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Deux lectures majeures

Par Mauss

Arrivées par poste, deux revues majeures pour tout amateur d'informations éclectiques sur le vin aujourd'hui.

Le n° 37 de THE WORLD OF FINE WINE

Le FLORILEGE des VINS 2012 - 2013 de Cave SA (Jacques Perrin, Gland, Helvétie)

A condition d'être très gentil et respectueux, le Grand Jacques acceptera - contre une très faible rémunération totalement justifiée - de vous en expédier un exemplaire. Vous trouverez adresse et autres infos sur le site de Cave SA : ICI

THE WORLD OF FINE WINE N° 37

Comme d'habitude, je commence cette lecture trimestrielle par la dernière page, celle de l'édito de Michel Bettane. Grand moment de modestie d'un grand Bettane. Il avoue, exemples à l'appui, à quel point un critique peut se tromper dans les jeunes évaluations de vins alors même que les producteurs, eux, avaient une opinion différente. Il évoque donc la nécessité de déboucher quelques crus de référence, seulement après de longues années de garde. Alors, alors seulement, le vin offre en majesté des choses cachées.

Il donne quelques exemples comme un Chablis Blanchot 1983 de François Raveneau, un Latour 1953, un Cheval-Blanc 1950 (si, si) et un Haut-Brion 1955. Une récente expérience au Domaine de la Romanée-Conti avec un La Tâche 1956 confirme que dans les jeunes années, certains crus de terroirs reconnus, peuvent émerger de façon irrésistible avec le temps, alors même qu'à leur sortie, c'était plutôt bof-bof.

Michel parle aussi, dans un grand mystère, d'un Châteauneuf du Pape 1911 qui est une de ses plus belles émotions d'amateur. Non, il refuse de dire le nom du domaine afin de le préserver des Chasseuil en puissance :-)

Bref : une superbe leçon de modestie, de relativité et du sens du temps qu'il faut parfois donner au vin.

On lira aussi avec beaucoup d'intérêt, quoiqu'écrit par un briton (sorry Andrew Jefford : it is not your fault), un papier magistral sur le riesling tel qu'il s'exprime en Alsace, Allemagne, Autriche. Là encore, foin des classements rapides et stupides hiérarchies, une belle description des variétés de style de ce cépage difficile qui s'exprime dans une même majesté mais chaque fois avec des spécificités différentes, dans ces régions historiques.

Le sympathique mais très compliqué David Schildknecht qui participait avec Michel Bettane l'an dernier au WWS à un séminaire sur l'évolution de la critique, part un peu en guerre contre un web envahissant où l'on trouve du n'importe quoi : ce en quoi il a raison.

Mais il me chagrine un tantinet en n'évoquant point un fait majeur. Il n'est que temps, pour cette critique professionnelle, de dire clairement non seulement leur approche du vin (donc sur quoi elle se base pour donner une opinion, sur quels principes, sur quelles valeurs) mais aussi comment établir des relations justes avec les producteurs sans que cela fasse publi-reportages déguisés ou amitiés "rétribuées" par un beau papier, et comment financer ce travail méritant rémunération sans que cela génère des doutes permanents. Bon : on connaît ma réponse : il faut déguster et noter à l'aveugle, sans modifier ses notes dans le secret de son bureau. On n'est pas sorti de l'auberge !

On attend impatiemment Antonio Galloni et Enzo Vizzari sur cette question qui sera posée lors de leur séminaire, cette année, au WWS à Villa d'Este. Ça va chauffer, je vous le promets !

On lira aussi un beau papier par Tim Atkin sur le Liban, un autre sur la perception des vins italiens par les américains, un beau papier sur Alain Brumont et des notes de dégustation commentées dont une verticale d'Angelus 1985 - 2009.

On aura le droit de rire sur la vanité d'un Penfolds Kalimna Block 42 luxueusement mis en ampoule, et on remerciera encore Neil Beckett, l'éditeur, de présenter la prochaine venue à Londres du B+D pour un Grand Tasting en terres quasi-hostiles :-)

Bref, même si mon désamour profond des MW - et sans justifications sérieuses, c'est vous dire - me chagrine un tantinet avec toutes ces signatures "MW", ce sont là des articles de référence que tout amateur comprenant l'anglais se doit de lire et garder en bibliothèque.

LE FLORILEGE des VINS

Chaque année, Jacques Perrin et son équipe de joyeux soudards publie un petit livret sur leurs découvertes, leurs amours, leur vision du grand vin.

Cette édition 2012-2013 est simplement remarquable. Dans une taille de poche, l'amateur a de quoi satisfaire ses propres recherches de beaux crus à encaver. Certes la France et la Suisse occupent la majeure partie de cette édition, avec la liste des vins offerts, mais surtout on y lit des informations essentielles sur les cépages, les régions, les styles, les appellations majeures.

Un tableau complet des qualités des millésimes conclue ces 152 pages, où ne sont pas oubliés les quelques produits alimentaires également proposés dans le dépôt (climatisé) de Gland qui n'attend que votre visite. Et d'ici que vous y rencontriez Nicolas Herbin, quand il ne court pas les vignobles européens, attendez vous à quelques moments plus que joyeux!

Bon, c'est aussi en teuton, warum nicht ? A quand le romanche et l'italien ? 

Oui, oui, il y a plein de cartes de notre ami Patrick Riegert, mais bon sang de bonsoir : la Moselle ne commence pas à Sarrebrück ! Va falloir que je le morigène.

L'intérêt fondamental de cet opuscule est simple. D'une part on y voit la rigoureuse sélection que fait le Grand Jacques et ses sbires, et donc quelles sont pour eux les références sérieuses à déguster, mais aussi quels sont les prix pratiqués (en CHF), ce qui vous donne une échelle comparative pouvant servir à vos propres achats.


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