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Un dîner bordelais

Par Mauss

Excellent dîner dans un château rive droite. Nous étions neuf convives, dont trois propriétaires de châteaux auxquels notre Hôte offrit à l'aveugle quatre crus du même millésime.

J'avoue avoir été assez impressionné par les commentaires des uns et des autres, avec une découverte quasi immédiate du millésime : 1989.

En apéritif, un Comte de Champagne 2002 très vineux, donc à mon goût. Il y a vraiment de belles choses en Champagne.

Un de ces châtelains, qui parle aussi vite qu'il pense, a très vite donné sa préférence au dernier vin servi et d'entrée l'a situé en rive droite pour l'identifier après quelques noms célèbres pour être Lafleur. Ce en quoi il avait raison. Il y eut d'ailleurs une forte majorité pour donner la préférence à ce cru de référence.

L'épouse de ce monsieur, elle-même très "vigneronne" a identifié plus rapidement Trotanoy, le n° 2 alors que Cheval-Blanc, n° 1 a été également trouvé après quelques égarements  sur d'autres st-émilion. On sut donc que le n° 3 - mon favori - était en rive gauche. Mon honneur fut sauf quand je l'identifiais comme le Pichon Comtesse : ouf !

Ce qui fut fascinant dans ce petit jeu furent les commentaires sacrément pointus de ces propriétaires et épouses. J'avoue que ce sont de très bonnes recrues pour des dégustations du GJE :-)

Nous étions 9, et donc après ce préliminaire, notre Hôte rapporta de sa cave deux autres crus qui, là encore, furent trouvés quasi immédiatement ainsi que le millésime : Cheval-Blanc et Ausone 86. Quelle différence entre ces deux vins ! Une définition parfaite des différents terroirs et style de cette prestigieuse AOC. Là où Cheval-Blanc développait une finesse de toute beauté, Ausone affirmait une puissance retenue de grande classe avec une finale impeccable.

Deux mots sur les blancs servis sur les chipirons : le Clos Sainte Hune 2006 a été éblouissant. Vraiment, le riesling à ce niveau, c'est tout grand ! Pour qu'un tel vin séduise ainsi de solides bordelais, faut-il qu'il soit grand ! Ce fut le cas. Du coup, le Puligny-Montrachet PC Les Combettes du Domaine Prieur a eu quelques difficultés à affirmer un rang de podium.

En finale, Yquem 2002 fut séché "alla grande". 

De telles soirées sont de grands moments d'apprentissage du vin, surtout quand on est à table avec des propriétaires particulièrement à cheval sur les qualités qu'on peut exiger de tels crus. 

Cela me donne une idée probablement saugrenue : apporter pour une autre soirée, toujours à l'aveugle complète, des vins tels que le première Vendange de Marionnet, le Morgon de Burgaud, un GC de Taupenot-Merme ou de Rousseau et naturellement deux crus de Dönnhoff ou Loosen. Comment réagiraient de telles pointures devant des vins qui ne leur sont pas familiers ? Euphémisme :-)

Sagement, la politique est restée au vestiaire.

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Les quatre crus du millésime 89

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L'ensemble des vins servis où manque le Comte de Champagne

A l'écoute : la beauté de Madame Ainohoa Arteta (ICI) dans la Rondine de Giacomo Puccini : un opéra du Maestro trop peu connu. La mise en scène de cette version enregistrée à Washington est une référence absolue pour qui aime le style de Zeffirelli.


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