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Les Primeurs 2012 à Bordeaux (3)

Par Mauss

Lors de la session du GJE sur les vins 2009 du CRD (voir par ailleurs le billet de Jérôme Perez : ICI), et comme chaque année, j'invite quelques amateurs à se joindre aux membres du GJE (7 nations représentées cette année).

Une de ces personnes, catégorie "grand amateur" a accepté que je la charge d'une lourde tâche : écrire un billet quotidien sur sa façon de voir, de ressentir les choses.

Voici son premier rapport, signé E.S. Un grand merci pour ce sang neuf pour ce blog !

Tel quel.

GRAND JURY EUROPEEN / AVRIL 2012 /JOUR 1

« 1er pas d’une novice pour une telle dégustation » !

Nous somme magnifiquement reçus au Château la Dauphine dans une belle salle claire ouvrant sur les vignes de Fronsac. François, Président du Grand Jury, nous fait un accueil chaleureux et présente chacun des participants avec un grand respect et toujours une pointe d’humour.

Nous sommes face à 35 vins à déguster A L’AVEUGLE, en 2 heures ! Déjà se dégage des verres alignés un doux parfum floral et vanillé, 1ere émotion qui m’arrive au nez. Nous gouterons les vins du Cercle Rive Droite sur le millésime 2009. Nous sommes une vingtaine de dégustateurs dont 3 femmes. Parmi nous des journalistes et chroniqueurs du vin de différents nationalités, des propriétaires, un importateur ….

C’est parti pour une dégustation à l’aveugle dans le silence et la concentration. L’ambiance est studieuse et professionnelle. Les 10 premières minutes, j’ai tendance à me comparer avec mes voisins pour savoir si je suis dans le bon rythme de la dégustation. Il semblerait ! Je gagne de l’assurance. Nous notons nos commentaires positifs et / ou négatifs sur chaque vin et leur donnons une note sur 100. Je me sens une âme de « Parkerette » !

J’arrive à rester concentrée pendant 45 mn puis je fais un mini break en admirant les pelouses entretenues de la Dauphine et en croquant un morceau de pain salvateur ! Les tanins commencent à emplir ma bouche. Je me « refais le nez » dans la manche de ma veste et je reprends motivée par l’envie d’en découvrir plus au fond des verres.

La dégustation avance, le timing aussi et c’est le moment de rendre nos appréciations. Souvenir d’examens, souvenirs du bac avec ceux qui rendent leurs copies avant les autres … Soudain, la pression revient, il me reste quelques verres à déguster mais je me sens manquer de vocabulaire. Au secours Georges Lepré ! Georges pendant les cours de dégustation que je suis à Paris, nous fait la guerre contre un commentaire trop simpliste nous obligeant à aller encore plus loin dans notre mémoire olfactive car c’est ainsi qu’on apprend le mieux. Encore 10 minutes de pause et c’est le « débriefing ». Terme que nous utilisons aussi dans l’aéronautique, ouf un terrain familier pour moi !

Le débriefing donc, moment passionnant car il permet de recueillir le sentiment de chacun tout en faisant nos commentaires de façon collégiale. L’identité des vins est dévoilée et nous passons d’appellations en appellations : Fronsac, Pomerol, St Emilion Grand Cru, Bordeaux supérieur, Côtes de Bordeaux Côtes de Castillon, Cadillac, Puisseguin St Emilion, Lalande de Pomerol ….Et surprise, le St Emilion Grand Cru n’attire pas forcement toutes les louanges ! Quelle joie d’entendre que certains de mes commentaires se recoupent avec l’avis des professionnels qui m’entourent. Cela me permet de découvrir que mon goûtm’entraine très rarement vers les vins de Montagne St Emilion, Pomerol remportant souvent ma palme ! A ce propos, je me fais le reproche de ne pas avoir été assez stricte dans ma notation, demain je noterais les vins sur 20 points, ce qui me permettra d’être plus précise. Adieu Parker et vos notes qui auront fait trembler plus d’un vigneron !

Nous déjeunons très agréablement au Château la Dauphine et les bouteilles de ces appellations continuent à circuler mais dans des millésimes différents.

L’ après-midi du 1er jour, nous reprenons les dégustations. Toujours les mêmes conditions. Il n’est pas toujours facile de faire se ressaisir mes papilles au moment de la digestion mais j’oublie tout et me concentre sur mes verres.

Au bout d’1h 45 de dégustation, j’éprouve un sentiment de VICTOIRE ! Quel bonheur de progresser et d’apprendre au milieu de ces professionnels à la mémoire olfactive fabuleuse !

Conclusion de ce 1er round de dégustations : 2009 est un millésime avec souvent beaucoup de boisé, de la sécheresse en bouche ainsi qu’un manque de longueur. Mais nos vins favoris échappent à ce tableau un peu noir ! Noir, par contre, est la couleur que mes lèvres et mes dents vont prendre après chaque dégustation, j’endosse l’uniforme de Vampirella !

E. S.

jknb

En hommage à Madame Catherine Péré-Vergé, le GJE est passé ce jour au Château Le Gay afin de déguster des vins dont elle était fière plus que jamais. Un moment d'émotion, de souvenirs, et de grand respect.


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