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Le Manifeste de la CLASSE: « Nous sommes avenir »

Publié le 12 juillet 2012 par Donquichotte

La CLASSE n'est pas essoufflée; elle lance son manifeste.

Le Devoir lui donne une large place dans ses pages, ce jour, 12 juillet 2012. Voir ces copies intégrales...

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** La CLASSE se lance dans une tournée québécoise

«L’idée, c’est de revenir aux revendications de base, d’expliquer aux gens quelles sont nos valeurs et ce que nous avons à proposer», affirme le porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois.

Jessica Nadeau   12 juillet 2012  Éducation Gabriel Nadeau-Dubois lors de la manifestation soulignant les 100 jours de grève étudiante, le 22 mai dernier. Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir Gabriel Nadeau-Dubois lors de la manifestation soulignant les 100 jours de grève étudiante, le 22 mai dernier. La CLASSE lance un manifeste et une tournée québécoise pour tenter de mobiliser la population. Gabriel Nadeau-Dubois et ses acolytes comptent visiter une vingtaine de villes, d’Amos à Saint-Jérôme, en passant par Baie-Saint-Paul et Joliette. L’annonce officielle sera faite aujourd’hui au cours d’une conférence de presse.De quoi est faite la jeunesse québécoise qui est descendue dans les rues depuis le fameux printemps érable ? C’est à cette question que tente de répondre la CLASSE dans son manifeste « Nous sommes avenir » qui sera rendu public aujourd’hui et dont Le Devoir a obtenu copie.
« Ce qui a commencé par une grève étudiante est devenu une lutte populaire : la question des droits de scolarité nous aura permis de toucher à un malaise plus profond, de parler d’un problème politique d’ensemble. […] Lorsque nous prenons la rue et érigeons des piquets de grève, c’est cette démocratie qui respire. C’est une démocratie d’ensemble. »Les revendications de base
Sur trois pages, la CLASSE exprime les rêves et les aspirations d’une jeunesse en marche. Ils parlent de gratuité scolaire, oui, mais également de démocratie, du Plan Nord, de gaz de schiste, de femmes et d’autochtones. Ils proposent une vision du monde de demain.
« L’idée, c’est de revenir aux revendications de base, d’expliquer aux gens quelles sont nos valeurs et ce que nous avons à proposer », affirme le populaire coporte-parole de la CLASSE dans un entretien au Devoir.
Les membres de la CLASSE veulent mobiliser la population et les amener à réfléchir sur les enjeux de la grève et au-delà.
« Notre message passe toujours à travers le filtre des médias, alors nous voulons parler aux gens directement, sans détour. »
Et ils le font seuls, sans les deux autres associations étudiantes, la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), qui n’ont pas été approchées, mais qui considèrent néanmoins comme normal que chacun mette en place des stratégies qui lui sont propres.
Et pour la CLASSE, c’était important de faire cavalier seul. « Nous travaillons souvent en partenariat avec les autres associations, mais cette fois-ci, c’est de nous qu’on voulait parler. Parce que travailler ensemble, ça implique de faire des compromis. Et là, nous avions envie d’être nous, à visage découvert. »
La tournée débutera demain à Sorel et se transportera dans une vingtaine de villes du Québec jusqu’à la mi-août, avant le retour en classe. « Nous voulons profiter des vacances parce que les gens ont du temps. Nous irons dans les événements publics, assemblées populaires et grands rassemblements », précise le porte-parole.
Gabriel Nadeau-Dubois affirme que les gens sont curieux et semblent enthousiastes à l’idée de les rencontrer, même s’il consent à demi-mot que le soutien populaire dans les régions est moins fort qu’à Montréal.
« Nous n’allons pas nous imposer nulle part. Et des appuis, nous en avons partout. Si les gens veulent poser des questions et faire des critiques, ils sont les bienvenus. Il y a eu toutes sortes de préjugés véhiculés par les médias, alors le fait d’avoir des discussions et de pouvoir débattre directement, ça nous emballe. »

Les élections

Le manifeste et la tournée sont prévus depuis longtemps et leur annonce aujourd’hui n’a rien à voir avec les élections qui seront vraisemblablement déclenchées dans les prochaines semaines, assure Gabriel Nadeau-Dubois. « Mais ça tombe bien ! » avoue-t-il.
Le coporte-parole de la CLASSE estime que sa tournée est l’opposé d’une campagne politique. « C’est l’inverse d’une campagne de séduction, c’est un réel dialogue. Nous n’avançons pas des slogans, mais des idées. Nous voulons stimuler le débat de fond au Québec. »
La CLASSE mène en parallèle une tournée ontarienne à l’invitation de la Fédération canadienne des étudiants et étudiantes (FCEE). « Ils nous regardent avec beaucoup d’admiration devant l’ampleur de notre mobilisation, mais eux se sentent totalement impuissants à répéter un tel exploit. Je vais donc les rencontrer pour leur expliquer les clés de nos succès. »
La méthode qu’il tente d’exporter, c’est celle de la démocratie directe. « C’est parce que les gens se sentent inclus dans le processus de prise de décisions qu’ils se mobilisent. Ils n’ont pas l’impression d’être des pions dirigés par une instance au-dessus de leur tête. » Évidemment, il va en profiter pour créer des alliances et aller chercher des appuis financiers et physiques pour d’éventuelles manifestations à Montréal. Mais pour l’instant, il se concentre sur la mobilisation nationale avec le manifeste et la tournée.
La CLASSE tiendra d’ailleurs son congrès ce week-end à l’Université Laval et entend déterminer son plan d’action pour la rentrée. « Notre priorité pour la rentrée, ce sont les assemblées générales qui se tiendront dès les premiers jours pour consulter les gens afin de déterminer leur volonté ou non de rester en grève. Ça va être un gros débat. Et s’ils souhaitent poursuivre, il va falloir que les gens décident ce qu’ils veulent faire avec la loi 78. On la respecte ou pas ? On fait une ligne de piquetage ou pas ? »
Démocratique, oui. Mais tout aussi prêt à affronter la tempête : « Je vais me garder quelques réserves parce que je n’ai pas le moyen de prendre le pouls des membres maintenant, mais nous allons être prêts. Nous allons avoir un plan A, B et C. »
Du côté de la FECQ et de la FEUQ aussi, on affirme être prêts pour un automne chaud. Les deux associations tiennent leur congrès respectif du 10 au 12 août. Elles se réuniront pour quelques heures le 12 août afin de partager leurs conclusions et de tenter d’élaborer un plan d’attaque, tant pour la rentrée que pour les élections.
Sur Facebook, on annonce déjà une manifestation à travers le Québec pour le 12 août, à la veille de la reprise des classes aux cégeps Maisonneuve, André-Laurendeau, Ahuntsic et Marie-Victorin. « Cette loi [78] n’a pas lieu d’être, donc une journée de perturbation est organisée partout au Québec par les réseaux », écrivent les organisateurs de la manifestation. Aucune des trois organisations n’affirme être en lien avec cette manifestation. Du côté de la FECQ, on va jusqu’à la condamner : « Ce n’est pas souhaitable. Il est extrêmement important que les gens puissent s’exprimer en assemblée générale, affirme Éliane Laberge, la nouvelle présidente de la FECQ. L’idée de bloquer les portes, c’est antidémocratique. » Même son de cloche du côté de la FEUQ : « Je n’encouragerai pas les gens à y manifester, soutient Yanick Grégoire, v.p. à l’exécutif. Les assemblées générales doivent se tenir sur les campus avant de se lancer dans des mouvements de mobilisation. »

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* Le Manifeste de la CLASSE:

«Ensemble, nous sommes capables de beaucoup»

Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) -  12 juillet 2012  Actualités en société
Manifestation du 22 mai, à Montréal. Une force d’abord souterraine, auparavant engourdie par un consensus froid, a surgi ce printemps.
Photo : Annik MH De Carufel - Le Devoir Manifestation du 22 mai, à Montréal. Une force d’abord souterraine, auparavant engourdie par un consensus froid, a surgi ce printemps.

Nous publions le manifeste de la CLASSE, intitulé « Nous sommes avenir », et qui sera dévoilé ce matin à Montréal en conférence de presse.

"Le sol du Québec vibre au rythme de centaines de milliers de pas depuis plusieurs mois. Une force d’abord souterraine, auparavant engourdie par un consensus froid, a surgi ce printemps. Cette force a animé étudiantes et étudiants, parents, grands-parents, enfants, travailleuses et chômeurs. Ce qui a commencé comme une grève étudiante est devenu une lutte populaire : la question des droits de scolarité nous aura permis de toucher à un malaise plus profond, de parler d’un problème politique d’ensemble. Parce que, oui, il s’agit d’un problème d’ensemble. Et pour y répondre, il est temps de remonter à la racine du problème, de donner corps à notre vision.
Notre vision, c’est celle d’une démocratie directe sollicitée à chaque instant. C’est celle d’un Nous qui s’exprime dans les assemblées : à l’école, au travail et dans les quartiers. Notre vision, c’est celle d’une prise en charge permanente de la politique par la population, à la base, comme premier lieu de la légitimité politique. C’est une possibilité pour ceux et celles que l’on n’entend jamais prendre la parole. Une occasion pour les femmes de parler à titre d’égales, de soulever des enjeux qui, trop souvent, sont négligés ou simplement oubliés. Notre démocratie ne fait pas de promesses : elle agit. Notre démocratie ne nourrit pas le cynisme, elle le détruit. Notre démocratie rassemble, et nous l’avons démontré à maintes reprises. Lorsque nous prenons la rue et érigeons des piquets de grève, c’est cette démocratie qui respire. C’est une démocratie d’ensemble.

Espace de partage nécessaire
Leur vision, leur démocratie, ils et elles la disent représentative : on se demande bien qui elle représente. Elle ne se vit qu’une fois tous les quatre ans et ne sert trop souvent qu’à changer les visages. Élection après élection, les décisions restent les mêmes et servent les mêmes intérêts, préférant les doux murmures des lobbys au tintamarre des casseroles. Quand se fait entendre la grogne populaire, on applique des lois spéciales et on nous impose les bâtons, le poivre et les gaz lacrymogènes. Lorsque l’élite se sent menacée, elle trahit les principes qu’elle dit défendre : leur démocratie ne fonctionne que lorsque nous nous taisons.
Pour nous, les décisions démocratiques doivent être le fruit d’un espace de partage au sein duquel chaque femme et chaque homme est valorisé-e. Égaux et égales dans ces espaces, ils et elles peuvent, ensemble, construire le bien commun.
Nous avons compris que le bien commun dépend d’un accès égal aux services publics, et l’égalité dans les services publics porte un nom : la gratuité.
La gratuité n’est pas seulement une absence de prix, c’est l’abolition des barrières économiques pour l’accès à ce qui nous est le plus précieux collectivement. C’est l’abolition des entraves à la pleine réalisation de notre humanité. La gratuité, c’est payer ensemble ce que l’on possède ensemble.

Discrimination invisible
À l’inverse, la tarification - la « juste part » - est une discrimination invisible. Sous le couvert du principe soi-disant consensuel d’« utilisateur-payeur », on impose en fait une surtaxe à celles et ceux qui sont déjà les plus négligé-e-s. En quoi est-ce juste de demander le même montant pour franchir les portes d’un hôpital à un avocat et à une emballeuse ? Ce qui pour l’un est un montant minime est pour l’autre un fardeau insupportable.
Et ce fardeau, nous le portons tous et toutes, que l’on soit aux études ou non : c’est l’un des enseignements de notre grève. Nous sommes des locataires, nous sommes des travailleuses et des travailleurs. Nous sommes des étudiantes internationales et étudiants internationaux laissé-e-s pour compte par des services publics discriminants. Nous sommes de toutes les origines et tant que la couleur de la peau ne sera pas aussi banale que la couleur des yeux, nous subirons nous aussi le racisme ordinaire, le mépris et l’ignorance. Nous sommes des femmes, et si nous sommes féministes, c’est parce que nous vivons le sexisme au quotidien ainsi que les revers du système patriarcal, et que nous combattons les préjugés les plus tenaces. Nous sommes gais, straight, bisexuelles, et nous le revendiquons. Nous n’avons jamais été une couche séparée de la société. Notre grève n’est pas contre le peuple.
Nous sommes le peuple.

Espaces ravagés par la convoitise
Notre grève dépasse la hausse des droits de scolarité de 1625 $. Si on nous dépossède des droits les plus fondamentaux en mettant nos établissements scolaires sur le marché, il en va aussi des hôpitaux, d’Hydro-Québec, de nos forêts, de notre sous-sol. Plus encore que les services publics, nous partageons des espaces de vie. Ils étaient là avant nous, et nous voulons qu’ils nous survivent.
Or, la convoitise d’une poignée de gens, redevables à personne, est en train de ravager ces espaces en toute impunité, du Plan Nord aux gaz de schiste. Pour ces gens dont la vision est réduite au profit du prochain trimestre, la nature n’a de valeur que mesurée en retombées économiques. Capricieux et avides, ils et elles n’ont d’yeux que pour leurs actionnaires lointains, myopes qu’ils sont à la beauté du bien commun. Pour se satisfaire, cette clique procède de manière coloniale, sans consulter personne. Loin des caméras, pauvres et donc facilement oubliées, les femmes autochtones sont les premières victimes de cette vente au rabais.
Heureusement, les peuples autochtones, délogés par chaque nouvelle prospection, résistent à ce vol continuel. Si certains projets d’exploitation sauvage ont pu être mis sur pause, c’est parce que des femmes et des hommes ont osé les défier. Ils et elles ont su résister à ce pillage des ressources, malgré les discours catastrophistes affirmant que notre survie économique dépend de l’exploitation rapide, à tout prix, de notre sous-sol.
Ensemble, nous serons toutes et tous affecté-e-s par le gaspillage des ressources parce que nous nous soucions des peuples avec qui nous partageons tous ces espaces et de celles et ceux qui viendront après nous. Nous voulons penser mieux, nous voulons penser plus loin.

Apprentissage de l’humanité
Voilà le sens de notre vision, l’essence de notre grève. Une action collective qui dépasse les intérêts étudiants, qui ose revendiquer un monde différent, loin d’une soumission aveugle à la marchandisation. Marchandisation des individus, de la nature, de nos services publics : une même petite élite vend tout ce qui nous appartient. Pourtant, nous le savons : les services publics ne sont pas des dépenses inutiles, ni des biens de consommation.
Ensemble, nous avons réalisé que notre sous-sol ne se mesure pas en tonnes de métaux et que le corps d’une femme n’est pas un argument de vente. De la même manière, l’éducation ne doit pas être vendue, elle doit être offerte à tous et à toutes, sans regard à leur statut d’immigration et à leur condition. Une éducation pour nous, une éducation qu’ensemble nous partagerons.
Parce que l’éducation est un apprentissage de l’humanité, et que l’humanité ne se soumet pas à la compétitivité économique, nous nous refusons à ce que nos écoles se plient aux poids des portefeuilles. Ensemble, nous voulons une école égalitaire qui brise les hiérarchies et qui menace ceux et celles qui croient pouvoir nous diriger en toute sécurité.
En mettant à la disposition de toutes et tous les ressources nécessaires au plein développement de leurs capacités, nous pourrons créer une société où l’organisation de la vie en commun et la prise de décision se font collectivement. C’est le coeur de notre vision. L’éducation n’est donc pas une branche de l’économie, ni un service de formation à court terme. Cette racine de tous les savoirs permet de préparer la voie à l’émancipation de toute une société, une éducation libératrice qui jette les bases de l’autodétermination.

Discrimination envers les femmes
Nous pensons qu’en tant que lieu de partage d’un savoir universel, l’éducation doit abolir toute forme de discrimination et de domination fondée sur le genre. Il s’avère pourtant qu’être femme dans ce système est tout aussi difficile qu’être femme en société. Croire que la reproduction de statuts inégalitaires est absente de l’école est un leurre. Nous sommes écoeuré-e-s de voir que les professions traditionnellement féminines sont moins valorisées en société et qu’elles sont encore étudiées majoritairement par des femmes. Nous sommes nombreuses dans les salles de classe de baccalauréat, mais combien d’entre nous gravissent les plus hautes marches de l’escalier universitaire ?
En opposition à ce maintien des discriminations envers les femmes et les personnes mises de côté par la société, nous souhaitons que l’éducation soit réellement un lieu d’égalité et de respect des différences. Nous la vivons comme un lieu d’épanouissement universel.
Si nous avons choisi la grève, si nous avons choisi de nous battre pour ces idées, c’est pour créer un rapport de force, seul mécanisme nous permettant de peser dans la balance. Ensemble, nous sommes capables de beaucoup : mais il nous faut parler, et il nous faut parler fort. L’histoire démontre, de façon éloquente, que si nous choisissons l’espoir, la solidarité, et l’égalité, nous ne devons pas quémander, nous devons prendre. Voilà ce qu’est le syndicalisme de combat. Alors que partout fleurissent de nouveaux espaces démocratiques, il faut les utiliser pour constamment penser un monde nouveau. Nous ne versons pas dans la déclaration de principes, mais dans l’action : si nous faisons aujourd’hui un appel à la grève sociale, c’est pour rejoindre demain l’ensemble de la population québécoise dans la rue.
Ensemble, construisons à nouveau.
Nous sommes avenir".

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Campagne électorale: la CLASSE ne restera pas silencieuse

La Presse canadienne   12 juillet 2012 12h58  Éducation
«On va porter ce manifeste-là qu'il y ait campagne électorale ou pas. Mais, c'est certain que s'il y a campagne électorale, ça va prendre peut-être une couleur différente», a indiqué Gabriel Nadeau-Dubois.
Photo : François Pesant - Le Devoir «On va porter ce manifeste-là qu'il y ait campagne électorale ou pas. Mais, c'est certain que s'il y a campagne électorale, ça va prendre peut-être une couleur différente», a indiqué Gabriel Nadeau-Dubois.
    • Relire notre texte de ce matin: La CLASSE se lance dans une tournée québécoise
"La CLASSE n'entend pas rester silencieuse ni tranquille durant la campagne électorale qui s'amorcera vraisemblablement bientôt, mais la forme que prendra son action n'est pas encore définie.C'est en fin de semaine prochaine, lors d'un congrès à l'Université Laval, à Québec, que les contours de cette stratégie seront définis, ont fait savoir les coporte-parole de la CLASSE, Gabriel Nadeau-Dubois et Jeanne Reynolds, au cours d'une rencontre avec la presse, ce matin à Montréal, pour présenter leur nouveau manifeste.La stratégie électorale de la CLASSE sera donc arrêtée samedi, mais une chose est acquise, le plus militant des regroupements d'associations étudiantes ne restera pas silencieux ni tranquille, ont prévenu Mme Reynolds et M. Nadeau-Dubois. «La stratégie, pour le moment, elle n'est pas fixée. Mais ce qui est clair, c'est qu'on ne restera pas silencieux. Il y a des raisons pour lesquelles on trouve que le Parti libéral n'amène pas le Québec dans la bonne direction; ces raisons-là sont dans le manifeste. Et on va porter ce manifeste-là qu'il y ait campagne électorale ou pas. Mais, c'est certain que s'il y a campagne électorale, ça va prendre peut-être une couleur différente», a indiqué M. Nadeau-Dubois.Il trouve par ailleurs «cynique» de voir le premier ministre Jean Charest déclencher une élection estivale bientôt, si tel est le cas. «Il sait très bien que par le passé, son parti a été élu quand il y avait des bas taux de participation. C'est le pari qu'il prend. Espérons qu'il se fera prendre à son propre jeu. Depuis le début du conflit, la principale erreur de monsieur Charest, ça a été de systématiquement sous-estimer la force de la mobilisation», a commenté M. Nadeau-Dubois.Il n'est cependant pas question que la CLASSE appuie un parti politique. «Il y a un principe à la CLASSE qui est fondamental, c'est celui de l'indépendance face aux partis politiques. C'est un principe qui est à l'origine de notre coalition et qui est une des principes sur lequel il est absolument inconcevable de faire des compromis», a souligné M. Nadeau-Dubois.Le Parti québécois et Québec solidaire sont plutôt favorables aux positions étudiantes et leurs représentants arboraient généralement le carré rouge, symbole de la lutte étudiante".

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