Le passé

J'ai commencé ce week-end de Pentecôte par une séance de cinéma. J'ai pu profiter en même temps que les festivaliers de Cannes de la sortie en salle du dernier film d'Asghar Farhadi, le réalisateur d'Une séparation, qui m'avait énormément plu et surtout bouleversée. Le Passé est avant tout un drame familial qui se déroule en région parisienne. Après quatre ans passés en Iran, Ahmad revient en France pour formaliser son divorce avec Marie. Entre-temps, Marie a rencontré quelqu'un d'autre, Samir ; ils vivent ensemble depuis quelques mois. Samir est malgré lui père célibataire, sa femme Céline, dans le coma aujourd'hui, a tenté de mettre fin à ses jours quelques mois plus tôt. La raison officielle de cet acte désespéré : une dépression qui rongeait cette femme. Dans cette famille recomposée, c'est avant tout le chaos qui règne. Lucie, la fille aînée de Marie, âgée de 16 ans, en pleine crise d'adolescence, vit mal le nouvel amour de sa mère. Ahmad arrive et par sa douceur, par sa gentillesse, sa patience aussi, amènera un semblant de paix dans cette famille au bord de l'explosion. On retrouve dans ce film Bérénice Béjo bien loin du registre de la comédie dans lequel on la connait depuis Meilleur espoir féminin ou à des années lumière de son rôle dans le brillant The Artist. Dans ce rôle de femme dépassée par les événements, Bérénice reste très juste ... jamais dans l'excès, elle bouleverse littéralement le spectateur. J'ai lu qu'à la base, c'était Marion Cotillard qui avait été choisie pour interpréter ce rôle. Plus j'y pense, plus je me dis que ce rôle était fait pour Bérénice Béjo qui transperce l'écran. Un prix d'interprétation pour elle peut-être ? A moins que ce ne soit pour le premier rôle masculin du film joué par Ali Mossafa ? Celui-ci campe le rôle d'Ahmad et se révèle impressionnant. Un charisme hors du commun, un sens inné de l'apaisement, une bouée de sauvetage pour cette famille. 
De l'émotion, il y en a assurément dans ce beau film ... qui ne laissera personne indifférent. Un film qui a aussi le mérite de faire réfléchir sur les rancoeurs, le poids du passé. Un film dur aussi, un film sombre parfois et parfois, un film porteur d'espoir. Bref, un film à voir !feed://cookingenaustralie.blogspot.com/feeds/posts/default?alt=rss