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Christophor Glotoff, l’homme du Baïkal

Par Pminguet
0d7066b8e9349f16e8efceed3cbc2b04.jpgDole et sa région

Christophor Glotoff, né en Ukraine en 1913, vit une retraite paisible à Menotey et se souvient de son passé de combattant et de résistant

L’homme du Baïkal ou le destin oublié d’un soldat russe passé à l’Ouest

Le 8 mai, le doyen de Menotey sera décoré, tous ses voisins et sa famille venue de 12 pays seront là.

L’histoire de Christophor n’est pas banale. Le doyen de Menotey, qui va souffler ses 95 bougies va être au centre de cérémonies et d’événements qui vont nous replonger dans l’histoire du XX siècle. Il est né en 1913 à Kouïtoune, un petit village sibérien de la région de Olan-Ude. Ce fils de paysan tsariste, mis à la porte de l’exploitation familiale va alors parcourir la Sibérie et passera par la Japon, la Mongolie et la Chine. Il sera successivement réquisitionné pour creuser un canal, sera chercheur d’or. Mobilisé par l’armée rouge pour aller se battre en Finlande…Il ne reverra jamais sa famille ni son village. Il passera par des aventures impossibles et se retrouva à Dijon puis à Pierre de Bresse en 1943. Dans le maquis il formera les jeunes recrus. Il se battra pour le deuxième bataillon de chasseurs à pieds jusqu’à Belfort. Dès que Stalinen en accord avec le Général De Gaulle démobilisera tous les Russes pour les envoyer sur le front de l’Est, il décida d’éviter ce piège et retrouva son chef de la résistance à Pierre de Bresse. Il fut ensuite enrôlé dans l’armée de l’air américaine basée à Tavaux. Il finira alors la guerre au sein du 444ème escadron US comme mécanicien, à Berlin.

 « Pour tous les soldats russes oubliés en France » - Nadine Mairet, fille de Christophor

Sur les traces de sa famille russe

C’est en 2003, que son fils Robert commenca à recueillir le récit de son père. « C’est simple, il ne parlait pas de son passé, uniquement de la guerre, c’est après une longue période, qu’il me parla sa famille russe », déclare ému, Robert Viel. En 2006, il lui ouvrit une boîte de souvenir remplie de photos de l’époque, de lettres et d’un carnet qui fut l’élément déclencheur de toutes les recherches en Russie et en Sibérie. Sa fille Nadine Mairet, qui vit à Jouhe, a alors entrepris les travaux de généalogie. « La famille de mon père est à la fois dans toute la grande Russie, en Europe, aux Etats-Unis, au Japon… ». Le livre qui sortira le 8 mai, retrace le parcours et les expériences peu banales de ce héros oublié.

Le 8 mai, Christophor Glotoff, de son nom russe Glotoff Krisantf Fiodorovitch, recevra la Croix du combattant volontaire et la médaille de la reconnaissance de la Nation, en présence de représentants de l’Ambassade de Russie. L’ensemble de la population est mobilisée, les élus Claude Chalon et Frank David ont apporté leur soutient à ces six jours de commémoration et de fêtes. 

Témoignage exemplaire : du père à son fils
La quête du passé et de ses racines

A partir du petit carnet de son père, Robert Viel, chef d’équipe au centre de tri postal à Longvic 53 ans, prit contact avec Genia Serebrennikova et Galina Sankhorova, toutes les deux professeurs de Russe à l’Université de Dijon. Elles l’aidèrent à comprendre puis à entrer en contact avec les autorités sibériennes et avec sa famille russe. Génia, depuis retournée dans la région de Christophor, servi de guide et d’interprète à Robert lors de ses voyages en terre russe. Il a fait connaissance d’un frère et d’une sœur de son père. Le livre qu’il a écrit est un hommage à un héros, son père. C’est un témoignage poignant et plein d’émotions, fruit d’un dialogue entre un fils soucieux de connaître ses origines et son père.

Christophor Glotoff, l’homme du Baïkal, par Robert Viel - Editions du Murmure, sortie le 8 mai.

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