Miles Davis et le laisser-écrire…
Voilà ce que je répète [aux écrivains en devenir] : « Vous souhaitez écrire et ne savez par où commencer ? Écrivez le premier mot, la première phrase : pour le reste, le texte s’autogérera adéquatement, si vous êtes honnêtes. C’est-à-dire si vous ne le forcez à confesser des états d’âme ou des idéaux que vous souhaiteriez bien avoir et manifester. »
(Le chien de Dieu, Éd. du CRAM)
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Miles Davis m’est d’un grand secours pour expliquer la notion d’inspiration et la nécessité pour un artiste de développer sa propre langue, sa propre musique. Davis joue les classiques du jazz (Porgy and Bess, Caravan…), mais une fois qu’on l’a entendu, on ne peut plus s’y tromper : il s’agit bien de Miles Davis, pas de Chet Baker ni de Louis Armstrong. Il joue de la trompette comme personne n’en a joué avant lui, il donne à la mélodie une couleur, une sonorité, une langueur – une autorité ! –, qui n’appartiennent qu’à lui.
(Le chien de Dieu, Éd. du CRAM)
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Heureuse fatigue qui exige le repos de la raison raisonnante et laisse le champ libre à l’inspiration. Laisser l’Esprit souffler, édifier lui-même ses propres formes pour y étendre sa substance…
De là à déclarer le vers libre inutile dans son mimétisme de l’anecdote versifiée, il n’y a qu’un pas que je n’hésite pas à franchir.
(Le chien de Dieu, Éd. du CRAM)
(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche : https://maykan2.wordpress.com/)
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