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Quel est l'avenir du vin français ?

Publié le 27 mars 2013 par Mauss
A la veille des semaines "primeurs" à Bordeaux, on peut se poser la question.

Qu’il nous soit permis d’évoquer ici quelques points dont on aimerait qu’ils soient développés, contredits ou affirmés, nuancés ou appuyés.


Premier Point :
Il y a un marché des grands vins, ou plutôt un marché des vins chers, qui touche de moins en moins la clientèle nationale, eu égard aux prix pratiqués. Au-dessus de € 50, l’amateur français hésite la plupart du temps à encaver les crus qui sont proposés à ces prix. L’offre et la demande règne en maître absolu et on ne peut reprocher aux vignerons qui font un réel travail qualitatif – et qui le font savoir - , d’en engranger les bénéfices. A nous de devenir plus riche !
Il est extrêmement facile de lister une bonne centaine de vignerons dont plus de 90 % des vins partent hors de France. Bravo pour eux, tant pis pour nous si nous ne sommes pas assez fortunés et tant mieux pour ces Producteurs qui n’ont certes pas à se plaindre de quoi que ce soit, sinon des charges fiscales, notamment en matière de succession, bien plus lourdes qu’en Italie, pour ne prendre qu’un seul exemple.


Second Point :
Il y a un marché du vin “industriel” où la France a de sérieux retards. Il faut des marques puissantes, des équipes marketing de haut niveau, des budgets publicitaires conséquents et surtout de nouvelles lois qui simplifient sérieusement les conditions de production, l’idéal étant d’avoir peu ou prou les mêmes réglementations que celles qui régissent la viticulture américaine, australienne, chilienne. En d’autres termes, là où tout est pratiquement permis, mais en restant inflexible sur le principe fondamental : le vin doit rester le produit de la fermentation du raisin.
Ici, un principe simplissime à mettre en place : l’Union fait la Force. Ce n’est pas gagné, mais ce doit être possible. Les Skalli, les Castel, les Cazes, les Mau, les Ricard et autres moguls des grandes coopératives peuvent être compétitifs et présenter des vins, au moins, corrects.


Troisième Point :

L’avenir du vin français se trouve dans son passé. On a la chance inouïe d’avoir eu des Pères qui ont mis en place le système des AOC sans lequel, soyons nets, on serait loin de la variété exceptionnelle du vignoble national, quand bien même ceux qui font “bon” ne sont qu’une sensible minorité. C’est là que le bat blesse : trop de vignerons n’ont plus le feu sacré, et cela, les amateurs le ressentent. Bien sûr, il faut s’adapter, bien sûr que nos conditions de vie sont bien différentes : on ne déjeune pratiquement plus chez soi ; on boit de moins en moins, et les contraintes – légitimes – de la maréchaussée freinent sérieusement tous nos débordements inadaptés. Mais, comme dit le slogan, si on n’a pas de pétrole, on a des idées, non ?
Ces mauvais vignerons, non seulement donnent bien trop souvent une image néfaste de leur région, mais ils pénalisent, par leur médiocrité, ceux qui font bons. Il faut remuer cette fourmilière endormie, mais il faut surtout la déshabituer de réclamer à Bruxelles ou à Paris, des subventions qui n’avancent à rien, sinon à rendre jaloux d’autres catégories méritant probablement plus d’aides eu égard à leur situation.
Un vigneron qui fait réellement “bon” trouve en moins de 5 ans son marché si ses prix restent corrects. Toute la profession sait que l’avenir passe par l’oenotourisme pour une bonne partie des ventes et par internet pour une autre partie qui ira croissante. Mais à eux de se retrousser les manches !
Qu’on arrête de pleurer : le nouveau monde n’a pas de tradition comme la nôtre : il a dû partir de zéro : il a bossé, et on voit les résultats. Du Ministre au député local, de la coopérative au petit vigneron qui travaille ses 2 hectares, que chacun travaille de concert pour redynamiser tout ce secteur économique qui doit rester “la” gloire de notre agriculture.
Certes, ce ne sont là que quelques rapides pistes de discussions…

PHOTO

A la demande générale, si délicatement exprimée par Nicolas Herbin qui lui voue un hommage pieux et quasi permanent, la plus belle photo du plus inénarrable membre historique du GJE, le docteur Bonobo, alias Patrick Regamey.

Que Peter Knaup ait accepté d'immortaliser ce visage vineux, cela tient définitivement de l'apostolat inconscient ! 

 

fgv


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