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Euro 2012 / Grèce – Russie: les grecs tiennent à l’Euro.

Publié le 17 juin 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Euro 2012 / Grèce – Russie: les grecs tiennent à l’Euro.

Groupe le plus ouvert de cet Euro, le Groupe A a réservé bien des surprises en cette troisième journées. Favoris avant la compétition, la Pologne et la Russie sont tous les deux éliminés à la faveur de la République Tchèque et de la Grèce, vainqueurs 1-0 chacune. Les grecs comme en 2004 sortent de leur poule en terminant deuxième derrière la Tchéquie. Le très probable duel contre les allemands en quarts promet d’être sans pitié, mais la Grèce saura t-elle créer l’exploit ?

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Pour ce match très important, les changements dans le onze titulaires n’ont pas été légion, les entraîneurs préférant sans doute la continuité des matchs précédents plutôt que l’innovation. Surtout que lors des deux premières journées, russes et grecs ont brillé chacun leur tour. Ainsi Dick Advocaat ne change qu’un joueur en la personne de Zyryanov qui laisse sa place à Denis Glushakov, milieu du Lokomotiv Moscou.
De l’autre côté, les changements sont plus nombreux mais la colonne vertébrale reste identique. Holebas, Fotakis et Fortounis laissent leur place à Tzavellas, Papastathopoulos et Gekas. Katsouranis, lui, reprend sa place en milieu de terrain.

Grèce : Sifakis- Torosidis, Papastathopoulos, K.Papadopoulos, Tzavellas- Maniatis, Karagounis, Katsouranis-Salpingidis, Samaras, Gekas.

Russie : Malafeev- Zhirkov, Ignashevitch, Berezoutski, Anyukov- Denisov, Shirokov, Gloushakov- Dzagoev, Arshavin, Kerzhakov.

Pour être certains de se qualifier, les deux équipes se doivent de l’emporter. C’est la raison pour laquelle il n’y a pas de temps pour un round d’observation. La partie démarre sans timidité et ce sont les grecs qui balancent leur premier uppercut en la personne de Katsouranis qui manque de peu de surprendre Malafeev suite à une reprise sur un corner. On joue alors la cinquième minute. Par la suite, le match va avoir du mal à vraiment s’emballer. Et ce n’est pas les actions peu dangereuses des russes qui vont permettre à la partie atteindre des sommets de beau jeu. Ni Kerzhakov, sur un bel enchaînement contrôle-frappe à la 12ème minute, ni Arshavin sur une frappe lointaine, ni Zhirkov ne font tourner le tableau d’affichage en faveur des leurs. Le match est équilibré, les deux équipes se neutralisent sans avoir pléthore d’occasions franches. Et on doit avouer qu’on se fait bien chier, surtout que sur la télé d’à côté il y a cette s****e d’Helena Noguerra et cette beauté d’Alice Taglioni. Et ça ne tient absolument pas la comparaison avec Gekas, Salpingidis, Dzagoev et Arshavin qui sont bien affreux physiquement malgré leur indéniable talent footballistiques (quoique pour Salpingidis, nous avons des doutes…).
Pour revenir au match, il faut avouer que l’on a pas grand chose à se mettre sous la dent, ou guèreplus qu’un habitant grec en ce moment. Le jeu se cantonne au milieu de terrain et les deux équipes font bloc. Rien ne semble pouvoir passer. Et pourtant, c’est sur une erreur défensive d’Ignasevitch couplée à la roublardise grecque que le match va basculer. Les deux minutes de temps additionnel vont être un don du ciel pour les hommes de Santos qui profiteront de la 45+2ème minute pour ouvrir le score par l’intermédiaire de Karagounis. A 35 ans, il a su profiter de l’inattention de Ignasevitch et de la bonne touche de Torosidis pour aller crucifier Malafeev. Les russes, qui n’avaient pas démérité jusqu’à maintenant, encaissent un but au plus mauvais des moments. Les blancs regagnent le vestiaire la tête haute, le moral au zénith, le plein de confiance engrangé. Pour les russes, c’est tout le contraire.

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Et on va le remarquer en deuxième période. Les russes n’ont plus le moral, le spectre de l’élimination pèse trop lourd sur leurs épaules. Ils sont comme tétanisés par l’enjeu mais ils se jettent à corps perdus en attaque tout de même. Les grecs, comme à leurs habitudes, jouent bas, et on assiste à une attaque-défense. Denisov, le milieu, est tout près d’égaliser à la 57ème minute mais il voit sa frappe lointaine passer à quelques millimètres du but de Sifakis. Les grecs parviennent toutefois à jouer plus haut, à évoluer en contre. Ils vont ainsi se procurer trois occasions consécutives. Dans un match de plus en plus haché et entaché de cartons jaunes ( pour Karagounis, Anyukov, Zhirkov et Dzagoev en dix minutes), Gekas a failli allumer la seconde mèche mais les russes surent se montrer vigilants. Ensuite, c’est Karagounis qui écope d’un carton pour une simulation dans la surface. Pas évidente, cette simulation le prive du quart de finale. Les grecs seront donc privés de leur principale arme. Mais les hommes de Santos ne s’arrêtent pas en si bon chemin et Tzavellas, spécialiste des coups-francs, verra l’un de ses chefs d’oeuvre finir tout près de la cage. Les russes passent près de la correctionnelle. C’est à partir de ce moment que Advocaat décide de jeter toutes ses armes offensives dans la bataille. Pogrebnyak et Izmailov rejoignent Pavlyutchenko sur le terrain. Les deux grands phasmes se marchent sur les pieds, les russes abusent de centre mais c’est Denisov et Dzagoev qui ont les plus belles occasions. En vain. Les temps forts russes ne se concrétisent pas et les joueurs sont stoppés par un bloc défensif grec omniprésent et omnipotent. Le match se termine sur deux derniers cartons jaunes, un de chaque côté.

La Grèce l’emporte 1-0 et se qualifie, un peu à la surprise générale. La Sbornaja est éliminée, sans gloire finalement. Et dire que certains russes se targuaient de développer le plus beau jeu européen….

LES NOTES

RUSSIE

Malafeev (4) : pas serein du tout, il ne se couche pas assez rapidement pour espérer arrêter le tir de Karagounis sur le but. Les russes auraient rêvé d’avoir un bon gardien performant ce samedi soir.

Anyukov (4) : blessé à la tête en début de match, il a semblé sonné tout au long du match tellement il fut médiocre tant offensivement que défensivement. Izmailov l’a remplacé en fin de match pour tenter d’apporter un plus offensif. Sans succès.

Berezoutski (4) : il mange des petits enfants mais il se fait manger par des petits grecs du style de Salpingidis et Gekas. Trop lourd, trop lent, trop dépassé.

Ignashevich (3.5): à son retour au pays, il sera fusillé par Vladimir Poutine en personne. Parce Vladimir, il ne peut pas supporter les erreurs défensives qui nuisent à la nation.

Zhirkov (6.5) : ses rares incursions ont posé plus de problèmes qu’une élection truquée en Russie. Ses grands ponts, ses accélérations et ses frappes n’ont pas suffit pour faire sauter l’urne grecque.

Denisov (4) : il a la tête de l’habitant qui te prend chez lui pour dormir quand tu fais Pékin Express. Sauf qu’après il te viole, te sors les intestins et te fais manger tes couilles. Un vrai tueur.

Shirokov (4) : le vent n’a pas tourné en sa faveur. Pas assez porté vers l’avant, positionné trop bas sur le terrain, il a moins pesé sur les grecs que Victoria Beckham sur la balance.

Gloushakov (3.5) : il a fait du gloubi-boulga. C’est à dire un mélange de trucs footballistiques indigents. Pogrebniak l’a remplacé à la 70ème minute, sans avoir d’occasions franches.

Dzagoev (5) : assez bon pour susciter l’intérêt de grands clubs, assez mauvais pour qu’il ne soit jamais recruté par personne. Il a beaucoup moins percuté que lors des deux premiers matchs.

Arshavin (5) : l’ancien gunner a semblé fatigué. Et même s’il a essayé d’être partout, il a finalement été nul part.

Kerzhakov (4)  : le sosie de Joe Cole (sachant que Lewandowski est le sosie de Eden Hazard) se traîne, se foire et ne marque jamais. Je vous avais bien dit qu’ils étaient sosies… Remplacé par Pavlyuchenko (4) à la mi-temps, qui a aspiré tous les ballons aériens au détriment d’un jeu plus varié.

GRECE

Sifakis (7) : bien plus serein que Chalkias, son prédécesseur, il a tout pour devenir le gardien titulaire à long terme. Tout le contraire de la Vénus de Milo, il a tout repoussé avec ses bras.

Torosidis (6) : à l’origine du seul but grec grâce à sa bonne touche, Torosidis a su varier entre montées offensifs et retours défensifs. Il sera une arme intéressante pour la suite des événements.

Papastathopoulos (6.5) : parfait complément de Papadopoulos, ils ont formé à eux deux une muraille infranchissable. Kerzhakov, Pogrebniak et Pavlyuchenko ne lui ont pas posé un seul problème.

 Papadopoulos (6.5) : Hercule de la défense, il se jette bien, taclant toujours proprement sur le ballon. Le problème c’est qu’il a effectué bien plus que 12 travaux, au bonheur des grecs.

Tzavellas (6) : il a joué pendant six mois à Monaco cette saison et ça s’est vu. Côtoyer Valère Germain, Gary Coulibaly et Thorstein Helstad l’a aidé à acquérir un niveau exceptionnel. Bon on se fout un peu de sa gueule pourtant il a bien plus rassuré que Holebas qui tenait le rôle jusqu’à maintenant.

Katsouranis (6) : ses bons retours défensifs et ses occasions offensifs font de lui un pion essentiel de l’équipe de Grèce. Et puis il possède une qualité primordiale pour un footballeur d’aujourd’hui : celle de savoir simulerManiatis (6.5) : un match très propre pour le presque homonyme de Munitis. Très bon à la récupération, il l’a aussi été quand il s’agissait de relancer.

Karagounis (8) : Carador < Carragher < Carafe d’eau < Karagounis. Indispensable au milieu, il a surtout inscrit un but qui permet à son équipe de se qualifier pour les quarts de finale. Sa 120ème sélection est une franche réussite. Comme les 119 précédentes. Makos qui est entré à sa place, s’est contenté de jouer dans l’axe.

 Salpingidis (5) : bien trop timorée ce soir, ses bonnes prestations des derniers matchs sont éclipsées par celle-ci, plutôt confuse. Ninis l’a remplacé sans apporter ce que son talent lui permettrait d’apporter.

Samaras (6) : le physique d’Ivano Balic, le jeu au pied d’Harinordoquy, la vitesse de David Douillet, vous êtes sûr qu’il est footballeur ? Il semblerait que oui puisqu’il s’est bien battu et qu’il a bien protégé sa balle.

Gekas (6) : Theofanis ne s’est pas procuré beaucoup d’occasions mais il a su peser sur la défense russe en se battant sur tout les ballons. Précieux, il peut faire chier toutes les défenses d’Europe.

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