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Cinéma: "The Avengers" de Josh Whedon

Par Paulo Lobo
Hier soir, j'ai vu "The Avengers" de Joss Whedon. Pourquoi, alors qu'il y a tellement de films intéressants sur les écrans, me suis-je fendu de ce jeu vidéo géant pour enfants et ados, me demandez-vous. Et bien justement, parce que Joël me le réclamait depuis  des lustres, et parce que je peux comprendre combien les histoires de super-héros de Marvel peuvent fasciner l'esprit d'un enfant de dix ans. Et puis, les Inrocks avaient émis une critique relativement élogieuse.  Voilà comment, pendant presque deux heures et demie, je me suis retrouvé avec une paire de lunettes 3D sur le nez et j'ai suivi les combats épiques d'une bande de super-héros contre le méchant Loki et des hordes d'extra-terrestres vraiment très antipathiques. Le film est une puissante mécanique bien huilée toute entière tournée vers une bonne heure de bataille titanesque dans les airs et sur la terre... Super-bien ficelée, très fluide et lisible, la réalisation prend le parti de l'action et des effets spéciaux. En misant à fond sur le premier degré. Bon, c'est très bien, surtout pour un public pop-corn, mais moi je me suis légérement ennuyé. A un moment, j'en ai eu carrément marre de la montagne de clichés qui se déversaient dans la salle, avec de nouveau une véritable ode à la guerre juste pour sauver la planète et l'humanité. Une guerre gentille et proprette, très marrante finalement, très collégiale, menée avec cet alliage de panache et de rigueur qui caractérise l'armée américaine. Les super-héros se posent très peu de questions et se jettent dans l'action à tout bout de champ. "Il nous faut un plan d'attaque" crie Captain America à IronMan, lequel sans hésiter se propulse hors de l'avion en rétorquant "j'ai un plan d'attaque, il se nomme 'attaque'!" Voilà, ainsi peut-on résumer la philosophie de ce blockbuster body-buildé qui n'a que faire des doutes existentiels ou des questionnements sur le mal et la société. Pour les super-héros organisés en groupe militarisé, le mot d'ordre qui prévaut est 'obéir aux ordres' et se battre. C'est ce message persistant et assumé qui m'a fait détester le film de Whedon, malgré sa virtuosité technique et ses nombreuses pointes d'humour (cash, premier degré). Qu'est-ce que j'ai regretté à certains moments l'ironie mordante des Starship Troopers, la complexité des Watchmen ou encore la dérision des Incredibles... Ici, on est dans un monde où c'est la puissance qui commande, où on se bat comme au bon vieux temps, sans se prendre la tête. Un film comme ça fait peur. Il est la meilleure pub pour une armée américaine moralisante et en quête de jouissance. Malheureusement, c'est probablement un film annonciateur de guerres nouvelles. Tout cela étant dit, Joël, qui est complètement du côté des super-héros, a adoré, et on a passé un bon moment.

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