Magazine Cuisine

Les 2012 chez Marionnet

Par Mauss

Entre Paris et Bordeaux, la route naturelle de l'amateur peut envisager un arrêt nourricier et réparateur chez Henry Marionnet à Soings en Sologne (suivre les pancartes et, comme d'hab, prendre rendez-vous).

Ce fut fait hier et ce fut donc l'occasion de déguster en blanc et en rouge le millésime 2012 lequel, comme on sait, sera proposé en quantité très réduite : autour de 50 % d'une année normale.

Cet inconvénient du petit volume est nettement compensé par une qualité supérieure, tant les grappes qui restaient se sont développées avec bonheur sous un temps idéal de fin de saison.

mor
Madame et Monsieur Henry Marionnet à Villa d'Este pour le WWS  On sait ici que je place ce Domaine (ICI) parmi mes tops favoris, tant ses gamays et ses sauvignons sont véritablement, dans le bon sens, des "vins de soif". Le sauvignon 2012 Vinifera, est une expression totalement immédiate de ce cépage, avec tout ce qu'il faut de fraîcheur, d'acidité, et d'expression aromatique. Une parfaite définition du vin sans problème. Il va être mis en bouteille sous peu, et c'est définitivement un vin à commander pour tout amateur de belles choses, sans prétention aucune. Une très belle bouteille. Soyez généreux avec vous-même et commandez aussi quelques bouteilles du 2011, un peu plus rond, plus fondu … et qui plaira aux dames :-)
 Le gamay "Première vendange" (mon préféré dans ses rouges), un vin sans soufre, est simplement bluffant. Ce cépage qui a sa noblesse en Touraine et en Beaujolais prend ici une finesse plus immédiate que chez Burgaud où il faut attendre quelques années pour l'apprécier à sa juste valeur. Quelles belles expressions du gamay, ce cépage qui, entre les deux guerres, se vendait dans les meilleurs restaurants parisiens presqu'au prix de grands crus bourguignons !  Ils sont assez rares ces vins qui se dévoilent immédiatement, dès la couleur, dès le nez et qui vous offrent un plaisir sans questionnement superfétatoire. Foin des vins trop intellectuels qui exigent presque un dictionnaire de clerc pour être compris ou appréciés.  Et quand ces crus accompagnent une vraie volaille de ferme voluptueusement nappée d'une sauce truffée plus que généreusement (et on est en pleine saison : miam !) qu'on ne trouve plus dans la soi-disante haute restauration, on atteint des sommets.  Bien sûr, on va me dire que c'est ci ou ça parce qu'on est amis. C'est juste, et c'est revendiqué totalement. Il n'empêche ! Quand on lit les prix demandés pour ces crus de pur bonheur, on reste sans voix. Cherchez l'erreur ? Elle est évidente : le nom de l'AOC - Touraine - n'est guère porteur. Si les sbires chargés de la chose eussent pensé à prendre un nom d'un château voisin, (comme Cheverny qui a été choisi par les producteurs de cette commune), l'image de ces vins trop peu connus serait certainement plus valorisante. Un vin nommé Amboise ou Chenonceau, cela aurait une autre gueule sur les marchés internationaux. Non, non, la famille ne se plaint pas. Le Domaine de la Charmoise tourne bien, et on le trouve sur des tables parisiennes, lesquelles ont malheureusement la vergogne d'appliquer des coefficients autour de 8 !  Il est bon, de temps en temps, de revenir à de tels crus, vinifiés avec soin, avec passion et qui ne ponctionnent pas trop le portefeuille. Ils ont surtout la faculté de vous donner conscience de ce qu'on est en droit d'attendre d'un cru où la valeur historico-marketing de l'étiquette ne multiplie pas sa valeur marchande de façon outrageuse !
 N'hésitez pas à en commander : je doute fort que vous soyez déçu. On est dans les sommets des meilleurs RQP de France. En tout cas, c'est mon avis, et je le partage… comme dit le poète :-)

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mauss 1569 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines