Enregistrée en 1971, “American Pie” est non seulement la plus célèbre chanson de Don McLean, mais aussi l’une des chansons ayant donné lieu au plus grand nombre d’interprétations, commentaires, et spéculations, l’auteur lui-même ayant choisi de rester silencieux. Tous s’accordent pour considérer que la source de cette chanson est le décès des trois icones du Rock and Roll, Buddy Holly, Ritchie Valens et « the Big Bopper » (Jiles Perry Richardson, Jr.), dans un accident d'avion le 3 février 1959 (« le jour où la musique est morte », selon les termes de Don McLean).Sur Internet, plusieurs sites sont dédiés à cette chanson et son interprétation, mais il semble que l’analyse la plus pertinente ait été écrite par un présentateur d’émissions radiophoniques, Bob Dearborn, et évoquée sur les ondes le 28 février 1972.Le titre même de la chanson est diversement interprété, mais peut être considéré comme désignant la « petite américaine » aussi typique des années 50 que la tarte aux pommes ou la Chevrolet. Le thème principal est donc le choc que ressentit Don McLean lorsqu’il apprit la mort de ses idoles du Rock and Roll : une page de sa jeunesse fut alors tournée, et avec elle tout ce qui caractérise cette époque de la vie, avec les premières passions et les premiers amours. Dans sa version complète, rarement diffusée, « American Pie » dure plus de 9 minutes. Je n’ai traduit ici que la version usuelle, qui comporte néanmoins plusieurs évocations du contexte littéraire, musical et cinématographique de l’époque. L’auditeur intéressé est donc invité à se reporter à l’analyse de Bob Dearborn pour se replonger dans cette ambiance et réaliser à quel point les mélodies et les chansons peuvent marquer notre esprit au point de devenir indissociables, dans le souvenir, des époques les plus marquantes de notre vie, comme le nom des villes et villages traversés sur la route.Américaine Pure LaineÇa fait longtemps, longtempsMais je me souviens commentCette musique me faisait sourireJe savais qu’avec de la chanceJe pourrais faire que ces gens dansentPeut-être même, pour un temps, les réjouirDu Livre d’Amour, est-ce toiL’auteur, et, en Dieu, as-tu la foi ?Si la Bible te l’apprendDu Rock’n Roll es-tu fidèle ?La musique te sauvera-t-elle ?M’apprendras-tu à danser très lentement ?Tu es amoureuse de lui, je le saisAu gymnase, je vous ai vus danserEn enlevant vos souliersSur du Rhythm & Blues, quel pied !J’étais étalon solitaire, comme ado,Avec mon fourgon, mon teint de jouvenceau,Mais la chance m’a tourné le dosQuand la musique est morteAlors, j’ai chanté :Adieu, américaine pure laineJ’ai conduit, dans ma ChevroletSur la digue asséchéeTandis que les potes buvaient du whisky maltéChantant « C’est aujourd’hui que je mourrai »J’ai demandé de bonnes nouvellesA une fille qui chantait du Blues, mais elleA souri et s’en est alléeJe vins au magasin sacréOù, autrefois, j’allais l’écouterMais le gars dit que la musique cessaitEt, dans les rues, enfants criaientAmants pleuraient, poètes rêvaientSans qu’un mot soit échangéLes cloches étaient toutes briséesCeux que j’admirais au plus haut pointLe Père, le Fils, et le Buddy SaintPour la côte prirent le dernier trainQuand la musique est morteAlors, ils ont chanté :Adieu, américaine pure laineJ’ai conduit, dans ma ChevroletSur la digue asséchéeTandis que les potes buvaient du whisky maltéChantant « C’est aujourd’hui que je mourrai »Adieu, américaine pure laineJ’ai conduit, dans ma ChevroletSur la digue asséchéeTandis que les potes buvaient du whisky maltéChantant « C’est aujourd’hui que je mourrai »(Traduction – Adaptation : Polyphrène)