C'est devenu banal de dire que de plus en plus, l'intérêt des lecteurs-amateurs se porte vers le haut du panier, vers les notes supérieures à 90 points (en cas d'échelle sur 100) et à 15 (en cas d'échelle sur 20).
On peut même dire que les lecteurs de Parker ne s'intéressent qu'aux vins ayant au moins 95/100.
Bernard Burtschy a publié quelques articles sur la question sur le site du Figaro : ICI et LA.
Rien n'est plus difficile que de changer des habitudes. Ainsi au GJE, je n'arrive pas à susciter un réel enthousiasme pour une réduction du système de notation à 8 niveaux, comme on le voit sur ce graphique que j'ai déjà mis plusieurs fois en ligne sur ce blog : ICI (pour le premier commentaire) (et graphique en cours de chargement (pb technique)):
Un des avantages de ce système particulièrement compréhensible pour tout amateur et d'un langage universel, c'est d'être un système "absolu". Il n'y a dans cette proposition de notation simplifiée aucune relativité par rapport aux pays, régions, appellations, millésimes. Un vin est bon ou pas bon. Point. Avec les nuances "plaisirs" et "émotions". Maintenant, qu'on me dise dans un commentaire approprié que telle ou telle note s'explique par le fait que le millésime était moyen, que l'appellation référencée n'a rien d'exceptionnelle ou autre relativité : soit. Il n'empêche : ou le vin est bon ou pas bon.
Cette question de l'absolu/relatif est naturellement liée également au rôle (qu'on ne peut pas évacuer bêtement) qu'on donne ± à l'étiquette. Lire ICI.
Ce qu'on peut souhaiter voir évoluer :
- développement des dégustations à l'aveugle, base même de notation en absolu (quand on ne donne aucune information)
- notation sur une échelle simple de 8 à 10 niveaux : pourquoi se compliquer la vie (se souvenir de Boileau-Despreaux)
- mais avec naturellement, après notation, modulation/explication de ces notes absolues par des commentaires circonstanciés prenant en compte quelques facteurs majeurs tels que : rapport qualité/prix (RQP); appellation du vin; caractéristiques du millésime. Au moins, avec ce système, on part d'une note absolue, non biaisée et ensuite, au critique d'apporter les biais qu'il estime justifiés et auxquels il pourra justifier le poids qu'il accordera à sa note.
Cette nouvelle approche me semble plus juste car plus proche des réalités et de ce que peut souhaiter l'oenophile. En effet, pourquoi interdirait-on à un amateur de préférer un Chiroubles 2009 de Bouland, un Première Vendange de Marionnet, un Bathus à un classé de 1855 ? Au nom de quoi, sinon d'a-priori ? Vous n'allez quand même pas me justifier que je dois préférer un classé de 1855 simplement parce qu'il a un prestige, une histoire, un rang qui ne crée pas forcément le plaisir ou l'émotion que je souhaite ressentir et qu'il doit m'apporter, sauf à donner à ces facteurs extérieurs un poids que j'aurai beaucoup de mal à comprendre.
Comme d'hab, ça se discute.