De : Wes Craven.
Avec : Robert Englund, Heather Langenkamp, Johnny Depp, John Saxon, Ronee Blakley, Amanda Wyss, Jsu Garcia, Charles Fleischer, Joseph Whipp, Lin Shaye...
Genre : Épouvante.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 31.
Date de sortie : 6 mars 1985.
Synopsis : Nancy est une jeune adolescente qui fait régulièrement des cauchemars sur un homme au visage brûlé, avec un vieux pull déchiré et cinq lames tranchantes à la place des doigts. Elle constate d'ailleurs que parmi ses amis, elle n'est pas la seule à faire ces mauvais rêves. Mais bientôt, l'un d'entre eux est sauvagement assassiné pendant son sommeil. C'est ainsi que le groupe fait la connaissance de l'ignoble Freddy Krueger, qui se sert des cauchemars pour assassiner les gens qui rêvent de lui. Nancy comprend qu'elle n'a plus qu'une seule solution : si elle veut rester en vie, elle doit rester éveillée...
Bande annonce originale
"Un, deux, Freddy te couperas en deux,
Trois, quatre, remonte chez toi quatre à quatre,
Cinq, six, n’oublie pas ton crucifix,
Sept, huit, surtout ne dors pas la nuit,
Neuf, dix, il est caché sous ton lit."
Je l'avais déjà fait il y à pas longtemps pour l'ancienne version de mon blog mais j'avais envie de me refaire un cycle Freddy Krueger avec surtout en point d'orgue, la folle envie de revoir "Les griffes de la nuit", premier volet d'une franchise mythique.
J'ai découvert ce film assez tardivement mais depuis, je ne me lasse pas de le revoir. J'adore ce scénario écrit par Wes Craven qui dès cet opus à su créer un personnage mythique que celui du fameux croque mitaine nous attaquant pendant notre sommeil. Faut dire aussi que tout est réuni pour nous offrir un divertissement d'une très grande qualité mêlant avec brio épouvante et humour le tout avec un petit côté kitsch que le temps apporte au long métrage et que je trouve très appréciable.
Niveau épouvante, je me souviens encore à quel point j'ai été bluffé par ce film. Je suis rarement surpris au cinéma niveau épouvante mais j'ai toujours trouvé que ce film était assez efficace pourtant sur ce point là utilisant les codes du genre de très bonne manière en faisant naître un personnage au charisme certain sans trop en montrer et avec des scènes marquantes qui font qu'on est jamais bien indifférent. Le film à pris un petit coup de vieux mais l'épouvante fonctionne ici je trouve. J'ai pas sursauté ni rien car encore une fois je trouve l'épouvante au cinéma très drôle mais c'est quand même bien amené ici et je me dis qu'à l'époque, ce genre de film devait quand même faire son petit effet et à dû quand même en traumatiser quelques uns. Je l'aurais découvert plus jeune, je pense en tout cas qu'il m'aurait beaucoup marqué même si je ne peux pas ré-écrire l'Histoire.
Mais l'épouvante ne fait pas tout. On à le droit aussi à une bonne dose d'humour. Si il est très léger avec cette bande d'adolescents en détresse dont l'humour est parfois douteux mais volontairement assumé en faisant des cibles facile de choix, les répliques de Freddy Krueger sont en tout cas magistrale. Méchant très convaincant, l'humour très noir du croque mitaine font que l'on arrive un peu à "dédramatisé" l'intrigue en prenant un plaisir coupable à le voir torturer ses victimes. Tellement drôle que c'est d'ailleurs peut être l'un des rares méchants que l’on aimerait voir s'en tirer et où ça nous fait bien plaisir de le voir zigouiller, toujours avec classe, ses victimes. Dès ce premier volet, le mythe est crée est son humour si particulier devient vite sa marque de fabrique même si on le voit très peu dans ce volet.
Quant au côté kitsch, il est déjà moins volontaire, le film ayant pris un petit coup de vieux et les ficelles ayant été maintes fois exploités mais il apporte du charme à cette œuvre et une certaine nostalgie pour un cinéma qui savait montré des scènes sanglantes avec intelligence sans forcément tomber dans le "trop gore", la scène du lit étant un bon exemple étant si risible qu'on en oublie vite le sang. Certains passages restent quand même percutant comme la mort de la première victime de Freddy qui marque les esprits même si elle est vite atténué par l'humour. Ce côté kitsch, on le retrouve aussi avec la célèbre comptine pour enfants dont le texte est aussi peu recherché que efficace. L'ensemble tient la route en tout cas et à su à chaque visionnage me plaire du début jusqu'à la fin sans jamais m'ennuyer.
Au casting, on le voit trop peu pour cette première aventure son rôle prenant de l'ampleur lors des autres volets les producteurs ayant vite compris le fillon mais tout le monde sera d'accord pour dire que la vraie star reste dans ce film Robert Englund en Freddy Krueger. Exceptionnel malgré son maquillage de grand brûlé, faisant passer la folie de son personnage dans son regard et sa gestuelle le tout avec un charisme très plaisant, l'acteur incarne son personnage et lui donne dès son premier film ses lettres de noblesse. Il est Freddy Krueger et la carrière de l'acteur sera d'ailleurs marqué par ce rôle qui le suivra jusqu'au bout. Souvent imité, jamais égalé, le comédien est vraiment excellent et nous joue son jeu de très bonne façon.
A côté, Heather Langenkamp en Nancy Thompson apparait presque vide, presque transparente mais bizarrement, ça fonctionne quand même. Dans le rôle de la jeune vierge en difficulté, l'actrice s'en sors plutôt bien. Son jeu est très classique pour ce genre de personnage mais il est efficace et on en demande pas plus car du coup elle est convaincante en demoiselle en détresse. J'ai bien aimé aussi John Saxon dans la peau du Lieutenant Donald Thompson, le père de Nancy, qui bien que cliché m'as quand même bien plu. Parfois, j'aime bien ce genre de personnage bourré de stéréotype et il s’intègre bien dans ce long métrage. J'ai bien aimé aussi Ronee Blakley dans le rôle de Marge Thompson. Son rôle de mère de Nancy est assez complexe parfois dur à cerner mais je l'ai trouvé intéressant même si on tire toujours sur certaine cordes facile comme l'alcoolisme. Cependant, j'ai trouvé le jeu de l'actrice plaisant et j'aurais aimé que l'on développe un peu plus son personnage même si je comprends son léger retrait vis à vis du scénario.
Belle surprise aussi que celle de retrouver Johnny Depp en Glen Lantz pour le premier long métrage du comédien au cinéma bien avant la série télévisée "21 jump street". Depuis, il à fait du chemin et possède la carrière qu'on lui connait mais dans ce film, il montrait déjà je trouve une certaine aisance pour le jeu d'acteur et bien que secondaire, j'ai bien aimé son personnage dont la dernière scène avec lui fait vraiment partie de celle que j'ai trouvé les plus drôle mais aussi les plus marquantes (avec celle du toit qui se déforme aussi ou le premier meurtre.
Encore plus secondaire et utilisant encore plus les étiquettes de l'époque (qui ont toujours la dent dure aujourd'hui ;-) ), j'ai trouvé très drôle aussi Jsu Garcia en Rod Lane. Parfaite tête à claque sortie tout droit des refus de casting de "Grease", l'acteur est si ridicule (du moins son personnage) qu'il en devient attachant. J'ai aimé aussi Amanda Wyss en Tina Gray qu'on voit peu mais qui à su être très bonne lors de ses différentes scènes. Concernant le reste du casting, chacun fait ce qu'il a à faire sans jamais tirer la couverture vers lui ce qui apporte une certaine cohérence dans l'importance des rôles et évite une trop grande multiplicité des personnages, piège qu'évite ce film.
En général, bien que très kitsch j'aime beaucoup le travail de Wes Craven. Peut être un peu trop ancré dans son époque, ses films vieillissent mal en général mais reste plaisant à voir grâce à un certain charme. C'est une nouvelle fois le cas ici pour ce qui est d'ailleurs à ce jour le film que je préfère de ce réalisateur. Il connait son sujet, il le maitrise et continue de nous livrer une leçon dans son genre avec tout ce qu'il faut pour ce genre de sujet. Il y à en tout cas un bon travail fait sur la photographie et la lumière qui apporte un plus au film ainsi que sur le montage, qui apporte encore plus de fluidité et qui fait qu'on est jamais perdu dans le film même quand la frontière entre rêve et réalité est assez fine.
Visuellement, les effets spéciaux datent un peu mais reste plaisant je trouve. Je l'ai déjà cité mais la scène du lit, le premier meurtre ou encore celle du toit qui se déforme est assez impressionnant je trouve et il y à un imaginaire plaisant comme la scène des cauchemars dans la chaufferie que je trouve très réussi. On peut apercevoir quelques faux raccords comme la présence d'un matelas dans les escaliers pour amortir une chute mais le film se laisse quand même regarder de façon très agréable. Des quelques films de la filmographie de Wes Craven que j'ai pu voir, ce long métrage fait parti de ceux qui ont le mieux vieilli, qui à été le mieux exploité et qui reste toujours efficace même après plusieurs visionnage et la surprise de l'intrigue éventé.
J'ai bien aimé les différents décors sinon et leur exploitation comme la chaufferie mais aussi le fameux quartier de Nancy et Glen qui offre des face à face sympathique je trouve. Quant aux différents costumes, ils sont très bon et colle bien avec les différents personnages (un peu trop parfois avec le cliché Rod Lane) mais le costume le plus efficace reste celui de Freddy Krueger, véritable star et intérêt du film, qui par son mélange de couleur tape à l’œil et sombre (le rouge et vert sale ne va pas à tout le monde) fait très bien ressortir son côté décalé. Les maquillages sont eux aussi très bon même si certaines scènes sanglantes semble excessive et que l'on peut retrouver certains accessoires assez too much quand même comme le fameux combiné téléphonique avec langue. Aussi efficace qu'une bonne tronçonneuse ou un couteau de serial killer, les griffes de Freddy sont magistrale et inscrivent aussi dès le premier volet le mythe que ce personnage va crée. Son arme fait parti de lui, son utilisation est judicieuse, intelligente et efficace comme je l'aime.
La bande originale signé pour sa part par Charles Bernstein est excellente aussi. Les différents thèmes musicaux sont bien choisis, bien pensé même lors de la fameuse comptine qui l'espace de quelques secondes restent bien en tête. L'ensemble accompagne en tout cas très bien ce long métrage et contribue à apporter une atmosphère prenante au film qui lui donne ce côté drôle certes mais aussi cette épouvante efficace qui marche sur le spectateur.
Pour résumé, dès sa première aventure avec "Les griffes de la nuit", Freddy Krueger s'inscrit parmi les méchants les plus mythique et les plus efficace du cinéma. Très stéréotypé avec des ficelles maintes fois reprises par la suite, le long métrage reste quand même divertissant et excellent malgré ses maladresses. Une légende est née, Robert Englund marque tout de suite son empreinte sur ce personnage et al mise en scène de Wes Craven reste génial. Le mélange épouvante - humour fonctionne à merveille et une nouvelle fois, je ne me suis pas du tout lassé lors de ce nouveau visionnage d'un film que je recommande et qui ne nous mens pas sur la marchandise, bien au contraire, allant même jusqu'à nous surprendre parfois. Un excellent moment pour les amateurs du genre.
Ce que j'ai aimé :
- Un scénario aux apparences léger mais brillant et efficace
- Un mélange humour - épouvante parfaitement réussie
- Un humour qui frappe juste
- Une épouvante qui réussi à nous surprendre
- Je ne me lasse pas de le revoir
- Robert Englund, Freddy Krueger à jamais
- Un croque mitaine parmi les méchants les plus marquants du cinéma
- Des seconds rôles sympathique avec le plaisir de voir le premier rôle de Johnny Depp au cinéma
- Une mise en scène réussie de Wes Craven
- Des décors bien exploité
- De très bons choix dans les costumes
- Des maquillages réussis
- Des effets spéciaux un peu vieilli mais avec toujours beaucoup de charme
- Une bande originale qui colle bien avec le long métrage
- Un coup de vieux dans l'ensemble qui apporte un gentil et bon côté kitsch
- Un travail sur la lumière et la photographie intéressant
- Un montage efficace et compréhensible dans les aller-retours entre les rêves et la réalité
- Un film qui fait toujours son effet après plusieurs visionnages et qui à du marquer son époque à sa sortie en salles
Ce que j'ai moins aimé :
- Quelques faux raccords (même si ça accentue le côté kitsch)
- Des clichés maintes fois utilisés depuis mais qui ne gêne pas plus que ça c'est juste histoire de dire...
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