1880, Emily est envoyée en Patagonie afin d'y travailler comme gouvernante.
Afin de conserver toute la saveur de ce roman, ne lisez pas la quatrième de couverture qui le résume du début à la fin.
J'ai été plongée dans cette histoire. J'ai aimé cette ambiance, la lenteur trompeuse, l'écriture élégante et romanesque. J'ai ressenti la vibration du paysage, le désespoir et le gâchis du génocide.
La description lyrique de cette nature que l'on découvre en solitaire. Le souffle coupé que l'on peut ressentir devant un paysage. Isabelle Autissier connaît bien son sujet et le transmet avec générosité et une douce naïveté.
L'abandon d'une vie, la recherche de sens, le courage de l'indépendance, la douleur des femmes, le chagrin des hommes, l'âpreté de l'autopsie d'une société colonialiste. Et l'adage, tellement vrai, l'enfer est pavé de bonnes intentions.
À découvrir malgré le titre harlequinesque. Une auteure en pleine inspiration.
Extrait
« Je propose une partie de pêche à Aneki. Nous partons dans la première baie, à l'ouest d'Ouchouaya, que les Indiens appellent Lapataïa.
Elle est protégée par les îlots et ses eaux sont calmes sous un ciel gris.
- Aneki tu pourrais vivre dans une maison en dur comme la nôtre?
Tu pourrais avoir une femme qui ne soit pas de ta race?
- Chez nous, l'homme et la femme se choisissent ensemble; Parfois un Yamana et une Akalaluf se marient, et même des fois une Yamana se laisse enlever par un Ona car elle le veut bien.
- Mais entre les Yamanas et les Blancs?
- Un homme est un homme. Une femme est une femme. Les Blancs ont pris des épouses indiennes.
Je tremble;
- Et si moi je le voulais?
- Alors moi je le voudrais aussi. »
(J'annonce les sorties poches des livres que j'ai aimé,
celui-ci a déjà été chroniqué ici.)
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble