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Le Top 50 des meilleures chansons de Rap de tous les temps

Publié le 08 août 2012 par Lcassetta

Le rap est sans conteste l’un des genres les plus fascinants de l’histoire de la musique. Toute la culture hip-hop a bouleversé les courants musicaux depuis son apparition et c’est aujourd’hui l’un des genres les plus importants de la scène. Ayant beaucoup évolué, des années 80 aux 2010′s, 30 années de rap ont pu délivrer un nombre incalculable d’hymnes et de perles. Ainsi, j’ai préparé un top 50 des meilleures de ces chansons !

Le hip-hop a connu une évolution remarquable depuis Rapper’s Delight. On a pu voir le genre du rap se cimenter autour de plusieurs influences, des groupes naître et s’imposer, le genre s’étendre à différentes extrémités, etc. J’ai personnellement toujours été fasciné par le monde du hip-hop, et j’y avais même consacré un article il y a plus d’un an. A force de me dire cette chanson est la meilleure, celle-ci a influencé telle chose, celle-là est un classique de tel genre, je me suis dit qu’il était temps de faire une véritable liste des meilleures chansons de l’histoire du rap.

Ce serait un euphémisme de dire que ça a été difficile de résumer plus de 30 ans de rap en 50 chansons. Je sais qu’il y a plusieurs centaines de classiques, et que je n’ai pas pu tous les mettre. Ne choisir que 50 chansons pour vous donner une idée des plus beaux jours du rap ? Damn. N’en choisir qu’une de chaque artiste ? Daaamn. Essayez d’imaginer le nombre de fois où j’ai revu cette liste, enlevé une chanson, changé une de position, etc. J’ai alors réuni les meilleures, mais aussi les plus célèbres et importantes/influentes.

Je sais que la meilleure chanson de Jay-Z par exemple n’est pas 99 Problems, mais c’est la plus mémorable. J’ai aussi pris seulement une chanson de chaque artiste, pour varier. Oui, je sais, des gens comme Dr. Dre ou Nas devraient avoir plus d’une chanson ici, mais c’est un choix que j’ai pris pour vous faire découvrir d’autres artistes. Ainsi, pour les aficionados, c’est une occasion de réviser ses classiques. Pour les freshmen, c’est l’opportunité de découvrir 50 des meilleures chansons de l’histoire.

Je n’ai jamais été un partisan du motto real hip-hop is dead, car je crois qu’il n’y a ni real ni fake hip-hop. Le hip-hop a évolué, et a pris une autre direction, et aujourd’hui il existe des perles fantastiques récentes. Prenons 2011 : On a des surprises époustouflantes comme l’expérimental fascinant de Shabazz Palaces, la révolution d‘A$AP Rocky, ou le flow sensationnel de Kendrick Lamar. Mais ces chansons sont trop récentes pour être des classiques ou pour figurer dans ce top, donc vous remarquerez surtout les chansons qui ont façonné le rap, et principalement des chansons des années 90. La plus récente du top date de 2009, mais c’est l’une des seules de cette décennie. Ainsi, on retrouvera le Wu-Tang Clan et ses membres, Nas, Mos Def, Common, Dr. Dre, MF DOOM, Mobb Deep et tant d’autres !

Avant de commencer, j’aimerais clarifier un point : Ce n’est pas ma liste de mes chansons de rap préférées. C’est un top fait en toute objectivité, mes goûts personnels n’ont pas interféré avec les chansons/les positions… ou en tout cas très peu, vraiment de manière négligeable.

On va d’abord commencer par vous dire les grands et honorables (et… nombreux) oubliés qui ont failli faire le cut, histoire de ne pas trop ménager le suspense sans raisons : Big Pun, Coolio, T.I., Edan, MF Grimm, UGK, The Roots, Big L, plein d’aliases de DOOM, Cam’Ron, Lupe Fiasco, M.O.P., Brand Nubian, Ice Cube, Redman, Lords Of The Underground, Immortal Technique, Scarface, Wiley, Jaylib, Slum Village, El-P, Company Flow, Cannibal Ox, Masta Ace, WHY?, cLOUDDEAD, Pharoahe Monch, N.E.R.D., Soul Position, EPMD, The Streets, Eminem, Bahamadia, Lil Kim…

C’est parti ! Peace.

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#50 – The Game – Hate It Or Love It

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Cette chanson ne serait même pas en 500ème place de ce top, si ce n’était pas pour le couplet de 50 Cent, sa meilleure performance mais aussi l’un des couplets les plus mémorables des archives du rap. Curtis offre l’une des meilleures représentations de l’enfance dans le rap, racontant ses problèmes de parents, son père absent, sa lutte, son passé difficile etc., et c’est sans hésiter l’un des couplets les plus vrais qui ont pu être donnés. Le 50 Cent de cette chanson n’est pas le 50 qu’on connaît, et le voir autant s’ouvrir, avec un flow parfait qu’il transforme vite en célébration de la gloire sur le refrain victorieux, c’est unique, et toujours aussi louable. Et si beaucoup de puristes discuteront cette position, hate it or love it, cette chanson y est et elle y reste.

#49 – Afu-Ra – Defeat

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Les shaolins du Wu-Tang ne sont pas les seuls à s’inspirer du Kung-fu pour nourrir leur image. Afu-Ra mélange ce style à la production classique de l’idole DJ Premier sur un de ses meilleurs beats, et y appose son flow casseur de briques. Avec le synthé menaçant, le loop de trompettes imposant, le scratching intemporel et la puissance du flow, on le croit quand il dit It’s the world disaster.

#48 – Lil’ Wayne – A Milli

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On a tous le droit de détester Lil’ Wayne. On peut lui en vouloir pour énormément de choses… Mais on ne peut strictement pas ignorer l’impact spectaculaire qu’il a eu sur l’évolution du hip-hop, et la qualité de plusieurs de ses sorties. Tha Carter III est son magnum opus, et A Milli sa perle. L’autoproclamé Best Rapper Alive nous délivre un freestyle idiosyncratique et surpuissant sur l’un des beats les plus atypiques des annales. Bangladesh, le producteur, pitche un morceau d’une phrase de Phife Dawg pour looper à l’infini un A Milli sur un beat extrêmement minimaliste mais puissant comme rarement un beat a pu l’être. Automatiquement, on avait ce sample gravé dans la tête et on ne pouvait plus se l’enlever de la tête. Weezy, dans sa gloire absolue, nous prouvait toute sa supériorité et, sincèrement, on a envie d’y croire, et, le temps de 4 minutes de freestyle, Weezy est le meilleur rappeur du monde, il en est assuré, il dit qu’il rappe mieux que Pac, Biggie ou Hova, et on se laisse convaincre, même si on comprend pas grand chose. What’s a goon to a goblin? On en a aucune idée. Damn I hate a shy bitch, don’t you hate a shy bitch? Yeah I hate a shy bitch. Oui, Lil’ Wayne, nous aussi. Et ça en passionne beaucoup, il n’y a qu’à voit le nombre incommensurable de reprises de cette chanson, une trentaine, et même les plus grands s’y sont mis. Et c’est cette victoire personnelle de sa part qui rend cette chanson aussi culte et parfaite.

#47 – Luniz – I Got 5 On It

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I Got 5 On It raconte l’histoire d’amis qui ont 5$ chacun et qui… veulent fumer. Très vite, cette chanson est devenue culte dans la culture des stoners, pour sa situation embarrassante mais tellement fréquente. Derrière tout ça, il y a un beat laid back et un flow tellement chill qu’on pourrait aimer la chanson sans la comprendre… sans compter le refrain poignant. Alors voilà, moi quand j’étais enfant, j’écoutais, je comprenais l’anglais mais je ne comprenais rien à la chanson, rien du tout. Pour moi, ça devait être du rap conscient ou un truc du genre. Mais même en ne comprenant pas le sens de la chanson, je pouvais pas ne pas me rendre compte du potentiel positif et chill de la chanson, qui a gravé en moi ce feeling de hip-hop oldschool.

#46 – Three 6 Mafia – Stay Fly

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Stay Fly est sans doute l’un des hymnes les plus glorieux à la consommation de produits illicites, mais c’est surtout l’une des meilleures représentations d’un groupe de tous les temps. Vous vous souvenez de beaucoup de chansons où un groupe a eu l’air tellement connecté, et où on peut ressentir la personnalité de chaque individu, mais aussi de tout le groupe en même temps ? Surtout que le groupe sort de sa zone de confort et invite des rappeurs du Tennessee, mais tout a l’air naturel. Le refrain mythique, I gotta stay hi-i-i-i-gh, till I di-i-i-i-ie, représente ce que le groupe fait de mieux avec une aisance fantastique. Et puis ce beat… DJ Paul s’est pris pour Kanye West dessus et a eu raison. Et ce flow… Jamais aucun membre du groupe n’aura sonné aussi puissant que sur Stay Fly, où c’est presque une célébration de ce mode de vie, de DJ Paul qui admet son addiction à Crunchy Black qui chante un couplet émouvant sur son amour presque vital et destructeur pour la drogue. Ce qui est impressionnant, c’est que ce track est le plus singulier de leur discographie : là où ils ont l’habitude d’être excités et de s’envoyer sur la gueule sur des beats exagérés, on a droit à un feel totalement laidback et impressionnant. Et un groupe qui vend aussi bien ce qu’ils savent faire de mieux en le faisant d’une autre manière, ça vend du rêve.

#45 – Black Sheep – The Choice Is Yours (Revisited)

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The Choice Is Yours est tout simplement une très bonne chanson. Tellement bonne que tout le monde s’en souvient, 21 ans après. Nos parents, nos grands frères, et même les jeunes (comme moi). Samplée à l’infini sur énormément de grandes chansons, le refrain, l’interlude, l’intro, tout est devenu classique. Si l’infâme Be Faithful de Fatman Scoop reprend le all-time famous bridge Engine engine number nine, on the NY transit line, if my train goes off the track, pitck it up, pick it up, pick it up!, cette partie conquière toujours nous coeurs, et écouter l’originale ne fait que rajouter du plaisir. Le beat classique as fuck funk, le flow légendaire, le sample loopé, les lyrics tellement quotable… Pour beaucoup de gens qui ne connaissent pas le genre, The Choice Is Yours a été l’image de ce qu’a été le rap avant. Et c’est plutôt pas mauvais comme image, pas mauvais du tout.

#44 – Aesop Rock – Daylight

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Blockhead fait un travail exceptionnel sur cette chanson, installant une ambiance mélancolique, tourmentée par une basse qui sonne comme un violon, un scratching et un sampling nostalgique, et tout plein de flûtes et de saxophone éparpillés un peu partout. Aesop Rock fait honneur au beat, avec, comme il le dit si bien, un H majuscule volé à son Héritage. Ce genre de jeux de mots ponctue toute la chanson, prouvant sa supériorité et son talent indéniable en tant que l’un des meilleurs lyricistes de la décennie, mais aussi l’un des meilleurs MCs, avec son flow unique, alternant entre paroles lentes et profondes et débit effréné et transcendant avec une aisance qu’énormément de rappeurs lui envieraient. Aesop Rock est peut-être l’un des meilleurs rappeurs blancs de l’histoire, et Daylight prouve qu’on peut être un jeune blanc avec plein de rêves et naviguer entre lyrics poétiques et pleines d’espoir et critique acérée de la société et rendre le tout plus poignant qu’un Slim Shady qui raconte ses problèmes.

#43 – Jeru Tha Damaja – Ain’t The Devil Happy

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Jeru, en 94, c’était le petit protégé de DJ Premier, sans hésitation le meilleur producteur de l’histoire. Ce dernier, à la manière de Nas avec son N.Y. State Of Mind, lui offre l’un de ses meilleurs beats et lui permet de se graver dans la mémoire collective comme l’un des MCs les plus talentueux de son époque. Ce beat s’inscrit immédiatement dans la liste des meilleures productions du DJ, avec ses scratchs tellement samplés, le refrain qui sample le Wu-Tang, et ce synthé angoissant loopé sur toute la chanson, offrant déjà une force de frappe considérable au rappeur. Mais si ce n’était que le flow… Tous les protégés de Primo n’ont pas tous percés avec deux trois scratchs et un refrain soul loopé. Si Jeru a réussi, c’est grâce à ses lyrics poétiques, introspectives, traitant de sagesse, de l’esprit, de réflexions profondes, l’érigeant au statut d’un des plus grands MCs de sa géénration.

#42 – 50 Cent – In Da Club

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Qu’on le veuille ou non, cette chanson est un blueprint du rap moderne. Alors, oui, 50 a fait beaucoup, beaucoup de mauvaises choses après, mais quand on réécoute In Da Club, on a envie de l’oublier et de se rappeler de 2002 quand Curtis est venu révolutionner le rap gangsta et déposer sa bombe mémorable. Sérieusement, 10 ans après, cette chanson a toujours le même effet, partout. On pourrait passer ça à la radio à la lingerie ou à la poste que les gens commenceraient à automatiquement taper du pied ou bouger leur tête, fredonner le rythme sans même s’en rendre compte. In Da Club est purement intouchable, et restera l’un des plus grands classiques de cette décennie, ouvrant un peu plus les directions du rap mainstream moderne vers différents horizons. Dr. Dre en aura fait, des choses mémorables, mais celle-ci reste l’une des plus glorieuses.

#41 – Talib KweliGet By (Remix)

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Get By est l’un des plus grands posse cuts des annales du rap, et aussi l’un des meilleurs beats de la large collection de Kanye. Samplant Sinnerman de Nina Simone, on retrouve 5 des meilleurs rappeurs de tous les temps réunis au milieu d’un beat enflammé : La puissance du flow de Mos Def, la folie de Busta, la performance sensationnelle de Ye, la suprématie de Hova, et un Kweli qui apparaît plus puissant que jamais, pour 5 couplets aussi spectaculaires les uns que les autres, et un beat intemporel.

#40 – Eazy E – Boyz N’ Tha Hood

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Cette chanson est aisément l’une des chansons de rap les plus reconnaissables de l’histoire. Avec son beat mythique, mélangeant une pléthore d’influences, du funk au rock, Boyz N’ Tha Hood servait presque de moule à la vie quotidienne de gangster. Traîner en lowrider, voler des voitures, tuer des gens, frapper des dumb hoes, enfin, la routine quoi. Et qui d’autres que Eazy motherfucking E des N.W.A. pour mieux représenter ce style de vie ? Il le fait avec une facilité fascinante, et si son flow laid back et bien lent fait son effet, il réussit quand même à nous faire croire sans problème qu’il est un vrai gangster, et l’un des plus dangereux, même en rappant aussi lentement. Et rappelez vous : Boys in the hood are always hard.

#39 - Clipse – Grindin

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L’un des plus grands hymnes du Coke Rap est aussi l’un de ses plus mémorables. Malice et Pusha-T arrivent déjà à bien nous convaincre, mais c’est sans aucun doute le beat qui fait la puissance de cette chanson. L’un des fleurons de la production de The Neptunes, le beat est révolutionnaire : En reprenant des claps sourds sur un beat très minimaliste, avec une basse bien profonde, on est déjà dans l’ambiance. Grindin a révolutionné la production : on sent aujourd’hui encore l’influence de ce beat minimaliste, rappelant l’univers gangsta du hip-hop, mêlant grime et mafioso rap classique. Et même 10 ans après, on peut pas s’empêcher de bouger sa tête en se croyant dans un low rider.

#38 – Madvillain – America’s Most Blunted

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Madvillainy est sans conteste l’un des plus grands albums de rap de tous les temps, et l’une des meilleures collaborations de l’histoire du rap, et aussi accessoirement le meilleur album de rap de la décennie. Mais c’est un album qui est largement meilleur dans son ensemble, comme un long film. Individuellement, les chansons ont moins de saveur, de contexte… mais certaines ont réussi à se graver dans les esprits du hip-hop. America’s Most Blunted résume tout l’univers fascinant du groupe en 4 minutes : La connexion spirituelle entre le sorcier, MF DOOM, et son alchimiste, Madlib, est parfaite. En mélangeant la saveur rétro des samples et du beat délibérément lo-fi et purement délirant, Madlib offre à DOOM tout un univers que ce dernier complète de sa voix grave et de son flow légendaire, qui a fait de lui l’une des plus grandes icônes de l’histoire du rap underground. Madlib s’offre aussi un couplet, sous son très célèbre alias Quasimoto, où il pitche sa voix de manière aigue. La production de DOOM et Madlib est reconnue pour son caractère hautement marijuana-esque, mais là, c’est limite s’il n’y avait pas écrit marijuana sur le beat. En fait, si, il est écrit Marijuana sur le beat. Toute l’outro prend ce qui semble être un sample d’une vidéo éducative assez… atypique, expliquant les bienfaits de la drogue sur l’esprit et la créativité à la manière des spots TV des années 50. M-A-R-I-J-U, I-J-U-A-N-A. Mari, Juana. Marijuana! On peut pas être plus explicite. Et tous les samples… Madlib crafte l’une de ses meilleures productions, avec une quinzaine de samples qui rendent la chanson extrêmement délirante et variée, de l’intro au beat respirant l’imagination, et célébrant la culture de la drogue dans le hip-hop de la manière la plus délirante possible. Je veux dire, regardez juste le titre ! Si on vient nous demander qui sont en effet les deux plus gros junkies de l’Amérique, il serait indécent de ne pas penser aux deux acolytes.

#37 - Tyler, The Creator – Parade

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Je vous vois déjà, vous, les puristes, vous indigner face à ce choix. Tyler, The Creator, 37ème. Vous avez tenu le choc ? Ok. On enfonce le couteau dans la plaie ? Je n’ai choisi ni Bastard ni Yonkers. Peu de personnes vont me suivre jusqu’ici, y compris les soldats du collectif… Mais laissez moi continuer. Alors oui, on peut détester Odd Future, on peut détester Tyler, The Creator, mais Bastard est un début qui a rarement rendu son artiste aussi fascinant. Si tout 2010 et 2011 ont été remués par la vague Odd Future, tout site musical qui se respecte devait avoir un avis sur le leader. Tout dans Bastard nous présente Tyler, ses potes, sa vie, sa manière de penser, et qu’on aime ou qu’on déteste, on ne peut pas rester sans réaction : Tyler est un personnage extrêmement fascinant, et si chacune des chansons nous révèle un aspect de sa personnalité, il n’aura jamais sonné aussi intéressant que sur Parade, un condensé de tout ce qui fait le personnage, de ses délires presque enfantins (I talk to unicorns) à une introspection d’un jeune rappeur de 18 ans face à la maturité. Le refrain résume tout : Odd (I’m not yet a man), Future (Still not of a boy), Wolf (This my only joy), Gang (Now let’s parade in gold), pour finir par résumer la raison de vivre du groupe, cet esprit frais, unique et jeune : Go to college, get a job, marry, have a kid, watch them grow and then you die? No, nigga, fuck the system. Et si ce genre de line peut paraître ringarde aujourd’hui, Tyler le fait avec une assurance viscérale qui fait que Parade est sans doute l’une des chansons les mieux écrites de ce classement.

#36 – Craig Mack – Flava In Ya Ear (Remix)

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Sur ce posse cut, on retrouve le légendaire Biggie, Craig Mack, Busta, LL Cool J et tant d’autres, pour ce qui sera l’un des posse cut les plus influents des annales du rap. Quand on crée un groupe et qu’on veut montrer sa force, on fait un posse cut, c’est évident… et tellement de groupes auront repris le concept du posse cut à la Flava In Ya Ear que ça prouve la qualité intemporelle de celui-ci. Avec son intro historique, par Puff Daddy, on avait trouvé une nouvelle accroche aux posse cuts. Baaaad boys… come out and plaaaaay… Et cette qualité des couplets. Busta délivre l’une de ses meilleures performances, en rappelant la folie d’un ODB, et chaque couplet vaut largement le détour. Flava In Ya Ear est peut-être bien l’une des meilleures représentation d’un posse cut de l’histoire.

#35 – MF DOOM – One Beer

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Certes, Mm.. Food n’est pas le meilleur album de DOOM. Que ce soit l’intouchable et all-time-great Madvillainy, le fascinant Take Me To Your Leader sous le pseudo godzilla-esque de King Geedorah, ou ses mésaventures en tant que Viktor Vaughn, Daniel Dumile en aura fait, des classiques et des chansons mind blowing. One Beer est la seule de l’album produite par Madlib, qui nous a offert son gage de qualité intemporel sur Madvillainy, et on sent pourquoi. L’union des deux maîtres est encore une fois parfaite : adieu l’univers des super héros, bienvenue aux jeux de mots vraiment fins sur l’alcool, en transformant le tout en éloge de son talent et en menace aux autres rappeurs. DOOM prouve l’une de ses plus grandes prouesses lyriques sur l’un des beats les plus poignants des archives du rap, avec ses sonorités soul émouvantes (qui d’ailleurs a été samplé par Wiz, Tyler, The Creator et tant d’autres). Et comme si ce n’était pas assez parfait, DOOM s’approprie la fin de la chanson et s’occupe du sampling qui a tant fait le succès de King Geedorah à la fin, en rajoutant vieux dialogue barré sur vieux dialogue barré, signant l’une de ses productions les plus déjantées et complexes.

#34 - De La Soul – Me, Myself, And I

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On est tous d’accords : 3 Feet High And Rising est le Sgt. Pepper du rap, tout le monde vous le dira, et Me, Myself, And I en est l’exemple le plus pur. Avec son côté hippie prononcé, ses samples délirants et le funk irrésistible de la chanson, on est immédiatement plongés dans l’univers unique du groupe, leur humour certain, leur goût prononcé pour le détail et le sampling, et une perfection lyrique rarement atteinte.

#33 - Snoop Dogg – Gin And Juice

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On se rappelle tous de l’époque où Snoop Dogg était le rappeur le plus prometteur et frais de sa génération. L’époque où Snoop Doggy Dogg n’avait sorti qu’un seul album, et l’un des meilleurs du genre. Si on sait tous que Snoop est mort depuis une dizaine d’années (pour se réincarner en Snoop Lion #jesors), il est toujours bon de se rappeler de l’époque où ses chansons étaient les vrais jams, et Gin And Juice représente le mieux le style du rappeur. Avec un flow extrêmement chill et laid back, on est directement dans l’ambiance de fête propre au style qu’il a cultivé. Dr. Dre signe l’une de ses meilleures productions avec l’un des beats les plus purement chill du G-Funk, et Snoop l’honore avec une célébration de ce qu’il sait faire de mieux. J’ai réellement besoin d’entrer dans les détails ?

#32 – Beastie Boys – Sabotage

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Avouons le : Les Beastie Boys, c’était la définition du cool kid blanc des années 80/90. Et Sabotage est sans hésitation l’un des plus grands exemples du style du groupe, mélangeant glorieusement la fureur intense du punk aux valeurs du hip-hop. Il y a eu énormément d’exemples qui prouvent que le rock et le rap font rarement bon ménage – *ahem* Rebirth *ahem* – mais c’est sans compter le talent prodigieux d’un des groupes les plus légendaires de tous les temps. Sabotage est un hymne à la rébellion comme tant d’autres, mais Mike D, Ad-Rock et MCA (RIP) le font à leur manière. A la manière d’un groupe de rappeurs blancs qui infuse le rap de punk et qui entrechoquent les riffs surpuissants au scratching mythique pour un effet culte et intemporel.

#31 - BlackStar - Respiration

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Eh oui, avant Black On Both Sides ou Quality, Mos Def et Talib Kweli, c’était BlackStar, l’un des duos les plus frais de l’époque, et Respiration est leur manifesto. J’ai beaucoup hésité entre Definition et Respiration, mais cette dernière a ce feeling tellement mélancolique et vrai qu’on peut pas s’empêcher de le préférer. Cette chanson est une ode à la vie dans la ville, et vend du pur rêve avec une finesse lyrique qu’eux-mêmes égaleront difficilement dans la suite de leur carrière, sans parler de leur flow pitch-perfect qui s’inscrit dans leur meilleures performances. Il fut un temps où Mos Def et Talib Kweli étaient un groupe, et s’ils ont promis un nouvel album pour 2012, on ne peut pas s’empêcher de réécouter Respiration et de se dire que quand ils se rassemblent, ils s’imposent comme l’un des meilleurs duos de tous les temps.

#30 - Sugarhill Gang – Rapper’s Delight

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La plus ancienne chanson du top (79), Rapper’s Delight est aussi la plus ancienne chanson de hip-hop. La première a inclure du rap dedans, au moins… Car c’est plus du disco qu’autre chose. Mais cette chanson a réussi à inscrire le rap dans l’esprit de tous. On prépare l’attaque imminente de cette culture avec des breaks disco et funk, des choeurs dansants, sur un flow tellement excellent qu’on comprend que les gens ont été fascinés par tant de perfection.

#29 - Afrika Bambaataa – Planet Rock

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On se souvient d’Afrika Bambaataa qui cherchait le beat parfait et qui a accidentellement créé l’une des premières esquisses de la House Music. Ici, le MC sample l’ultra-classique Trans-Europe Express de Kraftwerk pour créer l’un des plus grands hymnes de l’électro-rap, en 1982. Le beat est légendaire, et s’inscrit parmi l’un des plus mémorables des annales de la musique. Cette chanson a ouvert la voie a tellement de genres : la Trance, la House Music, mais aussi la Techno… et le hip-hop. Les bases du rap se sont cimentées avec cette chanson, qui rappelle tellement les sonorités et le groove de l’époque. Et ce nananananna… tellement classique ! On peut se demander s’il a réellement fini par trouver le beat parfait, mais à côté, il a ouvert la boite de Pandore à une génération entière de rappeurs.

#28 - Run DMCIt’s Like That

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En 1983, le rap n’avait strictement rien à voir avec le rap qu’on a connu quelques années plus tard. Run DMC ont plus ou moins inventé le rap de rue, en parlant de tous les problèmes de la zone du groupe, en cernant tous les fléaux, de la pauvreté à la mort, en passant par le chômage etc. et en affichant un style particulier, avec leurs Adidas, les célèbrissimes chapeaux, chaînes et autres. Run DMC, c’était être hype en 1980. Et 30 ans après, la line It’s like that, and it’s the way it is! résonne toujours aussi incroyablement à la mode.

#27 – Dizzee RascalI Luv U

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Boy In Da Corner est sans conteste l’un des meilleurs albums de rap de l’histoire. Le très jeune Dizzee Rascal n’avait que 18 ans et nous offrait une introspection remarquable avec son début, en présentant l’un des personnages les plus fascinants de cette liste. A seulement 18 ans, il a propulsé et révolutionné le grime au niveau mondial, plus que Wiley n’a jamais pu le faire. La production fantastique et unique, mélangeant UK Garage, Hip-hop, samples variés, Dancehall, etc. a renforcé sa consistance lyrique surprenante et son flow destructeur. Mais de tout l’album, on se souviendra de beaucoup de chansons… en particulier celle ci. Il l’a enregistrée quand il n’avait que 16 ans, mais s’impose meilleur que certains ayant le double de son âge, avec un flow irréprochable qui aborde les problèmes de coeur entre les adolescents, avec ici un problème plus grave : la grossesse chez les jeunes. Sauf qu’il prend le thème avec tellement d’humour, et y glisse tellement de lyrics plus fines les unes que les autres avec des jeux de mots incroyables qu’il se révèle vraiment comme l’un des plus grands génies du rap. Ah, et le beat. Ce parfait mélange de basse bien gritty et grimesque, de claps explosifs et ce sample loopé. Sans conteste la meilleure chanson de rap hors des Etats-Unis.

#26 - Gang Starr – Mass Appeal

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Non, Mass Appeal n’est pas la meilleure chanson du duo légendaire. Mais cette chanson est tellement obligatoire… Le beat à lui seul résume une quinzaine d’années de production : DJ Premier, sans conteste meilleur et plus influent producteur de tous les temps, a voulu parodier le hip-hop mainstream de l’époque et créer le beat le plus générique possible… sauf que tout ce qu’il touche se transforme en or, et en essayant de parodier le rap plus accessible de l’époque, il a fini par créer un monument historique du rap à travers ce beat. On y trouve tout ce que Primo fait de mieux : les drums simples, le loop de piano, le refrain scratché, le sample vocal… et si on veut un jour se rappeler, et se demander à quoi ressemblait le hip-hop des années 90, on pourra facilement se contenter de cette chanson.

#25 – Slick Rick - Children’s Story

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Cette chanson doit être l’une des chansons au meilleur storytelling de tous les temps. Les enfants demandent à leur oncle Slick Rick de leur lire une histoire pour s’endormir, et il décide de leur raconter de manière simpliste et enfantine l’histoire d’un jeune homme de la rue qui a décidé de se mettre au vol, et qui est vite devenu addict. Vol sur vol, il finit par se retrouver en embrouille avec l’autorité et ça part vite en drame, en assauts, en coups de feu et en prise d’otage. Le jeune se tourmente, sait qu’il est trop dur de tuer, mais que la vie le force, et c’est une tragédie qui malheureusement est commune dans la vie de la rue. La fin tragique est prévisible, le garçon se fait tuer et ce qui semblait être un conte pour enfants au début a rapidement été détourné par le fin Slick Rick qui en fait un message de rap conscient pour expliquer et dénoncer les dangers de la rue et du crime, les tragédies qui s’en suivent et les conséquences fatales. Fâcheusement, c’est ce genre d’anecdote qu’on raconte dans les coins de la rue, à la cour de récré, au terrain de Basket et autres, et Rick réussit à retranscrire toute l’horreur de la rue avec son storytelling magistral qui transforme ce fait divers en l’une des comptines les plus connues des annales du rap.

#24 - GZA - Duel Of The Iron Mic

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Pour l’anecdote, j’ai laissé cette chanson en dernier au moment d’écrire les descriptions de chaque chanson pour une raison : Je ne savais pas quoi choisir entre Cold World, Shadowboxin‘ et celle ci. Je veux dire, sincèrement, Liquid Swords est l’un des meilleurs albums de rap de l’histoire, et toutes les chansons se valent, surtout ces trois là… Mais Duel of The Iron Mic a un petit détail qui rend le choix quand même assez évident : C’est l’un des battle de rap les plus ill de l’histoire. Dès les premières notes de ce sample de piano loopé, on sait que shit’s about to get real. Les samples classiques du RZA et sa production pleine de craquelures lo-fi ouvrent la voie à un combat spectaculaire entre trois des plus grandes forces du groupe : Inspectah Deck, ODB et le Genius. Et le sample de l’outro résume bien toute la chanson : At the height of their fame and glory, they turned on one another, each struggling in vain for ultimate supremacy in the passion and depth of their struggle. The very art that had raised them to such olympian heights was lost: their techniques vanished. C’est exactement ce qui se passe sur cette chanson, trois des MCs les plus mémorables de l’histoire qui luttent pour la suprématie de manière sensationnelle. Et c’est un peu l’essence de l’esprit du Wu. Peace.

#23 - Raekwon – Criminology

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Ce que c’est dur de choisir. Only Built 4 Cuban Linx….. est sans hésitation l’un des plus grands albums de l’histoire, présentant les membres du groupe à leur meilleur, avec une production proche de la perfection, et créant plus ou moins le genre du mafioso rap. Cet album a changé la face de l’histoire du rap, et n’en choisir qu’une chanson… laquelle ? Criminology est la plus représentative de l’album, avec son intro qui sample un dialogue culte de Scarface, son beat culte par RZA, véritable immersion dans l’univers gangster, et deux des meilleurs couplets de Ghost et Rae. L’un l’autre ne délivrent qu’un seul couplet, mais quelle puissance… La consistance lyrique et la perfection du flow vont à merveille avec l’ambiance imposante, angoissante et classieuse qu’a voulu diffuser Raekwon. C’est de la véritable célébration du crime, et l’un des premiers vrais tracks de gangsta rap de l’histoire, exécuté par deux des plus grandes figures du genre, et le côté real du track devrait plus nous faire peur qu’autre chose, mais on ne peut pas s’empêcher d’être fascinés par leur monde.

#22 - GhostFace Killah – Nutmeg

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Nutmeg n’est peut-être pas la meilleure chanson de Supreme Clientele, le magnum opus de Ghostface Killah du Wu (et accessoirement l’un des meilleurs albums de rap de la décennie), mais c’est la plus fascinante et la plus représentative. Le beat est intemporel, entre la qualité délicieusement archaïque d’une perle de RZA et le feel tellement glorieux et nostalgique d’Only Built 4 Cuban Linx. C’est un thème de champion, glorieux comme pas possible, et Ghost vient montrer tout son potentiel en tant que MC pour s’imposer comme l’un des meilleurs rappeurs du crew. On a droit à deux des meilleures performances de Ghost et du mythique RZA, mais aussi de tout le groupe. Sincèrement, on ne comprend pas toutes les références du rap idiosyncratique de Killah, mais c’est purement son style et c’est ce qu’on adore chez lui. Je veux dire, sérieux, vous connaissez un autre rappeur qui viendrait traiter les gens qui le haïssent de punk, dire qu’il est si riche qu’il mange des steaks de girafe, en nous demandant de compter les veines de son pénis sur la cover d’un magazine, tout en restant imposant ? C’est là toute la suprématie légendaire et fascinante qu’a réussi à cultiver le Wu-Tang tout au long des années, et Nutmeg en est l’un des meilleurs exemples.

#21 –  Geto Boys – Mind Playin’ Tricks On Me

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Être un gangsta n’est pas une tâche facile, et les Geto Boys nous expliquent tout ce que ça implique, le stress continu, la paranoïa et la folie, et l’horreur quotidienne qui en résulte. On vit totalement leurs problèmes mentaux, on arrive à les feel avec facilité et le beat agréablement chill nous y aide. Et si Scarface se suicidait ? Laisserait-il ses enfants, sa femme ? Il connaît les difficultés de vivre sans figure paternelle, et ne voudrait pas que ça se répète. L’horreur est explicite, pleine de descriptions angoissantes, de sang, de crime, de meurtre, et de tout ce qui est propre au genre fascinant de l’horrorcore. My mind is playing tricks on me est devenue l’une des lines les plus connues des archives du rap et les références à la chanson sont nombreuses tellement sa descendance s’en est inspirée. Il ne faut pas oublier que le rap, c’est aussi ça, et Mind Playin’ Tricks On Me est l’une des chansons les plus real de l’histoire.

#20 - Mobb Deep – Survival Of The Fittest

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La réalité et la difficulté de la vie dans la rue a rarement été aussi mise en avant et représentée que sur Survival Of The Fittest. Sur un beat profond, émouvant et glorieux, Prodigy et Havoc lancent leurs lines les plus puissantes et offrent une vision darwiniste, triste mais qu’il faut accepter : Il faut être le meilleur pour survivre dans la rue. On fait des sacrifices, on se bat, et c’est une vraie guerre du crime. Basée sur du vécu, ils racontent viscéralement leur combat quotidien et la réalité d’un large nombre de jeunes afro-américains dans les rues… et quand tout le monde rappe sur les crimes et la vie de gangster, certains ignorent la difficulté et l’horreur que ça implique. Mobb Deep nous donnent un regard de l’autre côté du revolver sur ces réalités avec une consistance rarement égalée.

#19 - Outkast – B.O.B.

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Outkast a toujours été l’un des groupes les plus importants de l’histoire du rap, et tous leurs albums (ou presque) sont sans hésitation de fabuleux classiques… Mais B.O.B. reste leur plus grande création. Cette chanson est tellement en avance sur son époque… Serait-ce le titre, Bombs over Baghdad, en 2000, avant même les attaques ? Serait-ce le mélange totalement unique de tous les genres présents sur la chanson qui ont fait la gloire du groupe ? Les breaks d’n'b, les rythmes électro, les drums hip-hop, les choeurs gospel, les guitares électriques… ? Les références à tout et n’importe quoi, de Taco Bell à Cadillac ? Le flow parfait d’André 3000 et de Big Boi ? On peut pas vraiment dire ce qui prévaut le plus dans cette chanson, mais ce qu’on peut dire, c’est que c’est sans hésitation l’un des melting pot musicaux les plus glorieux de tous les temps, et que cette chanson résume en 4 minutes tout ce qu’on peut trouver et adorer chez l’un des duos les plus cultes de tous les temps.

#18 - Souls Of Mischief – 93 Til’ Infinity

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Cette chanson pourrait aisément être l’un des plus grands posse cut de tous les temps. Le beat bien chill est l’une des plus belles représentations de la production de l’époque, avec son feeling très funky et soul, bien hypnotisant… et je vous l’accorde, c’est l’un des meilleurs beats que vous pourrez écouter, mais si ce n’était que ça ! Les jeunes rappeurs du collectif Hieroglyphics se sentent tellement à l’aise entre eux qu’ils ont besoin de nous le prouver. Chaque membre de la clique se présente, montre ce qu’ils font, racontent leur vie avec une simplicité alarmante. Les problèmes de coeur, d’argent, tout ce qui touche les jeunes avec un storytelling spectaculaire. On s’y croit réellement à chaque line. Ils vendent du rêve ! en 12 courts couplets, on a l’impression d’avoir vécu toute notre vie avec cette bande de jeunes tellement banals que c’en est fascinant. C’est typiquement la vie du jeune afro-américain de l’époque, avec ses hauts et ses bas, mais surtout beaucoup de hauts : Oui, cette chanson envoie tellement d’ondes positives, que ce soit de par son refrain très laid-back, du flow parfait mais bien slow, ou du funk naturel du beat. Avec Souls Of Mischief, 93 ne s’arrêtera jamais.

#17 – Jay-Z – 99 Problems

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Ce n’est peut-être pas la meilleure chanson de Hov’, mais c’est l’une des chansons les plus mémorables de notre histoire. Que ce soit la surpuissance du beat qui nous fait toujours haleter aujourd’hui, son côté crossover rock-hip-hop tellement réussi et appréciable, ou la résistance de la chanson symbolisée par la meme-ification de la légendaire line I got 99 problems but a bitch ain’t one, tout ici est… historique. C’est aussi l’hymne de l’injustice transformée en éloge la plus représentative du rappeur. Jay-Z a toujours été vantard (et on adore ça, avouons le) mais 99 Problems atteint un niveau presque ironique : Il se fait arrêter par la police et il se victimise avec une classe propulsée par l’ironie rhétorique de ses questions, qui envoie l’un des plus puissants doigts d’honneur de l’histoire à l’autorité. Et c’est cette vantardise tellement appréciable que Jay-Z fait tellement bien qui rend cette chanson aussi mémorable.

#16 – Kanye West – Jesus Walks

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On l’avait classée meilleure chanson de Kanye West dans notre Top 25 de ses chansons il y a quelques mois, alors la retrouver ici est naturel. Jesus Walks est la plus grande chose qu’ait faite Kanye West. Il met un doigt à toute l’industrie de la musique en dédiant un single à la foi et à la religion, chose taboue dans la radio, et c’est aussi courageux que louable. Mais il le fait tellement bien… C’est l’un de ses meilleurs beats, prenant des proportions épiques rarement atteintes dans le genre. Aucun élément n’est faible, chaque seconde est pleine de puissance, de force, presque intimidante. Yeezy n’a jamais sonné aussi puissant que sur Jesus Walks, pas même sur Power où le titre nous laisserait penser le contraire.

#15 – Eric B. & RakimDon’t Sweat The Technique

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Oui, Paid In Full est leur meilleur album, et est l’un des meilleurs albums de tous les temps, et DSTT n’est pas une des chansons de l’album. Mais cette dernière a tout ce qui a fait la gloire du groupe : les samples funky, la production parfaite et influente d’Eric B, avec ses samples loopés et son scratching intemporel, mais aussi le pur flow destructeur de Rakim. On considère souvent Rakim comme étant le meilleur MC de l’histoire en termes de flow, et c’est largement justifié quand on remarque à quel point Rakim dirige le beat indomptable avec une aisance troublante et une alchimie époustouflante. Don’t Sweat The Technique.

#14 - Pete Rock & C.L. Smooth – They Reminisce Over You

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Je crois qu’il est vraiment, vraiment difficile de trouver une autre chanson qui retransmette aussi bien le feeling du hip-hop du début des années 90. T.R.O.Y a tout : Le sample de jazz, les paroles qui parlent de l’enfance, du père nécessairement absent, des conséquences sur sa vie, l’éducation, etc. sur une note positive qui est l’épitomé des valeurs du hip-hop, offrant une lueur d’espoir à tous. Si Pete Rock a longtemps été considéré comme l’un des producteurs les plus talentueux de tous les temps, c’est surtout grâce au beat tellement parfait et intemporel de cette chanson là. Et après 20 ans, les fantômes de cette chanson nous hantent toujours, car c’est l’une des chansons les plus samplées des archives du rap… En plus, c’est pas samplé par n’importe qui. Nooon monsieur, les chansons qui l’ont samplée sont parmi les chansons qui auraient pu se retrouver dans ce top : My Advice 2 You, Can’t Tell Me Nothing, Memory Lane… Peu de chansons peuvent se vanter d’avoir eu une descendance tellement mémorable.

#13 - Common - I Used To Love H.E.R

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Common raconte une histoire d’amour touchante entre lui et une femme qu’il connaît depuis l’enfance. Péripétie sur péripétie, il finit par prendre un autre chemin car leurs différences commençaient à se faire impossibles à supporter. Sauf qu’à la fin, on découvre que la femme dont il parle n’est autre que le hip-hop. Oui, Common fait une très, très longue comparaison en comparant une femme au hip-hop et délivre un historique critique du genre entier, en racontant comment le rap a progressivement changé pour adopter des sonorités plus accessibles et mainstream, avec une finesse lyrique incroyablement parfaite, qui fait que cette chanson est l’une des mieux écrites des archives du hip-hop. Quand on écoute la chanson, on croit déjà à une vraie histoire d’amour tellement le storytelling du rappeur est excellent, mais quand on se rend compte de l’astuce et qu’on la réécoute en remplaçant her par hip-hop, la chanson prend un sens totalement différent, et révèle une magie fantastique, qui prouve que Common est un vétéran du genre, se permettant d’analyser toute l’histoire du genre, de ses débuts à son évolution. Et peu de rappeurs peuvent se permettre de faire ça, et surtout avec autant de finesse.

#12 – The Pharcyde – Passin’ Me By

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Rarement une chanson de rap aura pu être aussi émouvante. Un crew de jeunes qui parlent d’amour, ça a l’air tout bête… mais quand The Pharcyde l’ont fait, c’était un précurseur d’un courant plus émo dans le rap. Chacun des rappeurs parle de leur amour impossible, et c’est au final une chanson à laquelle tout un chacun peut s’y identifier, de celui qui était amoureux de sa maîtresse d’école à celui qui doit s’y faire : il n’y arrive pas avec les filles. Mais surtout : ce beat. Ce refrain. L’un des plus mémorables des annales du hip-hop, avec son sample de Quincy Jones et de Jimi Hendrix, son saxophone et l’ultra-célèbre She keeps on passin’ me byyyy accompagné d’un scratching légendaire. Pour beaucoup de jeunes, cette chanson a été le premier tremplin vers le monde du rap. Passin’ Me By parle peut-être d’amours ratés, mais elle a conquis le coeur de toute une génération et reste la meilleure chanson d’amour de l’histoire du hip-hop.

#11 – A Tribe Called Quest – Scenario

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On peut facilement argumenter sur le fait qu’ATCQ est l’un des meilleurs groupes de tous les temps, et que leur production jazzy est intouchable. Tous leurs albums (ou presque) sont des classiques érigés en modèles du rap, et Scenario aurait pu être remplacé à cette position par une autre quinzaine de leurs chansons. Mais là, on a une représentation totale de leur style : la production tellement laid-back et chill, les lyrics glorieuses et le feeling purement alternatif, et la perfection du flow. Sauf qu’ici, on a un petit truc en plus : Busta Ryhmes. On peut se demander si Busta aurait pu percer sans son couplet sur Scenario, qui s’impose comme l’un des meilleurs couplets de tous les temps. Ici, on a un groupe de potes, qui chill, qui s’amuse, qui se présente, qui se demande quoi faire… avec une aisance tellement puissante que Scenario devient l’un des meilleurs Posse Cuts de l’histoire. On veut tous chill avec ATCQ nous aussi.

#10 – 2Pac – California Love

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Oui, je vous l’accorde immédiatement : 2Pac a fait beaucoup mieux, mais cette chanson a conquis le coeur de tout le monde, tout le monde. Je suis né en 1994 et c’est l’un de mes plus anciens souvenirs dans le rap. Tout le monde connaît le funk de cette chanson, a dansé dessus, nos parents, nos amis, nos profs… 2Pac est sûrement l’un des artistes les plus controversés de l’histoire de la musique, et cette chanson est l’une des plus vendues de l’histoire, bien avant l’ère de la musique dépossédée de corps, l’ère digitale. C’est grâce à la magie du all-time-genius Dr. Dre, qui crée l’une des plus grandes hymnes du G-Funk, avec son beat intemporel et son refrain tellement groovy.

#9 – The Notorious B.I.G – Juicy

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Alors, la grande question qui divise autant les fans de rap, c’est qu’on est soit plutôt Biggie, soit plutôt 2pac. On n’est jamais les deux. On a toujours un truc qui nous fait pencher un peu plus vers l’autre, c’est tout, point. Et si beaucoup sont plus 2pac, même les plus fervents fans de ce dernier n’oseront jamais avouer que Juicy est meilleur que tout ce qu’a fait Shakur, même s’ils l’écoutent en cachette. Sur un beat qui a fait la gloire du hip-hop mainstream, avec son refrain intemporel, son beat R&B bien chill, Biggie lance un grand message de positivité et de joie de vivre, en envoyant un doigt aux haters qui ont dit qu’il ne réussirait jamais à arriver jusque là, alors qu’il préfère les plaisirs simples de la vie : Jouer à la Sega Genesis, boire du champagne (bah quoi, c’est simple), etc. Il repart de ses premiers pas, quand il était jeune, pour créer l’une des plus grandes success story de l’histoire du hip-hop. It was all a dream, ouvre-t’il, mais Juicy nous vend plus de rêves qu’il n’en a eu.

#8 – Mos Def – Mathematics

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Si Black On Both Sides est l’album de rap le mieux écrit de tous les temps, Mathematics en est l’arme de destruction massive. Le beat, un des plus grands classiques du mythique producteur DJ Premier, est effréné et offre au rappeur toute la puissance dont il a besoin pour mettre à nu tous les problèmes sociaux et économiques de la population afro-américaine, et c’est sans conteste la meilleure chanson de Conscious Hip-hop de tous les temps. Chaque line est ultimement quotable et pourrait devenir une citation à inscrire dans un book of rhymes d’or. Le jeune Yasiin Bey délivre un flow littéralement destructeur, et la combinaison de sa sagesse, de sa prouesse vocale et de la puissance du beat ont créé un cocktail époustouflant de pur génie. A ceux qui me disent que le rap n’est pas intelligent, Mathematics est le contre-exemple ultime.

#7 – Deltron 3030 – 3030

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3030 est plus qu’une simple hymne de nerd qui écoute du rap en lisant ses mangas et en jouant à ses jeux préférés. C’est l’un des morceaux de rap les plus complexes et imposants de l’histoire. C’est un véritable space-opéra (oui, comme Star Wars) du rap. Dan The Automator a composé l’un des plus grands beats de tous les temps, avec ce feeling tellement mélancolique et old school pour un album sorti en 2000. Avec son intro expérimentale, son scratching parfait et ses choeurs épiques et ses trompettes intenses, n’importe qui pourrait rapper sur cette chanson et sonner imposant. Mais Del n’est pas n’importe qui. Del Tha Funkee Homosapien est l’un des MCs les plus talentueux de sa génération, et il le prouve totalement sur 3030, avec son flow pitch-perfect, qui conduit le beat avec une prestance époustouflante. Cependant, plus que le simple fait d’être théoriquement parfaite sur le papier, cette chanson est l’un des plus grands OVNIs des annales du rap. Qui pourrait créer un album conceptuel sur un super héros du rap, se passant en l’an 3030 dans un monde post-apocalyptique, et y injecter autant de références à l’univers de la fantaisie et de la science-fiction ? Deltron Zero est un super héros qui vit dans un monde où se mélangent éléments de Final Fantasy, Mechas, Akira, et autres mangas obscurs. Imaginez regarder une version rap de Star Wars. Et le concept même est épique : Deltron Zero rassemble ses alliés du rap pour se rebeller contre le système capitaliste, symbolisé par une instance surpuissante, en se téléportant, volant des Mechas, utilisant des portails et sonne comme s’il avait toujours porté le rap dans son sang avec des lines comme No mistakes black, it’s our music we must take back ou We keep the funk alive by talking with idioms. C’est la chanson de rap la plus épique de tous les temps et le rap alternatif n’a jamais aussi bien porté son nom qu’avec 3030.

#6 – Grandmaster Flash & The Furious Five – The Message

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The Message date de 1982, et mélange la popularité croissante du rap aux thèmes sociaux, pour devenir la première chanson de rap à s’intéresser aux thèmes de la société et de ses problèmes et les transmettre à travers la culture de l’époque. Le synthé bien funk/électro a été repris tellement de fois qu’il est devenu plus classique que les lines de la chanson. Encore une fois, les mêmes lines ont elles aussi été réutilisées une centaine de fois par l’élite du rap. Alors certes, ce n’est pas la première chanson de rap… Mais c’est celle qui a réellement propulsé le rap comme nouvelle force de la musique, et The Message reste l’une des plus grandes hymnes du genre.

#5 – Wu-Tang Clan - Protect Ya Neck

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Le Wu-Tang Clan est sans conteste le groupe de rap le plus culte de tous les temps. Avec ce groupe, on a vraiment introduit l’importance de l’image dans un groupe. Les délires kung-fu-esques du groupe sont devenus cultes, et si chaque membre a apporté sa pierre au mur du rap, ils n’ont jamais été aussi forts qu’ensemble. Ils ont diffusé le gangsta rap, ils ont cimenté la production du rap, et tant d’autres. Wu-Tang est plus qu’un groupe : c’est un mouvement, et Protect Ya Neck en est le motto. La légende raconte qu’ils ont enregistré ça dans un studio qui ne pouvait contenir que 8 personnes et que les 9 membres ont du se battre pour décider qui allait apparaître sur la chanson, où ils sont en effet 8. C’est du pur hip-hop hardcore, où toute la quintessence du groupe est capturée : La constance lyrique, les thèmes uniques, la production over-the-top, le charisme incroyable, la violence effrayante, les jeux de mots à la finesse qui te fait te demander s’ils ont vraiment dit ça même si c’est ta 10ème écoute de la chanson, etc. Toute la discographie du groupe regorge de perles, mais jamais n’auront ils été autant eux-mêmes.

#4 – N.W.A – Fuck Tha Police

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N.W.A étaient les premiers. Les premiers à être violents. A cracher sur l’autorité. A réellement se rebeller. L’impact de cette chanson est plus large que le nombre de t-shirts qui comptent aujourd’hui ce slogan. Imaginez vous, les premiers à insulter l’autorité étaient N.W.A, en créant l’une des plus grandes controverses de l’histoire de la musique. Les jeunes écoutaient la chanson en cachette, les grands blastaient ça dans leurs voitures. Aucune chanson n’a autant été explicite et a pu aussi bien décrire les relations difficiles entre les jeunes et l’autorité, et elle a influencé une vague incontrôlable d’autres chansons. Il se pourrait bien que toute la face de la musique eût été changée sans cette chanson. Et sincèrement, cette chanson donnerait même envie à un policier de brûler un autre policier en hurlant FUCK THA POLICE au commissariat. C’est de la pure violence, pure et dure comme on n’en a jamais fait, sur un beat bien funky et G-Funk. Violence physique, insultes, misogynie, la majorité des standards du rap sont sortis de cette chanson. C’est hypnotique, ça fait presque rentrer dans tous les esprits avec une force mystique que autorité = mal. Alors que beaucoup de copies, bonnes ou pas, ont simplement donné une raison aux jeunes de se rebeller, Fuck Tha Police a transformé l’Amérique en peuple de rebelles assoiffés de sang. Et si Dre a transformé l’histoire du rap maintes fois, celle ci reste l’une des plus claque-dans-la-gueule-d’un-flic-esque.

#3 – Public EnemyFight The Power

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La rébellion dans le rap est aujourd’hui commune, mais si N.W.A l’ont rendue violente, Public Enemy l’ont tout simplement créée. Fight The Power est l’une des plus grandes hymnes à la rébellion dans la mémoire de la musique. Ils ont pu capturer tous les problèmes de la société américaine, une Amérique raciste, une Amérique malade du SIDA, une Amérique pauvre, une Amérique droguée, une Amérique minée par la politique de Reagan ou de Bush. Fight The Power est toute une idéologie de rébellion qui a propulsé le rap à un niveau d’importance capitale dans la culture mondiale. Il ne s’agissait même plus de savoir pourquoi se rebeller mais simplement de se rebeller. Le flow de Chuck D est intouchable, et Flavor Flav reste le hypeman le plus dynamique de tous les temps… et la production. Une quinzaine de samples classiques, pour cimenter la production du rap dans un moule depuis plus de 20 ans. Fight The Power est l’un des plus grands symboles de l’histoire de la musique.

#2 – Dr. Dre - Nuthin’ But A ‘G’ Thang

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Si Dr. Dre est sans doute l’une des, voire la plus grande figure du hip-hop pour certains, c’est parce qu’il a tellement modelé le rap à sa guise avec une touche intemporelle que c’en est préoccupant. Que ce soit avec N.W.A, que ce soit pour sa production avec 2Pac ou Snoop, son toucher de Midas est indéniable. Mais Nuthin’ But A ‘G’ Thang est la chanson essentielle du rap. Dre a simplement imposé le style de production G-Funk au rap mainstream. Ça y est, on arrête la production d’avant, on passe à autre chose. Cette période est révolue, aussi simplement que ça. Cette chanson est sûrement l’une des plus smooth et funky de tous les temps. On ressent toujours les vibrations tellement funk, tellement gangster, tellement… Dr. Dre, même après tant d’années. Snoop Dogg est à son apogée, guidant la chanson avec un flow tellement maîtrisé et chill qu’il est alarmant, ne laissant presque plus de place à son mentor. NBAGT a redéfini le West Coast, a lancé la carrière de tellement de rappeurs, a influencé toute une ère de production, et a accompli tellement de choses que c’est l’un des plus grands classiques de l’histoire du hip-hop. Intouchable.

#1 – Nas – N.Y. State Of Mind

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Entre nous, c’était prévisible. Chacun a sa chanson préférée sur Illmatic : It Ain’t Hard To Tell, Life’s A Bitch, The World Is Yours... Mais y en a-t’il une plus mémorable que N.Y. State Of Mind ? Si vous avez été élevé dans ça, vous avez tous écouté N.Y. State Of Mind. Tous. Si Nuthin’ But A ‘G’ Thang résume tout le West Coast, celle ci résume tout le rap. Quand on écoute cette chanson, on est directement transportés en 1994, dans les rues chaudes de New York, et on vit la vie du ghetto comme jamais, grâce au beat légendaire de DJ Premier, mais surtout grâce à la qualité lyrique de la chanson rarement égalée. Nas raconte ça de manière tellement viscérale que c’en est… vivant. Il met le doigt sur chaque petit détail de la ville, pour en résumer l’état d’âme. C’est quelque chose qui a influencé énormément de rappeurs, on a eu droit à une vague incommensurable de chansons représentant la vie dans une certaine ville. Vous imaginez le nombre de gens qui se sont mis au rap pour la première fois de leur vie en essayant de freestyler sur cette chanson ? Mais pourront-ils le faire aussi bien que le jeune Nas ? Ce flow intouchable, cette perfection lyrique… Nas a prouvé quon pouvait sortir les meilleures lines sans pour autant devoir rapper aussi vite qu’une locomotive. I Never sleep, cause sleep is the cousin of death est sans doute l’une des lines les plus mythiques de l’histoire de la musique. Il a mis la barre tellement haut que lui-même n’a pas pu l’atteindre, plus tard. La légende raconte que l’intro a été improvisée : I don’t know ho to start this shit, yo. Nas se rassure pour son premier couplet sur son premier album. Mais… Est-ce qu’il en a vraiment besoin ? En tout cas, ça a marché, car le premier couplet de N.Y. State Of Mind est l’un des plus mémorables de tous les temps. Une des critiques les plus connues d’Illmatic disait que si tout le hip-hop venait à disparaître du jour au lendemain, et qu’il ne restait qu’Illmatic, on pourrait l’exploiter pour reconstruire toute la culture et la musique du hip-hop avec. Et c’est vrai que s’il m’a fallu 50 chansons pour vous retranscrire l’esprit du hip-hop, il n’a jamais été aussi bien retranscrit qu’en 5 minutes seulement avec Nas.

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Et vous, qu’en pensez vous ? Ce top fait-il honneur à l’histoire du rap ? Quelle est la meilleure chanson de rap de tous les temps selon vous ? Faites nous savoir dans les commentaires.

Le Top 50 des meilleures chansons de Rap de tous les temps
Si Mohammed El Hammoumi (Si Mohammed El Hammoumi)

Je suis le rédacteur en chef du site. Je suis marocain, j'ai 18 ans et je suis étudiant... Bref, sachez surtout que je suis un énorme passionné de musique underground et de journalisme musical qui connaît le sujet de fond en comble. Je trouvé énormément de plaisir à écouter, partager, découvrir, parler, débattre et autres activités tant que ça concerne la musique. Voilà !


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Par Clément Tasca
posté le 25 juillet à 18:20

C'est une honte que les Ol' Dirty Bastard ne soie pas cité, bon dieu, c'est Russell Tyrone Jones, il est sans conteste le rapper qui a influencé une génération toute entière, ne pas citer Ol'Dirty Bastard dans la référence du rap, c'est comme un vinaigre sans huile...

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