Visites en Bourgogne (3)

Dernier jour hier avec visite plus qu'intéressante chez un vigneron "passionné à froid" : Jean-Nicolas Méo. Et, comme chaque année, on a terminé ce séjour bourguignon chez Jean-François Coche-Dury, toujours égal à lui-même.

En route pour Milan pour une soirée de notre Club "Grand Cru" au Park Hyatt dirigé par Claudio Ceccherelli (qui va prendre la direction du Martinez de Cannes).

Arrêt chez Georges Blanc à Vonnas avec dîner léger à la brasserie de son village où la jeune directrice est un exemple de professionnalisme associé à un réel plaisir du métier qu'elle remplit.

Parlons d'abord de Monsieur Méo. Quand on ne le connaît pas bien, l'homme peut paraître froid, distant, presque technicien du vin plutôt que vigneron classique.

Grave erreur de jugement : il a une réelle passion pour l'excellence avec ce respect profond pour les terres dont il a la charge. Un exemple suffit pour comprendre cela. Sur Clos de Vougeot, il a deux parcelles. Il a constaté pour le millésime 2009 que ces deux parcelles donnent des jus sensiblement différents. Il a donc créé deux cuvées. Ce ne sera pas systématique chaque année, mais, en fonction des rendements et des caractéristiques de l'année, c'est quelque chose qui sera reproduit. Comme quoi, l'écoute de son terroir reste un point fondamental alors même que certains clients le morigènent pour cette décision d'en faire deux cuvées.

Un des intérêts de ces visites bourguignonnes est de pouvoir apprécier les approches personnelles sur une même AOC par plusieurs vignerons. Ainsi, son Richebourg est bien différent de celui de la DRC. Plutôt que de dire trop hâtivement qu'il s'agit de deux terroirs différents à l'intérieur de la même AOC, on peut quand même évoquer une vision singulière appliquée par chacun de ces domaines. Encore une complexité à intégrer dans les discussions sur les terroirs.

Ce qui m'a le plus frappé chez lui, c'est que l'image de vins boisés que j'avais de la propriété (image qui date des années 80 !), est totalement hors sujet actuellement. On est à des kilomètres de ce qui marquait ces millésimes de 30, 20 ans en arrière. Comme quoi, ne jamais garder des jugements basés sur des expériences passées, mais toujours se tenir informé de ce qui se passe chez un vigneron. belle leçon de choses hier chez Jean-Nicolas Méo. Merci !

On a pu aussi déguster Clos de Tart, Sylvain Pitiot étant comme tant d'autres sur les routes asiatiques pour porter la bonne parole. Là encore, pour le 2010 dégusté, un vin puissant, complet, de belle densité qu'il faudra attendre avec patience. Le drame pour le 2012 est que tous les problèmes de ce millésime aboutissent à une production d'à peine 50 % du volume normal. Va falloir se battre pour en trouver !

Chez JF Coche-Dury, une certitude : son 2011 sera un millésime à ne pas toucher pendant au moins 10 ans et bien plus pour le Corton-Charlemagne. Aucune lourdeur du chardonnay, tous ses vins étant sous tension évidente et avec un potentiel largement tenu par une fraîcheur de premier ordre. 

Le matin, la visite au Domaine de la Romanée-Conti, a été, encore plus que les années précédentes, un moment ineffable d'éducation en matière de grands vins. On en fera un billet à part. 

A Vonnas, chez Blanc, sur notre route pour Milan, une recommandation : un dîner dans l'Auberge "petits prix". Quenelle et poularde à la crème de référence. Paris-Brest inouï  de finesse (mascarpone plutôt que beurre). LPV nous a offert un Narbantons de la redoutable Lalou Bise-Leroy, une définition de ce que peut offrir l'AOC Savigny.

Prix fou, mais quelle qualité !

Encore un pâté en croûte méritant sans hésitation le podium : que du bon avec une gelée d'anthologie !

Et, en conclusion de ce voyage bourguignon, une beauté émotionnelle, toujours offerte par LPV, qu'on a dégusté au Montrachet de Puligny : il y a vraiment des caves qui recèlent de trésors !

Autre partie de l'étiquette

Un grand merci à tous ces producteurs qui nous ont si bien accueillis et au Montrachet qui est une bonne base d'attaque pour des visites en Côte de Nuits ou de Beaune. Vivement l'an prochain !