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Charles Dickens – Marie-Aude Murail

Par Theoma

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« Monsieur Dickens est mort ? Et le Père Noël, est-ce qu'il va mourir aussi ? »

Ouvrier à douze ans, célèbre à vingt-quatre.

Quand j'ai lu, il y a quelques mois, ce petit bijou de biographie, je ne savais pas encore que Marie-Aude Murail avait adapté De grandes espérances, également pour l'École des loisirs. Autant vous dire que je me suis littéralement jetée dessus. Ce sera pour un autre billet.

L'auteure possède une magie rare. Donner au lecteur l'impression de lui parler directement. J'étais là, au coin du feu, à écouter Marie-Aude Murail me raconter le parcours d'un des auteurs les plus appréciés d'Angleterre si ce n'est au monde. Une vie de roman. J'ai appris, j'ai tremblé, j'ai vécu l'émotion.

J'ai lu diverses biographies de Charles Dickens mais, je crois, que celle-ci est ma préférée. Elle ne s'adresse pas seulement aux jeunes lecteurs mais également à tous ceux qui souhaite passer un merveilleux moment avec le célèbre auteur anglais. Évidemment, on survole, le sens n'étant pas ici l'importance des détails, mais bel et bien donner l'envie de lire ou relire Charles Dickens. Mission réussie.

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L'École des Loisirs, 163 pages, 2005

Charles l'engagé

« Du fait de ses enquêtes et de ses vagabondages, Dickens est certainement l'un des hommes les mieux informés sur l'état de la société victorienne, et c'est à lui qu'une milliardaire, Mlle Budett-Coutts, fait appel pour placer judicieusement son argent dans une entreprise charitable. Il lui propose de créer un foyer pour les prostituées, Urania Cottage, où celles-ci puissent se refaire une santé, bénéficier d'une instruction et se voir offrir une seconde chance, en partant vivre en Australie. Comme d'habitude, Dickens ne fait pas les choses à moitié. Il s'occupe de l'ameublement de la maison, de la couleur et de la coupe des vêtements des pensionnaires, du programme de lecture et de la répartition des tâches ménagères.

- Je me suis donné beaucoup de mal pour connaître le caractère et l'histoire des personnes que nous accueillons, dit-il à la philanthrope. C'est une étude à la fois mystérieuse et touchante. Ce qui serait magnifique, c'est que ces filles nouent des liens entre elles.

Les prostituées sont bien plus visibles dans le Londres de Dickens que dans celui d'aujourd'hui, elles racolent dans les théâtres et les jardins. Certaines enquêtes en dénombre jusqu'à cent vingt mille ! Il faut dire qu'il suffit d'avoir un enfant hors mariage, d'être « séduite » et abandonnée pour finir sur le trottoir. Des prostituées, il y en a dans les romans de Dickens, des Nancy, des Liliane, des Martha. Il les traite sans voyeurisme, en respectant leur mystère, en plaignant leur déchéance. Depuis son enfance, il côtoie la débauche sans faire de faux pas. »

Lu également par Cathulu, Karine, Maggie, Malice, Val...


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