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Borgman – critique cannoise

Par Tedsifflera3fois

Suite du tour d’horizon du Festival de Cannes 2013 avec ce film néerlandais en compétition dans la sélection officielle. A mi-chemin entre le drame social et le film de zombie, Borgman désarçonne le spectateur pendant un premier tiers très convaincant. Ensuite, le récit se répète et s’égare, sans but et sans solution.

Synopsis : Camiel Borgman surgit dans les rues tranquilles d’une banlieue cossue, pour sonner à la porte d’une famille bourgeoise. Qui est-il ? Un rêve, un démon, ou l’incarnation de nos peurs?

Borgman - critique cannoise
Le début du film est prometteur. Pendant une petite heure, Borgman est énigmatique, drôle et gênant. L’image froide, l’incursion d’un être fantomatique dans le quotidien bien propre et bien réglé d’une famille bourgeoise, la violence à peine retenue, prête à surgir à tout moment, tous ces éléments rappellent Michael Haneke.

A la frontière entre le thriller psychologique et le film fantastique, Borgman explore les peurs de tout un chacun, et notamment de ceux qui possèdent beaucoup et qui ont tout à perdre. Le héros éponyme se moque des inquiétudes sécuritaires de ses victimes, il s’insinue peu à peu dans leur raison, leur apportant le petit frisson indispensable de l’imprévisible.

Quelques images sont très marquantes, on pense notamment à ce champ de corps humains qui semblent pousser au fond de la mer. Les attitudes deviennent mécaniques, les êtres sont peu à peu contaminés, les volontés individuelles effacées.

On attend alors des révélations essentielles, quant aux motivations de Borgman et de ses acolytes, quant au fonctionnement de leur communauté, quant à leur identité. Le thriller est mystérieux, le spectateur a hâte de mieux comprendre les événements qui lui sont présentés.

La déception n’en est que plus importante puisque l’intrigue ne va nulle part. De nombreux éléments étranges, qui piquaient notre curiosité, semblent finalement complètement vains. Qu’en est-il de ces chiens errants, de ces habitations sous la forêt, de ce spectacle dans le jardin? Tout reste inexpliqué, sans signification.

Malgré quelques moments franchement drôles et un début malsain plutôt fascinant, Borgman se perd en route, comme si Alex Van Warmerdam ne savait plus quoi faire de son récit. Le film laisse le goût amer d’une œuvre stérile et inaboutie.

Note : 4/10

Borgman
Un film d’Alex Van Warmerdam avec Jan Bijvoet, Hadewych Minis et Jeroen Perceval
Thriller, Fantastique – Pays-Bas – 1h53 – Sortie le 20 novembre 2013


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