Magazine Culture
Chris Cohen fait partie de ces hommes de l'ombre. Tout d'abord, son nom particulièrement commun et passe-partout n'est pas de ceux qu'on retient instantanément. Ensuite, qui, à part d'indécrottables curieux, pour savoir que le monsieur a officié au sein de Deerhoof ou d'Ariel Pink ? Et puis, excepté Magic - qui, au demeurant, l'encense carrément, faisant appel à des références aussi prestigieuses que Nick Drake ou les Zombies - pour parler publiquement de ce disque sorti en catimini sur le pourtant très classe label Capture Tracks ? A ma modeste mesure, il fallait donc que je m'y colle, parce que ce "Overgrown Path" mérite beaucoup mieux qu'une telle indifférence. J'avais oublié un autre point qui ne jouera pas en sa faveur. La musique de Cohen, douce et simple en apparence, n'est plus vraiment de saison.
Elle se prête plus facilement aux beaux jours qui, malheureusement , ont semble-t-il dit leurs derniers mots pour 2012. Tantôt mélancoliques ("Heart Beat", "Inside A Seashell"), tantôt plus enjouées ("Rollercoaster Rider", "Optimist High"), les morceaux sont tous aussi légers. Tellement légers, qu'ils pourraient en devenir presque transparents. Il y en a vraiment qui ne font rien pour se faire remarquer. C'est aussi souvent ceux là qui, sur le long terme, finissent par laisser le plus de traces...