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Toujours au sujet de la notion de terroir

Par Mauss

Le long texte de Jacky Rigaux a suscité bien des remarques intéressantes, notamment sur cette notion si discutée et si délicate du terroir.

Pour aborder sereinement cette question, partir d'un commentaire de Michel Bettane, est un bon point de départ.

Je cite :

"jusqu'à preuve du contraire c'est le beau vin qui indique le bon terroir (vin au sens nature plus travail humain) et non le bon terroir en soi (personne jusqu'ici n'a de certitude scientifique sérieuse sur sa définition )qui détermine le beau vin."

Probablement qu'il y a deux niveaux pour aborder la question. Lorsqu'on évoque ce point avec Stéphane Derenoncourt, par exemple, il explique à quel point il aime les sols calcaires qui permettent d'envisager de belles choses. On sait aussi depuis belle lurette que l'Europe a ainsi une zone géographique-géologique particulièrement adaptée à la vigne, et dans des conditions climatiques privilégiées.

C'est donc une base essentielle à toute analyse de cette notion de terroir. 

Ensuite, il devrait être évident pour chacun que le terroir, tel qu'on le définit, à savoir un lieu où le vin prend des expressions supérieures et originales, ne se découvre qu'après le travail de l'homme qui y crée alors, en fonction de ses approches, de son travail, et de son intelligence, un cru offrant des caractéristiques que la vaste majorité des amateurs place au sommet.

Certes, il peut y avoir des périodes où le vigneron ayant en charge telle ou telle vigne, n'est pas à la hauteur de ce que l'histoire du lieu nous a déjà montrée.

Certes, ne doutons pas que le futur peut encore nous faire découvrir quelques "terroirs" qui s'exprimeront avec les années, tant le temps est là aussi une donnée fondamentale.

Certes, on peut souhaiter que ces lieux si particuliers bénéficient de soins raisonnés et ne soient pas trop "chahutés" par des intrants extérieurs pouvant changer les équilibres naturels et particuliers qui les caractérisent.

Il suffit de constater à quel point les approches d'une Anne Claude Leflaive ou d'une Lalou Bize-Leroy sont confirmées par des résultats qualitatifs qu'on peut difficilement dénigrer.

Mais là encore, il faut raison garder et éviter d'invoquer des notions - énergie ? - difficilement démontrables et donc rester modeste en attendant que de futures connaissances viennent nous apporter des éléments nouveaux. C'est vrai que l'homme n'aime pas le vide et l'inconnu. Et ce, dans tous les domaines. Si dans bien des secteurs la science peut apporter des explications qui se tiennent, c'est loin d'être le cas partout.

Acceptons la part de mystère. Ne cherchons pas systématiquement au travers de raisonnements délicats, des explications qui suscitent trop vite et trop facilement des réactions de doute ou d'opposition.


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