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Le futur du GJE

Par Mauss

Deux RV ce jour à Paris où fut évoqué le futur du GJE.

C'est un peu vrai que ces derniers temps, la cruelle diminution de partenaires et le temps passé à travailler sur le WWS n'ont pas permis au GJE de rester une priorité majeure dans nos activités.

Mais les choses devraient vite changer.

HS : rappel pour les "parisiens têtes en l'air" : notez dans votre agenda de passer au Restaurant Laurent, 41 av Gabriel, pour la dégustation offerte et rare de crus de Monsieur Helmut Dönnhoff, une référence absolue en Allemagne pour la pureté de ses rieslings. merci me prévenir par message via ce blog de votre visite. 

Quand ? : le mardi 17 septembre

Heure ? : entre 11H00 et 13H00

D'une part, il y a de plus en plus d'interrogations de la part de domaines qui souhaitent savoir comment fonctionnent et combien cela coûte pour organiser des sessions du GJE qui servent un peu d'audit* à des propriétaires voulant savoir, dans les conditions de dégustation du GJE (aveugle et étiquette en suivant), comment se situent leurs crus par rapport aux références connues de leur région, et dans une série de 3 millésimes, histoire qu'on ne m'accuse pas, comme on l'a fait pour Lascombes, d'avoir choisi un millésime où ce château - comme par hasard - aurait été meilleur que d'autres premiers ou seconds : ben voyons !

Cette première dégustation où, le même vin (dans le même verre et dans le même ordre de service) était dégusté d'abord à l'aveugle (avec ramassage des copies) puis, "étiquette ouverte", a été passionnante. L'avenir d'un tel système semble sérieusement intéresser bien des vignerons.

Donc, RV ce jour avec Monsieur Eric Giraud-Héraud, directeur de recherche INRA, économiste de formation, et conférencier régulier à Polytechnique. Il travaille sur la notion de classement, et pas seulement dans le monde du vin.
Beaucoup de questions sur nos méthodes, sur notre protocole, sur le modèle statistique de Bernard Burtschy, qu'il a connu du temps des grandes heures.

Notamment sur les réactions des dégustateurs lorsqu'ils ont vu les différences de points - et donc de rangs - que donnaient les résultats de ces deux phases de la dégustation. Quels types d'arguments pouvaient-ils évoquer devant ces différences ?

C'est une question majeure à laquelle - attendons d'autres sessions - on peut apporter au moins deux types de réponses.

Exemple pour un château : son image est sensiblement inférieure à l'appréciation de son vin, et donc, en phase 2, avec étiquette, des dégustateurs l'ont "puni". C'est une information importante pour la propriété qui, manifestement, se doit de revoir sa politique de communication pour remonter une pente, chacun sachant que s'il est difficile de grimper, il est évident que les glissades vers le bas sont bien plus rapides ! Et pour remonter, il faut être sacrément patient et volontariste.

Dans le même ordre d'idée, mais question plus délicate, on peut penser que certains dégustateurs, soucieux d'une certaine "éthique" du goût, se sont sentis piégés par un vin trop flatteur (facile ?) alors même qu'il faut naviguer dans des sphères plus altières :-)

Autre explication qui mérite étude approfondie : le dégustateur explique - mezzo voce - que cette différence est probablement due à la difficulté de découvrir à l'aveugle le potentiel d'un vin, alors, qu'avec étiquette, il a une connaissance historique de multiples millésimes du cru et donc est à même de donner des points à un cru en fonction de son expérience passée avec le dit vin.

Il y a certainement d'autres raisons qui émergeront au fur et à mesure de nos futures sessions, mais au moins, sur cette première expérience avec les pointures du GJE, on notera l'honnêteté des dégustateurs qui ont inclus dans leurs jugements des facteurs en addition du pur point de vue sur le jus, sur le contenu et l'ont avoué. Chapeau et merci Mesdames, Messieurs !

Le domaine de recherche est vaste, c'est évident. Mais passionnant, c'est tout aussi évident.

A nous de bien travailler la question.

A suivre : un billet sur une verticale de Rausan-Ségla et de Canon organisée par John Kolasa, qui dirige ces deux propriétés des deux frères Wertheimer. C'était place Vendôme chez Chanel (qui appartient à ces deux frères), et vous dire que ce fut organisé "hyper-pro", c'est rester en-dessous de la réalité. Beaucoup de monde, un service impeccable, des gnamagnama de première classe et quelques millésimes d'émotion. On y a vu aussi bien le joyeux luron François Audouze, tout sourire, le patron des champagnes Delamotte, François Thienpont, plus que satisfait de ce qu'il monte avec Stéphane Derenoncourt, Olivier Poels souriant (si, si) et l'inoxydable Nicolas de Rabaudy.
Quand on dit et écrit ici qu'une des pistes du futur pour les grands domaines est d'organiser ainsi en un même lieu, au même moment, une telle verticale afin que chacun puisse revoir, comparativement parlant, l'évolution de millésimes pas toujours bien décrits ou analysés à leur naissance ou dans leur enfance. Bravo John pour cette superbe initiative !

audit* : il doit être évident pour tous que si un producteur finance un tel audit de ses vins, les résultats - qu'il ne peut naturellement pas modifier - sont sa propriété. S'il veut qu'on les communique, nous le faisons ici. S'il veut les garder confidentiels, il en a parfaitement le droit.


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