Allez, on ne fera pas la fine bouche.
Bien que souffrant des mêmes maux que ses prédécesseurs, notamment dans l'enchaînement des événements et les choix scénaristiques, la tension est incontestablement élevée et les effets spéciaux comme les décors en mettent plein la vue. Pas vraiment de suspense, seule la façon dont les événements vont tourner peut encore surprendre - mais les choix, quoique difficiles, sont évidents depuis le premier film. Exit la mièvrerie qui alourdissait les épisodes 4 à 6 : c'est la guerre, désormais. La mise en scène de l'assaut de Poudlard est impressionnante et cherche à conférer aux images une sensation de vertige et d'ampleur en usant assez malicieusement des espaces et de la profondeur de champ. Là encore, dommage que les duels soient souvent mal gérés et que le finale nous laisse un goût désagréable d'inachevé (après tout, les fameuses "Reliques de la Mort" n'ont servi à rien).
La conclusion laisse place à l'émotion, ce soulagement mêlé de tristesse et de nostalgie qui accompagne les fins de grandes sagas. Mais ici, c'est uniquement pour les personnages principaux que pulse notre empathie et on regrette presque de ne pas avoir passé plus de temps avec les autres, surtout ceux qui sont tombés. Tout est allé trop vite et je reste persuadé qu'une bonne série d'une douzaine de téléfilms (au moins) à gros budget aurait permis de mieux cerner et illustrer cette saga dont l'intérêt ne repose que sur quelques individus au destin hors du commun. On retiendra que Harry prend enfin ses responsabilités et cesse définitivement d'être le poids mort geignard que Ron et Hermione devaient tour à tour supporter, encourager, pousser en avant. Ces deux derniers gagnent encore en épaisseur et on devine tant d'éléments qui ont été celés par le script que c'en est frustrant - mais ce sont bien eux qui donnent leur piment aux aventures du petit sorcier. Reste Snape/Rogue qui a enfin droit à des séquences un peu plus touffues, permettant à Alan Rickman de jouer ironiquement avec sa voix : un être complexe et fascinant qui à lui seul extirpe la série de romans du tout-venant littéraire, excusant presque les trop nombreuses incohérences d'un univers mal construit, ou mal digéré.
Bref, je suis bien content d'en avoir vu le bout et regrette tellement qu'il n'y ait pas eu d'ambition créative à l'image du Prisonnier d'Azkaban, une vision sur la globalité de la série plutôt que film par film, engoncée dans des contraintes de production trop pesantes. Imaginons ce qu'un Guillermo Del Toro aurait pu faire avec un tel matériau ! Harry Potter au cinéma souffre incontestablement de la volonté d’avoir voulu thésauriser à partir du succès des livres, le plus vite possible, avant que le soufflé retombe – car ces livres n’ont pour eux que le fait d’être arrivés au bon moment et n’ont de passionnant que le chiffre de leurs ventes.
Le blu-ray est là encore somptueux, offrant une image riche et détaillée, aux arrière-plans parfaitement définis. La bande-son recèle une puissance dévastatrice et sait se montrer claire et tout à fait intelligible dans les dialogues.
Ma note (sur 5) :
3,4
Merci au divin G pour le prêt du blu-ray.
A lire aussi, l’article de Nico extrait de son dossier complet et la synthèse de la saga
Titre original
Harry Potter & the Deadly Hallows part 2
Mise en scène
David Yates
Genre
Saga fantastique
Production
Warner Bros.
Date de sortie France
13 juillet 2011
Scénario
Steve Kloves d’après l’œuvre de J.K. Rowling
Distribution
Daniel Radcliffe, Rupert Grint, Emma Watson, Alan Rickman & Ralph Fiennes
Durée
130 min
Musique
Alexandre Desplat
Support
Blu-ray Warner 2011
Image
2.35:1 ; 16/9
Son
VOST DTS HD MA 5.1
Synopsis : Dans la 2e Partie de cet épisode final, le combat entre les puissances du bien et du mal de l’univers des sorciers se transforme en guerre sans merci. Les enjeux n’ont jamais été si considérables et personne n’est en sécurité. Mais c’est Harry Potter qui peut être appelé pour l’ultime sacrifice alors que se rapproche l’ultime épreuve de force avec Voldemort.