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4 La cruche cassée (version révolutionnaire)

Publié le 04 août 2012 par Albrecht

Le peintre Michel Garnier (1753-1819) a laissé peu de traces. Deux de ses tableaux ont pour interêt de récapituler une dernière fois,  en pleine tourmente révolutionnaire,  tous les élements de la rhétorique de Greuze.

4 La cruche cassée (version révolutionnaire)

La rose faiblement défendue

 Michel Garnier, 1791, Minneapolis Institute of Arts

Garnier_Rose

Endormir  l’oiseau

Une cage recouverte d’un tissu moucheté  est accrochée au mur, au dessus de la fille : cervelle d’oiseau dont il n’est pas difficile d’endormir la vigilance.

La guitare est posée contre  le mur, la partition jetée par terre : tout omme l’oiseau, la jeune fille aime chanter.

Cueillir la rose

Après ces préliminaires, le jeune homme veut cueillir la rose (on comprend que c’est pour l’offrir à la belle). Celle-ci lui saisit la manche (on comprend que c’est pour protéger la fleur).

Casser la cruche

L‘eau de la cruche cassée inonde le parquet en direction de la robe de la fille  : précision rajoutée par Garnier à titre pédagogique.

L’amour est aveugle

C’est ce que nous dit le chapeau emplumé du jeune homme, insolemment jeté sur la tête d’un Cupidon joufflu.

4 La cruche cassée (version révolutionnaire)

Dans le pendant, de même taille, on reconnaît le  parquet. La fille en robe blanche est  sans doute la même, moins belle et avec des couleurs inversées (ceinture bleue, chaussures  roses). La guitare a été remplacée par un piano forte. Et le galant par une belle-mère.

La Lettre

 Michel Garnier, 1791, Minneapolis Institute of Arts

Garnier_Lettre

La lettre tant attendue

La jeune femme vient de se mettre debout précipitamment (sa robe traîne encore sur la chaise du piano). Dans sa hâte, elle a jeté l’enveloppe par terre. Sa belle-mère a renversé sa tasse sur la table.

Le médaillon

De la main gauche, la jeune femme exhibe la miniature qui est arrivée avec la lettre. La mère émue a chaussé ses lunettes pour admirer le portrait de son fils.

Femmes au foyer

Jouer du piano, siroter du chocolat, lire ou coudre (un livre et une boîte à ouvrage sont posés sur l’étagère du  guéridon), telle est la vie confortable que partagent la fille et la mère, tandis que le héros de la famille vit des aventures lointaines.

Le bouquet de roses

Les deux grosses roses dans le vase résument le destin féminin :

être cueillies,  rester plantées là.


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