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Une journée à Tokaj

Par Mauss

Pour le GJE qui a réalisé une session mémorable en 2003, revenir dans la région de Tokaj, c'est raviver des souvenirs de rencontres de qualité, de fêtes à pleine voix, de disco à émotionner un Louis Havaux et à rendre quasi-coupable un Dr Bonobo tenté par divers péchés réprouvés par certaines religions, dont la sienne !

Le Grand Jacques était plus épais (voir photo). Didier Bureau était avec son pote Poussier et Burtschy avait plus de cheveux.

Bon, c'était il y a dix ans. On était venu en voiture, avec des rafraîchissoirs créés pour l'occasion. Laurence Mortet était flanquée d'un garde du corps en la personne du petit Maurange (maintenant une huile de la RVF) et la chapelle où le GJE avait réalisé ses sessions est toujours là.

LE PASSE (2003)
 
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Bernard Burtschy en plein travail 
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Le Grand Jacques, limite boursoufflé :-) (je joke, Jacquounet, je joke) 
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Laurence Mortet et Poussier en bleu de travail.On notera le professionnalisme du GJE avec ces rafraîchissoirs créés ad hoc !  
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Philippe Maurange, du temps où il était en phase d'apprentissage.  LE PRESENT (2013) L'environnement n'a guère changé. Toujours ces petites maisons proprettes, toujours des gens discrets, polis, accueillants. Toujours une gastronomie où la soupe, le consommé, est obligatoire comma la pasta l'est en Italie. Toujours des vins de réelle beauté, section "liquoreux", mais toujours des difficultés à se faire apprécier à leur juste valeur qualitative et financière. Beaucoup de similitudes avec le monde du sauternais, les châteaux en moins. Nous étions attendus à Màd, la ville de Istvan Szepsy. Voilà un producteur, un vigneron qui n'a de cesse que de redécouvrir les terroirs qui avaient été identifiés il y a 500 ans et dont les traces ont pratiquement entièrement disparues. Il achète des lopins de terre ici et là, surtout dans la région des zéolites, ce cristal (?) rare qui permet aux racines de plonger à plus de 14 mètres. Cette région en produit 60 % de la consommation mondiale.
 S'il ne produit que des 6 puttonyos en liquoreux, il fut le premier à comprendre que la survie de la région passait aussi par la création de vins secs, ce qui lui attira les foudres de Hugh Johnson, un des fondateurs de la Royal Tokaj Company… qui, naturellement maintenant a fait amende honorable et produit des secs itou. Soyons clairs : dans tous les secs que nous avons pu déguster, seuls les crus haut de gamme peuvent trouver un intérêt auprès de consommateurs "européens de l'ouest" qui ont, quand même, avec les chenins, les chardonnays, les rieslings, de quoi réjouir leurs gosiers. Les furmint de base en sec sont simplistes et manquent de caractère, avec souvent des finales manquant de fraîcheur et de légèreté. Par contre, quand on déguste les crus de terroirs particuliers, comme chez Szepsy, on peut atteindre des sommets de finesse, capable de rivaliser avec bien des noms de prestige de l'Europe de l'Ouest. 
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La zéolite, pierre magique de terroirs d'exception 
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Plein de résidus volcaniques et des sols bien différents d'un endroit à l'autre 
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Oui, labour au cheval, plutôt typé Percheron que Roquépine  
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Un bonheur de rencontrer un vigneron autant amoureux de sa région ! 
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Un consommé émotionnel : même le Grand Jacques aurait aimé ! Même mon Sony RX 100 en a été troublé :-)  
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De loin, le plus beau furmint sec dégusté : classe, finesse, élégance.  
jlpp
230 g de SR et 9 d'acidité : une référence absolue. Abricot, pêche à foison : on n'arrive pas à se satisfaire d'un seul verre. Plusieurs lectures s'imposent de facto !
 La loi pour l'acquisition de terres par des étrangers (ce qui est encore interdit) devrait changer prochainement et, même s'il s'agit d'un marché difficile, le sucre étant un peu banni bêtement partout, on peut espérer que ce vignoble d'environ 5.000 hectares trouvera les moyens de mieux se faire connaître.  On peut y produire bien des crus : il suffit de déguster le vin de voile de Samuel Tinon pour s'en rendre compte. La région qui gardera bien sûr les liquoreux comme le sommet incontournable devrait pouvoir offrir assez vite, sur les marchés des amateurs, des crus secs variés et de belle qualité.   C'est un peu loin, mais cela vaut le coup d'un beau voyage qui traversera aussi la Wachau si vous prenez le chemin des écoliers.

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