Jouissive soirée hier soir dans un restaurant milanais, la Botega del Vino, comme invité d'un Groupe d'amis se réunissant régulièrement autour de quelques belles topettes. Ils ont un nom intéressant : "La Sotto-Commissione". Un sens ravageur de l'humour transalpin.
Ce qui m'a frappé plus que d'habitude, hier soir, c'est ce rôle incontournable de convivialité que porte le vin.
Expliquons nous.
Plus j'avance vers des âges canoniques, plus se développe le sentiment que la vie se doit de ne prendre en compte que l'essentiel. Hors, dans le monde du vin, il y a eu, il y a encore des dérives inutiles. On s'égare, on ne sait plus trop ce qu'on dit ni surtout ce que cela signifie réellement pour les autres.
On oublie trop souvent les rôles premiers du vin : réunir autour d'une table des amis ou de simples connaissances qui, l'alcool aidant (ne jamais se cacher ce point), et pour autant que les gens aient une approche positive de bacchus, peuvent deviser joyeusement de tout et de rien.
Quoi de plus boring que passer son temps à discuter de telle ou telle présence aromatique, de telle ou telle longueur en bouche et autres soit-disantes intelligences vineuses, alors que l'essentiel est ailleurs ?
Certes, un vin s'apprend. Un producteur se doit d'être connu pour son style, ses vues sur ses crus. Connaître apporte toujours des plus. Mais de là à ramener sa fraise toute la soirée sur des technicités que 80 % des amateurs ne comprennent pas, il y a de quoi s'énerver un tantinet.
Bref : je relance mordicus cette simple hiérarchie des notations qui va d'un vin à défaut (mineur, moyen, majeur) à un vin sublime qui n'a pas de mots pour en parler. Et on passe joyeusement de la gamme des plaisirs à la gamme des émotions. Cela suffit à la très vaste majorité des amateurs.
Naturellement, aux critiques professionnels d'étayer cela avec des infos compréhensibles. C'est loin d'être toujours le cas.
Jeu de briques
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