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Les combats de taureaux et les paris "sportifs" ont été interdits dans Paris ! (mise à jour)

Par Bernard Vassor

Par Bernard Vassor

Plan de Frochot 1812

C'est en septembre 1790, que les combats de taureaux furent interdits dans la capitale par le département municipal de police. Ces spectacles, qui se tenaient depuis des temps immémoriaux avaient lieu dans des amphithéâtres situés autrefois la rue de Sèvres, puis, derrière l'hôpital Saint-Louis, sur le chemin de Pantin, au bout de la rue de la Grange aux Belles, à l'angle de la rue de Meaux actuelle. L'on y faisait battre des dogues contre des animaux féroces tels que le sanglier, le loup, le léopard, le tigre, le lion l'ours etc.. et contre un taureau qui n'était mis à mort que les jours de grandes fêtes. On assistait aussi à un divertissement appelé le pécatta, qui était la lutte entre un âne et un chien, et le hourvari, où des chasseurs étaient chargés  sous les cris d'une foule assoiffée de sang, de forcer des chiens à traquer des animaux et de les mettre à mort. Une ordonnance royale interdisait en 1786 la représentation de cette boucherie, mais, aussitôt, un entrepreneur de spectacle sous la direction d'un nommé Monroy, (ça ne s'invente pas) obtint une tolérance qui lui permit de rouvrir aussitôt cette arène, à la condition de modérer l'ardeur de ses animaux !

La Restauration rétablit cette coutume qui fut de nouveau abolie en 1833. On devait acquitter pour l'entrée de ce cirque la modique somme de 75 centimes pour "les 3° places" un franc pour "les secondes", et deux francs aux premières loges réservés "aux beaux messieurs et aux gentes filles".

Les dames de la cour qui y venaient en luxueux équipage, manifestaient un vif plaisir. La vedette incontestée qui figurait sur toutes les affiches était un ours surmonté d'un bonnet de grenadier baptisé Carpolin. Les garçons bouchers et "le ramassis des plus ignobles voyous des faubourgs" complétaient cette charmante clientèle. Dans cette joyeuse ambiance, des paris étaient engagés dans une cohue invraisemblable.

Ajoutons qu’un médecin célèbre qui soigna Gérard de Nerval et mis au monde les filles de Théophile Gautier (Judith et Estelle) fut le héros involontaire d’un de ces combats animaliers. Il avait engagé un de ses chiens dans une lutte à mort contre un ours. Voyant que son bull-dog allait être tué sous les griffes du plantigrade, Amédée Aussandon, un véritable hercule s’engagea dans l’arène pour protéger son chien, il fit face à l’animal l’enlaça pour l’étouffer et réussit à le faire fuir. Mais dans la lutte, l’animal lui avait déchiré le ventre avec ses griffes. Aussandon alla se laver les intestins qui étaient sortis de son abdomen à une pompe toute proche, et il se fit lui-même dans sa maison de santé du 48 rue Notre-Dame de Lorette les points de couture qui lui permirent une guérison complète.

C’est dans cette maison de Santé que Gérard fut interné une première fois en 1849 et une deuxième en 1850.

Certains disent que c'est le préfet Gabriel Delessert qui mit fin à ces pratiques. Mais, il n'était pas en poste à cette période (1833). C'est alors Henri Gisquet qui était en fonction.

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Les combats d'animaux sont signalés dans certains textes dès le XIII°siècle.

On trouve la trace de bâtiments rue de Sèvres en 1770, disparus en 1773, mais où l'on retrouve à l'emplacement de la future barrière du Combat en 1773 au bas des Buttes Chaumont le tracé d'une vaste salle (plan Deharme) et sur le plan Verniquet de 1791 est indiqué l'emplacement de la salle de combats d'animaux.


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