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Saint Nicolas, bon patron des écoliers

Publié le 06 décembre 2012 par Tchekfou @Vivien_hoch

Saint Nicolas. Dans les milieux catholiques, dans la nuit du 5 au 6 décembre, un jeune homme se déguisait en évêque et, accompagné du Père Fouettard (Hans Trapp) passait dans tout le village pour distribuer des sucreries aux enfants. Il faut voir dans ce « Hans Trapp » une survivance des mythologies germaniques où il est affirmé que Wotan passe une fois par an sur terre pour récompenser les familles méritantes et pour punir les autres familles. 

S’il pleut ce jour, les vignes risquent d’être attaquées par le gel dans les jours suivants (Wintzenheim). 

Fêtes et Coutumes d’Alsace au fil de la vie, Freddy Sarg, Editions G4J, 2002

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Saint Nicolas

Traditions

L’arrivée de Saint-Nicolas et de Hans-Trapp

A la Saint-Nicolas, la nuit venue, la famille est rassemblée devant le poêle ronflant ; les petits attendent avec anxiété l’arrivée de leur grand patron. Ils sont aux écoutes ; la conversation des parents ne saurait les distraire. Ils s’avancent jusqu’à la porte, tendent l’oreille… La nuit est glaciale. Par un temps pareil, le saint aura-t-il le courage de sortir ? Tout à coup, des pas résonnent sur le sol glacé. Une clochette argentine, le braiment sonore d’un bourriquet, des coups discrets à l’huis. C’est lui, enfin ! Oui ce sont ses trois coups accoutumés et ses trois sonneries. La maman se dispose à ouvrir. Les enfants deviennent muets. Ils se blottissent dans le coin le plus reculé, serrés les uns contre les autres. La visite d’un saint c’est toujours une chose importante.

La porte s’ouvre et la figure de Saint-Nicolas apparaît sur le seuil. Son compagnon le terrible Hans Trapp attache à l’anneau extérieur le licol de l’âne chargé de cadeaux.

Tous se lèvent et s’inclinent. Saint-Nicolas majestueux et bienveillant appuie sa main gauche sur sa crosse. De la droite il bénit et demande de lui désigner les enfants sages pour leur remettre des friandises*. Saint-Nicolas demande également quels enfants n’ont pas été sages et il montre la porte et Hans Trapp qui apporte pour eux des verges trempées dans du vinaigre.

S’ils ne promettent pas d’être meilleurs l’année qui vient, il va les jeter dans sa hotte. Il les enfermera dans sa caverne jusqu’à Noël, sans chandelle, sans feu, au pain sec et à l’eau claire. Ils coucheront sur des fagots. Ce terrible discours fait trembler ceux qui ont quelques peccadilles sur la conscience. Mais comme ils se repentent, comme ils sont résolus à se corriger, Saint-Nicolas lit dans le fond de leurs cœurs. Il leur pardonne et la distribution commence.

* des pommes, des poires, des noix. Parfois aussi du pain d’épices et des mannalas (petites brioches en forme de bonhomme).

DNA du 5 décembre 1984

Saint-Nicolas

Quand il a frappé trois fois, on lui ouvre la porte. Il apparaît, vêtu d’une robe somptueuse, le visage disparaissant dans une ample barbe blanche (André Lichtenberger).

Saint-Nicolas a toujours dans ses poches pour les enfants qui lui sont obéissants, soit des dragées ou de bonnes brioches, douces au point de fondre sous les dents (« Vie du Grand Saint-Nicolas » 1827).

Dictionnaire des Citations pour l’Alsace, H.J. Troxler, Éditions du Bastberg, 1987

Qui est saint Nicolas ?

Saint Nicolas de Myre

Autrefois évêque de la ville de Myra, située en Asie Mineure (Turquie actuelle), Saint Nicolas (270-310) serait décédé apparemment un 6 décembre. Ce serait donc pour cette raison qu’on célèbre la Saint-Nicolas ce jour-là. Reconnu pour sa grande générosité, il devint, au Moyen Âge, le patron des petits enfants puis des écoliers.

La tradition rapporte que saint Nicolas de Myre s’est soucié du sort de trois jeunes filles de sa paroisse. Leur père, un noble appauvri, était sur le point de les vendre comme esclaves afin d’améliorer la situation familiale. Dans l’Antiquité, il n’était pas rare que la dot d’une jeune fille serve à subvenir aux besoins de ses parents et de la famille. Nicolas de Myre est considéré saint parce qu’il a su voir l’asservissement qui menaçait les trois jeunes filles. Il leur fit don de pièces d’or qui servirent de dot et leur permirent de retrouver la liberté. Le fardeau de la pauvreté ne les menaçant plus, chacune des jeunes filles put alors choisir son destin.

Urbeis – Hommage à Saint Nicolas

Saint Nicolas, patron des écoliers en particulier et des enfants en général, est aussi patron de la grande Russie et de la proche Lorraine. Il est donc normal de le retrouver souvent comme protecteur des paroisses proches de celle-ci.

[...] Au cours de son homélie, l’abbé Lucien Wirth est revenu sur la légende de saint Nicolas en rappelant la vie de Nicolas, évêque de Myre en Lycie, région incluse dans la Turquie actuelle. Le bon évêque, proche des pauvres et des opprimés, s’est évertué à ressusciter dans son diocèse les trois vertus théologales qui sont la foi, l’amour et l’espérance. Ce sont ces trois vertus qui ont ensuite été symbolisées dans l’imagerie populaire par les trois enfants, imagerie d’où fut tirée la légende que l’on connaît.

Le cantique à Nicolas, saint pontifie, défenseur de la foi a ponctué la cérémonie.

Source : DNA du samedi 14 décembre 2002

 
 


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