Photographe péruvien, Miguel Palomino travaille entre le Pérou, l’Espagne et la France, où il vit actuellement. Descendant d’immigrés andins, élevé à Lima, dans une ville croulant sous l’explosion démographique, et qui plus est, une ville touchée par le terrorisme et les inégalités sociales. Il migre aux États-Unis, puis en Europe, et vit, travaille et étudie la photographie dans diverses villes. L’évolution dans sa vie est clairement mise en image dans son travail, répétition du « moi intérieur » vu comme un « nous ». Il débouche sur un monde en perpétuels recherche et changement.
Dans ses projets photographiques, dans lesquels il utilise sa propre image comme prétexte pour enquêter sur la nature de l’être humain, il ne s’exprime pas à partir de lui-même, mais à partir du langage photographique. Il développe l’auto-portrait comme un moyen d’identité culturelle et de recherche individuelle. Il utilise son corps comme un élément plastique, et, en convertissant son image, il arrive à exprimer les constants changements que l’individu doit supporter au sein de la société, et les changements que la société endure à cause des individus.




Dans son travail, il établit une réflexion très contemporaine : pour comprendre la réalité, il est nécessaire de partir du documentaire, traditionnel, ou de la fiction. Ses projets vont du documentaire photographique à la photographie d’auteur, recherchant et utilisant différents moyens photographiques, ou reliés à la pratique de la photographie. Il utilise le processus de création et l’image finale comme journal intime.

Il manipule souvent l’image finale afin d’obtenir un travail en perpétuelle évolution, et dresser un parallèle entre l’image finale et lui-même.
Il utilise des parties de sa propre image et les modifie avec des actions graphiques, leur procurant des symboles personnels, afin d ‘être compris de manière universelle. C’est le moyen par lequel il établit une réflexion sur le changement du corps à travers les expériences.


Il développe aussi un travail d’ »appropriation », surtout à travers des enregistrements vidéo sur internet, leur donnant une nouvelle signification, pour provoquer un questionnement sur le langage des médias. En regardant ses créations, personne ne pourrait suspecter qu’elle proviennent d’autres artistes, car elles ont leur propre identité esthétique.

Il a participé à des expositions collectives et individuelles à Lima, La Paz, Madrid et Barcelone, une ville dans laquelle il a développé des projets avec le collectif « PhosCollective« , mais aussi des projets personnels en tant que photographe professionnel. En travaillant avec d’autres photographes de nationalités et univers différents, il a construit des projets dans lesquels différentes idées sont synthétisées pour créer un travail unique et inédit.
Lors de travaux collectifs, il garde son style personnel, où le « moi intérieur » va de pair avec l’expérience du « nous ».
Actuellement, il travaille sur un projet à propos de l’intervention urbaine en Europe et en Amérique, dans lequel il montre clairement sa réflexion sur l’identité de ceux qui vivent dans des espaces urbains.
