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LA NUIT N'ECLAIRE PAS TOUT, de Patricia REZNIKOV

Par Geybuss

LA NUIT N'ECLAIRE PAS TOUT, de Patricia REZNIKOVRoman- Editions Albin Michel - 344 pages - 20 €

 Parution en aout 2011, rentrée litt sept 2011

L'histoire : Benjamin, un écrivain sans inspiration, Héloise, une faiseuse de miracles, un violon qui apparait, un hamster qui mange des pommes, une étrange concierge qui disparait, des péroquets poêtes, des artistes plastiques qui ressemblent à des clowns et sortent dont ne sait quelle époque, un philosophe qui est peut-être mort.... C'est tout ce petit monde que nous suivons à travers l'Europe, l'Histoire et ces pages.

tentatrice : L'auteure au salon du livre de Rennes

Fournisseur : Ma CB

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Mon humble avis :Voici un roman qui me laisse perplexe, dubitative et sans avis réellement tranché. Entre réalisme et fantaisie, entre onirisme et vérité historique, le roman vogue et la lectrice que j'étais ignorait si le livre voguait, tanguait volontairement, avec un but précis, où s'il errait un peu au hasard, là où les personnages plus incongrus les uns que les autres voulaient bien mener tout le monde. A la toute fin, j'ai cru apercevoir, l'espace d'un instant, l'endroit où l'auteur a voulu nous conduire et depuis ma lecture (4 jours), j'ai oublié... Je n'ai gardé que le classique toute vérité n'est pas bonne à savoir, la vérité libère quelqu'elle soit, et il ne faut négliger personne. Rien de bien nouveau en soit. ERRATUM... Après la réaction de ce billet, j'a reparcourru mes petites croix... Et j'ai retrouvé un message fort dans ce livre, un message qui me touche personnellement... La nuit n'éclaire pas tout parle aussi de ces familles, ou des ces gents qui pensent que le silence est "leur seul royaume" et n'y voient pas "leur prison".

Et pourtant, ce livre est très original en soit, par sa forme narrative entrecoupée de poèmes, par sa légèreté apparente qui contredit les vérités historiques qu'il décrit (celle qui se déroule entre la Russie et l'Europe dans le première moitié du 20ème siècle. L'écriture est très agréable et ponctuée de belles phrases comme on les aimes et d'aphorismes que l'on coche dans la marge. 

 Mais dès le début, pour moi, une sauce n'a pas prise... la rencontre entre Benjamin et Héloise, rencontre qui semble comme arriver par magie ou du ciel.... Pourquoi ces deux personnages se rencontrent -ils ? Parce qu'ils sont seuls et on un compte à régler avec leur passer pour que leur avenir s'ouvre. Certes, mais cela n'explique pas comment Héloise se retrouve à côté de Benjamin dans un bar, lui parle, et que sans question ni "rebellion" celui ci la suive dans toute l'Europe. Pour moi, cet aspect là a sonné creux, surtout que les dialogues entre les deux personnages principaux ne remplissent pas grand chose. On est dans une quête identitaire d'où ne sort que fantaisie et légèreté (excepté les événements historiques cités) et cela ne donne lieu à aucun dialogues intéressants entre les deux héros, même si ces mêmes dialogues ne sont pas dénués d'humour. Comme si nous restions toujours à distance, parce que même les personnages qui livres les clés de son passé à Héloise, semblent tous sortir d'un monde improbable... En fait, il règne dans ce livre une atmosphère qui mélangerait Alice au Pays des merveilles et Minuit à Paris de Woody Allen. Car moult écrivains, musiciens, artistes américains, anglais, russes des années entre les deux guerres sont cités. Malheureusement, une fois de plus, ma pauvre culture sur ces époques m'ont fait survoler cet aspect sans doute très recherché et approfondit du roman.

Et puis il y a aussi ce Markus, genre de philosophe et meilleur ami de Benjamin, qui disparait, meurt, ne meurt pas, finalement, on ne sait pas ni vraiment ni pourquoi...

Ce livre est vraiment déconcertant, je l'ai lu rapidement et avec plus d'agrément que de désagrement malgré quelques longueurs et répétitions. Il  en émane un hommage à la littérature et à ses pouvoirs (ou ses prétendus pouvoir), ça c'est sûr. Je pense que ce livre a beaucoup pour plaire aux lecteurs qui aiment le décalé, ce qui frôle l'absurde, le fantaisiste, le contenu à l'opposé du contenant. Faites vous partie de ces lecteurs ? (en tout cas, je pense à quelqu'un en particulier !!!)

"La vérité ! La vérité ! Qui veut la savoir bon Dieu ?! Pas moi, certainement. La littérature, c'est beaucoup mieux. Un petit monde docile, chatoyant et contrôlé. Des personnages riches, bancals, touchants. Des poètes, des équilibristes, des belles dames au grand coeur. Des villes pleines de lumières, des Babels pleines de langues ou chacun cherche son chemin et le trouve, même, peut-être...Pourquoi vouloir la vraie vie, la vérité vraie ? La vraie vie ne marche jamais."

" J'ai soupiré en pensant aux vérités qu'il fallait apprendre à fréquenter, sans peur et sans colère".

"La vie est envisageable que si on lui prête ce qu'elle n'a pas"

" Avec tout ce que je n'avais pas su accomplir, il y avait justement de quoi écrire tout un livre".

" Ma mère, la seule gardienne d'une mémoire familiale qui n'était pas la sienne et dont elle ne possédait que des bribes formant un puzzle à jamais impossible à reconstituer".

"Je pensais que le silence était notre seul royaume. Et notre prison. Je ne savais pas qu'au dehors, il y avait es êtres humains qui échangeait des considérations sur ces choses. Je croyais qu'il n'y avait que la poésie ou l'écriture pour contourner tout ce monstrueux et dégoutant foutoir, ce scandale assourdissant ! La disparition des nôtres !"


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