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Session du GJE sur des bordeaux 2001 (4)

Par Mauss

En attendant la présentation pour chaque vin de la variation en points, pour chaque dégustateur, entre les deux dégustations, aveugle et étiquette, il est intéressant d'évoquer un sujet connexe, à savoir comment et qui crée des icônes en matière de vins.

Hors sujet : trois nouveaux blogs de vins (en tout cas pour bibi), dont on vient de m'informer : ICI et ICI

En anglais, un fou furieux recommandé par Robert M.P. LA

Prenons l'exemple du bordelais. La première force, et elle est de taille, est bien sûr le classement de 1855 qui reste pour tant d'amateurs, la base de référence.

Mais hors ces classements, qui a atteint un niveau de réputation équivalent ? Chacun doit avoir en tête des références. 

Mitjavile avec Tertre Roteboeuf a réussi, dans une grande discrétion, et finalement avec peu de support des critiques anglo-saxons, à positionner son vin au sommet.

Gérard et Chantal Perse, comme de Boüard, ont réussi, par leur travail, à monter les crus dont ils sont propriétaires, vers la classification supérieure de Saint-Emilion.

On a aussi des créations ex nihilo comme La Mondotte ou Valandraud.

En rive gauche, Gautreau nous a toujours dit qu'il fallait au moins deux générations pour arriver aux sommets. 

Souvenons nous des années qui ont été nécessaires aux Cathiard pour placer à son juste rang Smith Haut-Lafitte.

Et il y a certainement d'autres exemples qui ne me viennent pas à l'esprit immédiatement. 

Quels sont, par exemple, les crus bordelais que Parker a fait vraiment sortir de l'ombre, lui que je qualifie trop rapidement sans doute, de "légaliste" ?

Est-ce que le marché des amateurs a eu des succès en la matière ? Peut-on citer des crus, ± négligés par la presse du vin, qui ont réussi une percée reconnue ?

Pour le Rhône, là Parker a joué un rôle essentiel pour "monter" des vins au top. Il suffit de voir l'évolution de prix de certains domaines. Là, on peut affirmer qu'un critique mondial comme lui a eu un rôle majeur, sinon unique.

Allons ailleurs. En Italie ou en Allemagne ou en Espagne. On a l'exemple de Peter Sissek qui est flagrant. Il y en a d'autres, c'est certain. Mais finalement, c'est un peu sur ce type de considérations qu'on voit la puissance des vins de France qui restent "la" référence en matière de vins d'exception.

Pour revenir à notre session du 22 janvier, il est quand même frappant de constater à quel point les dégustateurs ont "adapté" leurs notes en fonction des réputations officielles des crus mis en dégustation.

Et ce n'est pas demain la veille qu'on verra des pros ou des amateurs, ne pas donner aux noms prestigieux posés sur une table devant eux, consciemment ou non, une valorisation sensible pour l'étiquette sans pour autant ne pas tenir compte, évidemment, de la valeur du contenu.

Bref, pour arriver aux sommets, il faut du temps : c'est le moins qu'on puisse dire !


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