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La Presse papier et l'Internet des amateurs (2)

Par Mauss

Le dernier n° du Point contient un article complet sur la vue du vin en France, par Monsieur Dupont. C'est l'occasion de noter à quel point le papier reste encore un vecteur essentiel de la communication.

Non pas tant par le contenu : ce qui y est dit a déjà été évoqué en long et en large sur LPV, plusieurs blogs, dont le nôtre, et ce, depuis des lustres.

Mais par le contenant. En effet, de facto, le potentiel de lecteurs dépasse probablement les 300.000 et surtout les lecteurs du Point ne sont pas forcément des lecteurs de sites, de forums ou de blogs. Bref : une audience nettement plus vaste.

Lire le premier papier sur ce sujet : ICI (décembre 2012)

Michel Bettane m'a toujours dit qu'un journaliste du vin, s'il veut rester sous le radar, se doit d'avoir un appui "papier". D'où, par ailleurs, les multiples interventions de B+D dans des journaux et naturellement dans leur Guide annuel.

L'internet est bien plus le domaine de passionnés, de fondus, de gens qui sont actifs dans le domaine du vin et qui veulent apprendre un peu plus et communiquer avec d'autres amateurs. Lire à ce sujet les multiples interventions sur un sujet similaire sur le forum LPV : ICI. On constate très vite l'information généraliste d'un article du POINT et la volonté d'aller plus loin par les intervenants "internet".

Donc, pour encore bien des années, le papier restera un outil fondamental pour une approche généraliste encore bien nécessaire pour une population bien plus vaste.

Il n'empêche : au moins deux choses, deux outils peuvent doucement donner une meilleure notoriété à ces communications d'amateurs ou de pros : la traduction en anglais qui devra se généraliser (et là, un grand merci au site WEBFLAKES : ICI ) et la mise en ligne de petites vidéos qui en disent souvent bien plus et bien mieux que de longs discours.

Ce sont en fait deux mondes qui doivent apprendre à coexister plutôt qu'à se tirer des bourres régulièrement.

Regardez ce qui se passe aux USA. Le WINE SPECTATOR de Marvin Shanken ne s'est jamais aussi bien porté. Un succès incontestable, plus d'un million de lecteurs dont essentiellement, au niveau des pros, les sommeliers, redoutables prescripteurs aux USA.

Mais dans le même temps, ce qui se passe sur internet, du site Parker à Steinberger en passant par Cellartrackers, devient, pour la promotion des vins, des médias incontournables car là les acheteurs sont plus actifs qu'ailleurs.

La grande force de ces médias internet aux USA est que la critique se fait payer par les consommateurs. Quoiqu'on en dise en Europe, c'est une supériorité sérieuse que chacun peut comprendre, niveau objectivité des commentaires et notes. 

Bon, comme d'hab, ça se discute. Mais à un moment ou à un autre, ne doutez pas une seconde que cet aspect des choses fera l'objet d'une actualité sensible, tant on lit ici ou là des "informations" qui sont en fait de jolis (?) publi-reportages. Il y a des limites qu'on franchit bien trop vite en Europe, et pas qu'en France.

Ainsi, Galloni, qui se lance en solo (pour le moment) sera financé, est financé par les souscripteurs à son nouveau site. $ 100 par an, finalement, c'est le prix de deux belles bouteilles : acceptable. Et si vous arrivez à trouver quelques milliers d'abonnés, vous voilà quasi à l'aise sur le plan financier sans rien devoir aux propriétés. Un atout de respectabilité non négligeable.

Qui lancera en France ou en Italie un tel forum payant, une garantie - nécessaire mais pas suffisante - à une objectivité qui sera de plus en plus exigée par les amateurs que nous sommes ?


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