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Francofolies de La Rochelle

Publié le 31 juillet 2012 par Lordsofrock @LORDS_OF_ROCK

REVIEW - Nous étions à La Rochelle du 11 au 15 juillet pour assister à l'édition 2012 des Francofolies. A première vue la programmation mettait de côté le rock... Mais on ne va pas cracher dessus puisque le contexte est exceptionnel, la grande scène est située juste à côté du vieux port, derrière les fameuses tours de La Rochelle. Ça nous change des terrains vagues boueux de certains festivals...

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Mercredi :

Pour ce premier soir de festival, il faut se rendre au Casino pour voir du rock. Le programme de la soirée est même étonnant vu l'aura des groupes présents, mais quand on fait du rock en France, il faut chanter en français pour être reconnu… Triste réalité.

Alors que Brigitte, Julien Doré, Bénabar et Martin Solveig assurent le show sur la grande scène, les petits gars de Mrs Good ouvrent le bal de « Not Ze Francos », la scène dédiée aux indépendants. Avec un rock sobre, entraînant et légèrement rétro, les parisiens séduisent peu à peu le public qui arrive au compte goutte.

La salle se remplit un peu plus, et c'est au tour des Housse de Racket de monter sur scène. Ces deux français passent donc de Coachella il y a quelques mois à une arrière-salle des Francos. Mais la taille de la salle importe peu, devant un casino presque plein, les deux français distillent une electro-pop acidulée et le public reprend même en chœur sur "Oh Yeah".

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Le clou du spectacle est planté par Stuck In The Sound. On peut abuser de tous les superlatifs pour décrire leurs prestations. A chaque concert José et sa bande enflamment la foule, et c'est encore le cas ce soir à La Rochelle. Ce dernier n'hésite pas à laisser de la place à un peu d'auto-dérision en chantonnant en pseudo-portugais. Le casino, plein à craquer désormais, est emporté dans une euphorie collective sur des titres phares du groupe comme "Toy Boy", "It's Friday", mais aussi des plus récents comme "Pursuit". La set-list est même modifiée en cours de route avec l'intégration de "Bandruptcy", histoire de rester en transe un peu plus longtemps. Les Stuck maîtrisent leur sujet de bout en bout et mettent la barre haute à tous les groupes qui vont défiler cette semaine. Il est 2h du matin, la soirée se prolonge avec un DJ set pour emmener les couche tard jusqu'au lever du jour.

Jeudi :

Avant de retourner au Casino, nous passons par la grande scène. Dionysos est programmé en milieu de soirée. En bon chef d'orchestre qu'il est, Mathias Malzieu assure le spectacle. Les festivaliers sont comme électrisés. Ce petit homme complètement dingue sur scène accumule les bains de foule et fait tout ce qu'il peut pour faire danser le public. Que ce soit sur "Song For A Jedi" ou sur "Cloudman", le leader de Dionysos transmet son énergie débordante tout en domptant le vent qui fait son apparition. Le concert s'achève sur un solo de perceuse du guitariste accompagné d'un ultime slam de Mathias Malzieu jusqu'à la régie. Le groupe remercie le public et s'efface sur "The Last Goodbye" des Kills. Petite surprise : Mathias revient seul et nous joue un morceau à l'hamornica avant de saluer ses fans une dernière fois.

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Catherine Ringer vient prolonger le bonheur des festivaliers. Dès son apparition sur scène, une sorte de nostalgie « Rita Mitsoukienne » s'installe. Que l'on aime ou non, on ne peut s'empêcher d'être séduit par la chanteuse qui alterne titres des Rita Mitsouko comme "Ding Dang Dong", et chansons de son album solo. Elle n'a d'ailleurs rien perdu de sa gestuelle de l'époque.

Pendant ce temps, Tom Fire installe ses platines au Casino. Nous nous y rendons, intrigués par cet ex-collaborateur de Mc Solaar et No One Is Onnocent. Dans une salle qui peine à se remplir, le DJ dévoile une electro sophistiquée, teintée de pop, de reggae et de dub. Le seul hic de son set serait sa relation avec le public. Le musicien communique peu avec une foule qui, du coup, peine à s'approcher, en se contentant de « Ca va ? » et « Merci ! ».

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Le deuxième à faire son apparition sur la scène « Not Ze Francos » ; c'est Boogers. Aperçu au Printemps de Bourges, cet artiste « maison » déballe et installe tout lui même. Le tourangeau arrive tranquillement sur scène, en commençant par quelques petites blagues sur la météo : « Salut la Bretagne ! ». Son seul costume de scène, c'est un k-way qu'il ne tardera pas à enlever vu la chaleur qui règne dans la salle, pour finalement dévoiler un t-shirt orné d'une feuille de cannabis : « Ca va, c'est qu'un t-shirt, je n'ai jamais vendu de drogue, c'est mal » nous dit-il. La suite se déroule à merveille pour lui, les plus sceptiques se décoincent sur "I Lost My Lungs" et "Anywhere". 

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Toute la salle danse à présent. Un soupçon de punk, une dose de rock, Boogers alterne et termine par "The Devil" dans une clameur incroyable.

Retour du côté de la grande scène pour voir Rodrigo y Gabriela. Nous nous attendions à un creux dans cette soirée vu la tournure de la programmation, mais il s'avère que Rod y Gab ont fait forte impression. Tandis que Gabriela ferme les yeux et se concentre, son acolyte n'hésite pas à aller sur l'avancée de scène dès les premiers morceaux tout en ayant une posture de rockeur. A tout ça on viennent s'ajouter les solos du bassiste ainsi que des cuivres pour donner un peu de chaleur à la deuxième soirée qui s'achève d'ailleurs dans un vent glacial.

Vendredi :

La nouvelle est tombée dans l'après midi, Camille annule son concert sur la grande scène pour des raisons personnelles. Peu de temps après, les organisateurs du festival annoncent que la totalité des concerts en plein air sont annulés, le vent étant trop dangereux pour assurer la sécurité des spectateurs. Du côté du Casino, la prog n'est pas vraiment orientée rock. Journée blanche…

Samedi :

Ambiance particulière pour journée particulière. La programmation du 14 juillet semble plus qu'alléchante. Les 3 garçons de Revolver sont les premiers à entrer en scène. Les parisiens viennent défendre leur nouvel album LET GO, sorti en début d'année, et c'est réussi. Les musiques s'enchaînent à merveille et le public n'hésite pas à donner de la voix, que ce soit sur "Wind Song" ou "Get Around Town" issue du premier opus. Et tout ça le lendemain des 27 ans du guitariste.

Hervé Salters et sa bande, alias General Elektriks, prennent le relais. Le groupe mélange rock, électro et soul tout en gardant une harmonie sur chaque morceau. Le chanteur, vraie pile « elektriks » ne peut s'empêcher de bondir partout et ça ne laisse personne impassible. La foule est vite emportée par le rythme et la vivacité de tous les membres du groupe.

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C'est maintenant au tour de Izia de faire son apparition. Depuis un an la fille de Jacques Higelin a pris une dimension considérable. Pas impressionnée du tout, Izia enflamme les Francos du haut de ses 21 ans seulement. Elle danse, elle sautille, elle court, elle est partout ! Le public est conquis.

Petite pause folk ensuite avec la Fête à Moriarty. Les franco-américains avaient carte blanche pour leur concert et ont donc fait appel à une pléïade d'invités : Emily Loizeau, Christine Salem et Don Cavalli. Ambiance intimiste donc pour un show qui ressemble plus à une veillée géante.

Petite pause vers 23h, 14 juillet oblige, place au feu d'artifice !

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Pony Pony Run Run redémarre la soirée et l'ambiance change radicalement. Le public retrouve son énergie et l'hystérie se fait sentir dès l'arrivée du groupe. Il faut dire que PPRR a changé de catégorie. Pour leur premier album, ils se contentaient de petites salles, les voici maintenant en tête d'affiche d'un des plus gros festivals français. Ce nouveau statut ne les gêne pas le moins du monde puisque pendant près d'une heure le groupe nous livre un spectacle maitrisé de A à Z. De "Hey You" en passant par "Just A Song ", les classiques du groupes figurent dans la set-list.

Le concert de PPRR est déjà terminé, la clôture est assurée par C2C. Combo musical entre Hocus Pocus et Beat Torrent, ces nantais sont assurément les leaders du turntablism français voire mondial. Qu'est-ce donc que le turntablism ? Tout simplement, une technique consistant à créer des pistes musicales en manipulant des sons avec des platines. Leur album TETRA ne sortira qu'en septembre prochain, mais leur réputation n'est plus à faire grâce à leur EP DOWN THE ROAD. La foule est emportée dans un set extraordinaire de perfection. C2C c'est bien plus que de l'électro. Prenez un shaker, ajoutez-y du rock, de la soul, du funk, du hip-hop, du blues et de l'électro, ça vous donnera C2C, un cocktail époustouflant. Les festivaliers sont hypnotisés sur "F.U.Y.A.", en transe sur "Arcades" et même électrisés par "Down The Road". Les platines sont fixées sur des pupitres individuels légèrement inclinés vers le public. Ces mêmes pupitres sont équipés d'écrans diffusants des images propres à chaque morceau et s'animant en fonction du mouvement de chaque DJ. Autant dire que c'est un spectacle aussi bien visuel que sonore, chose rare pour de l'électro. Par dessus tout, le groupe n'hésite pas à mettre les platines de côté pendant quelques instant pour rapper sur "Sabotage" des Beatie Boys, en hommage à Adam Yauch disparu en mai dernier. Après un set comme ça, C2C s'affirme comme révélation 2012 et on attend TETRA avec impatience.

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Dimanche :

Dernier jour pour ces Francofolies, le soleil fait enfin son apparition. Du côté de la grande scène, c'est orienté rap/hip-hop avec Joeystarr, 1995 ou Chinese Man.

Cap sur une scène gratuite au village Francofou où se produisent deux groupes prometteurs : The Magnet et The Aerial. Tandis que les premiers livrent un show sobre et sans fioriture, les seconds séduisent totalement le public, qui demande même un rappel.

Dès la fin de la parenthèse rap, Shaka Ponk vient plonger La Rochelle dans une folie indescriptible. C'est LE groupe à la mode et que ce soit sur "Sex Ball", "Let's Bang" ou "My Name Is Stain", le public semble envahit par une démence incontrôlable. La qualité de leurs prestations live n'est plus à démontrer et à chaque concert rien ne semble pouvoir freiner la machine Shaka Ponk.

Birdy Nam Nam vient conclure cette édition 2012 des Francos.

Au terme d'une semaine chargée, mais on ne peut plus pauvre en rock, cette édition 2012 des Francofolies de La Rochelle semble réussie. Une programmation très frenchie et sans gros noms paraissait handicaper d'avance le festival, mais les nouvelles tendances émergentes ont su inverser la vapeur et prouver que l'on sait faire de la bonne musique en France. D'ailleurs pourquoi pas un concert de C2C à Coachella en 2013, ou alors les Stuck In The Sound à Rock Am Ring d'ici 2015 ?

Pour voir toutes les photos du festival, rendez-vous sur notre page facebook.


Ecrit par Damien Rodrigues // Photos : Emilie Litzler - Le 31 jui 2012


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