouflante, avec un souci du détail rare. Les décors fourmillent de détails pas forcément discernables au premier coup d’œil mais rendant cet univers vivant et crédible. L’animation est une fois de plus un sans faute, les personnages bougeant avec une fluidité rare, tout en possédant un nombre d’expressions faciales impressionnant.

Les Pirates est un nouveau bijou à ajouter à la déjà longue liste de réussites du studio Aardman qui, on l’espère, continuera encore longtemps à faire rire intelligemment petits et grands.

Note : 8/10

 

Royaume-Uni, 2012
Réalisation : Peter Lord, Jeff Newitt
Scénario : Gideon Defoe
Avec : Hugh Grant, David Tennant, Jeremy Piven, Brendan Gleeson, Brian Blessed, Salma Hayek, Lenny Henry, Martin Freeman, Imelda Staunton, Ashley Jensen

Sans Issue (The Cold Light of Day)

Critiques en vrac 62: The Company Men – La Colère des Titans – Les Pirates – Sans Issue
Résumé: Comme tous les ans, les membres de la famille Shaw se retrouvent en Espagne pour des vacances au soleil sur le voilier familial. Suite à un accident sans gravité, Will (Henry Cavill), l’ainé de la famille, est forcé de quitter le navire pour aller chercher un kit de secours. Lorsqu’il revient, sa famille a disparu, et un homme mystérieux (Roshdy Zem) lui explique que ceux-ci ne lui seront rendus sains et saufs que si son père Martin (Bruce Willis) consent à lui rendre une mallette lui appartenant…

 

Après le plutôt reussi JCVD, il n’aura pas fallu très longtemps pour qu’Hollywood vienne faire les yeux doux à Mabrouk El Mechri. Pour son premier long-métrage américain, le jeune réalisateur se lance dans la mise en scène d’un thriller dans la droite lignée de la trilogie Jason Bourne. Pour cela, il s’adjoint les services des vieux de la vieille Bruce Willis et Sigourney Weaver, et de l’étoile montante Henry Cavill (Thésée dans Les Immortels, et futur Superman pour Zack Snyder).

Le début du film, bien que très classique, s’avère plutôt réussi. On se retrouve rapidement plongé dans une intrigue tendue, Cavill excelle dans son rôle de héros en cavale, dépassé par les événements mais bien décidé à sauver sa famille. Bruce Willis, malgré une présence réduite à l’écran, apporte son charisme tranquille à son personnage, sans pour autant voler la vedette au jeune acteur, et Roshdy Zem arrive avec aisance à apporter un peu de matière à un personnage très peu développé. Malheureusement, à mesure que le film avance, il s’enfonce peu à peu dans la médiocrité, la faute à un scénario extrêmement banal et multipliant les incohérences grosses comme des maisons (le héros est tout d’abord poursuivi par toute la police espagnole pour avoir soi-disant tué un flic, mais ensuite plus personne ne s’intéresse à lui). Sigourney Weaver se lance quant à elle dans un numéro embarrassant de méchante grandiloquente virant Terminator dans le final, tandis que la jolie Veronica Echegui peine à rendre intéressant un personnage de potiche hystérique. Encore plus ennuyant, Mabrouk El Mechri a beaucoup de mal à emballer des scènes d’action correctes, notamment une poursuite en voiture finale extrêmement brouillonne et quasi incompréhensible, ce qui finit de plomber un film déjà peu original dans le fond.

Au final, Sans Issue reste regardable, mais peine à dépasser son statut de Bourne du pauvre sans grande originalité. Reste la confirmation du talent d’Henry Cavill, dont on espère qu’il arrivera à tirer le futur « chef d’œuvre » de Zack Snyder vers le haut…

Note : 4/10

 

USA, 2012
Realisation : Mabrouk El Mechri
Scenario : Scott Wiper, John Petro
Avec: Henry Cavill, Bruce Willis, Sigourney Weaver, Roshdy Zem, Veronica Echegui

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