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Qu'est-ce que la "bibliothérapie" ?

Par Theoma

 

 

« Plutôt que de censurer, d'adapter et de surprotéger l'enfant en lui évitant des lectures qui nous apparaissent, dans l'instant, comme nocives ; plutôt que de vouloir le tenir à l'écart d'influences qu'il subit de toute façon par ailleurs, ne vaut-il pas mieux s'assurer qu'à la bibliothèque il y a bien la possibilité de rencontrer, à travers des lectures diverses, des pensées différentes et qu'il est possible d'en discuter ? Plutôt que d'étouffer les problèmes, n'est-il pas préférable de permettre aux enfants de les confronter et de leur donner le moyen d'en discuter ? Sinon, n'est-ce pas sous-estimer leur capacité de jugement et les enfermer étroitement dans leur époque ? 

 

(...) Ce souci de biblio thérapie suscite deux attitudes apparemment opposées et pourtant très proches. Dans un cas, on censure tout ce qui apparaît comme traumatisant : la mort, la mésentente des parents, la vieillesse. A l'autre extrême, on « fait » un livre sur la mort, sur le divorce, sur la vieillesse, alors qu'il s'agit, en fait, de situations naturelles qui devraient apparaître normalement au fil d'une histoire.

 

Une œuvre véritable a toujours une portée psychologique, une influence sur l'esprit. Mais la réussite va bien au-delà d'une simple influence automatique. Comme le rappelle Robert Escarpit : « il est tout à fait gratuit et probablement erroné de croire que le plaisir est dans l'œuvre comme le vin est dans la bouteille et qu'il suffit d'apprendre à se servir du tire-bouchon de la culture pour le déguster ».

 

Janet Hill ironise, elle aussi, sur cette tendance qu'on certains éducateurs à proposer tel livre pour telle situation : qui songerait, dit-elle, à trouver comme principal intérêt à L'idiot de Dostoïevski le fait qu'il s'agit d'un épileptique et à faire des épileptiques eux-mêmes le public privilégié de cette œuvre ? Marc-Alain Ouaknin, dans son bel ouvrage intitulé Bibliothérapie, Lire c'est guérir, donne à ce mot une tout autre définition. Pour lui, lire aide à mieux vivre. »

 

 

 

MERCI Geneviève Patte !


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