Massacre des éléphants au Cameroun

Un documentaire de Jean-Sébastien Desbordes et Alexandre Paré sur le massacre d’éléphants au Cameroun a retenu mon attention, le 22 avril, sur France 2. Les images du film étaient plus violentes que celle que j'ai trouvée (Boubandjida Safari Lodge) accompagnant un autre article sur le même sujet. L’enquête menée m’a paru révélatrice de beaucoup des maux de l’humanité.

Nous sommes dans un Parc où les espèces animales ont été protégées. Mais, ces dix dernières années, la population des éléphants est victime de massacres organisés, comme ce fut le cas précédemment au Tchad. D’un côté, les hommes tentent de créer les conditions pour préserver les animaux, la nature ; de l’autre, d’autres hommes profitent de la concentration de troupeaux pour détruire les animaux, la nature.

Pourquoi tuer les éléphants en nombre aussi important ? Pour l’ivoire.

Pourquoi et pour qui l’ivoire ? Parce qu’un bijou ou un objet en ivoire est un signe de richesse, en particulier sur le marché asiatique. On tue donc des éléphants en Afrique pour vendre l’ivoire en Asie (la belle mondialisation que voilà !).

Qui tue les éléphants ? Des cavaliers venus du Soudan et du Tchad. Une carte nous a montré le trajet que parcourent ces cavaliers. Ils passent par des villages dont les habitants sont pauvres, leur demandent où sont les éléphants et viennent ensuite signaler à ces habitants où sont les dépouilles, puisqu’ils ne sont intéressés, eux-mêmes, que par l’ivoire. Ils abusent donc de la misère de ces habitants, qu’ils n’hésitent pas à maltraiter à l’occasion, pour enrichir au loin des trafiquants.

Qui sont ces cavaliers ? Selon le reportage, sans doute des miliciens, des militaires lourdement équipés d’armes de guerre. L’argent du trafic sert, d’ailleurs, à acheter des armes ! Et qui les vend ?

Plus que la question de la protection de la faune, le documentaire mettait en évidence les implications géopolitiques et, outre la cruauté des tueries, l’absurdité de la violence des hommes.