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Tout ce que j'aimais de Siri Hustvedt

Par Sylvie

ETATS-UNIS

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Editions Babel, 2005

Plusieurs lectrices m'avaient conseillé ce roman. De Siri Hustvedt, j'avais lu il y a quelques mois Un été sans les hommes, une oeuvre très caustique avec des personnages attachants. 

Tout ce que j'aimais est considéré comme son oeuvre phare. Une oeuvre très ardue au début, qui se laisse apprivoiser petit à petit, pour nous émouvoir profondément au final. 

Nous sommes dans le milieu artistique et intellectuel new-yorkais : Léo, un critique d'art, se lie d'amitié à Bill, artiste peintre qu'il va contribuer à faire connaître sur la scène new-yorkaise. A l'origine de cette amitié, un coup de foudre pour un tableau pouvant faire penser à une oeuvre de Hooper : une femme regarde dans le vague, est est en train d'être peinte. On remarque une ombre qui est sans doute le regard du peintre mais qui peut être aussi celui du spectateur. Dans un coin du tableau, on remarque la jambe d'une femme qui s'en va....

Ce tableau est décrit au début, c'est la scène inaugurale ; imprégniez-vous en car c'est la métaphore de tout le roman ....Léo, toute sa vie, va regarder la vie de Bill et de Violet, et la raconter puisque c'est lui le narrateur...Quitte à vivre à côté et cacher ses sentiments...

Une magnifique illustration de la citation d'Oscar Wilde qui déclare que c'est la vie qui imite l'art plutôt que le contraire. 

Une tableau, des vies...Deux couples qui vivent à deux pas l'un de l'autre leurs rêves de liberté et qui vont s'épauler face aux drames de la vie. Chacun de leurs fils va vivre une tragédie. Je ne vous en dirai pas plus au risque de dévoiler toute l'intrigue. 

Siri Hustvedt vous raconte des vies, des destins, des trajectoires et leur donne une dimension éminemment romanesque avec la réflexion sur l'art ; comme si le tableau représentait au début le destin du narrateur, comme si tout était joué. 

La deuxième partie prend quasiment des allures de thriller existentiel ou d'enquête policière menée toujours par le narrateur, avec des soupçons de suspense. Les drames arrivent mais l'art est toujours là. 

L'histoire se déroule sur une bonne vingtaine d'année, ce qui laisse le temps à l'auteur de développer l'analyse psychologique des personnages, leurs illusions, leur détresse, leur solitude. Deuils, sparations, folie... La fin est déchirante d'humanité. L'histoire est bien sûr raconté au passé, ce qui rend le récit encore plus humain ; le narrateur fait ainsi revivre tout ce qu'il a perdu, tout ce qu'il aimait. 

Un grand roman qui se déguste très lentement, comme un grand vin. 


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