Astérix et Obélix sont conviés à aider leurs amis bretons face à l'envahisseur romain. Mais ce sera sans compter sur les Normands...
La critique astérisque de Borat
Passer après une bouse dézinguée par à peu près tout le monde (même le public dit que c'est une tâche et ce malgré les 6 millions d'entrées), tel est le défi du dernier film live mettant en scène Astérix (en sachant que le pauvre Alexandre Astier et son animé Le domaine des dieux devra lui-aussi passer après les très mauvais Astérix et les indiens et Astérix chez les vikings). A vrai dire, l'annonce a même fait office de mauvaise blague. Il faut dire que celle de 2007 est restée en travers de la gorge, gâchis complet de fric sur l'autel du putassier. Suite au fiasco artistique (et financier dans un sens puisque le film a fait largement moins que Mission Cléopatre), la franchise passe des mains de la famille Langmann à Vincent Maraval (vous savez ce producteur qui a fait trembler la Gaule en dézingant son cinéma, ce type qui s'est fait dézinguer à tord et à travers alors que les trois-quarts de ses arguments sautent aux yeux) pour Wild Bunch. Après la débâcle Cornillac (ou comment se faire voler la vedette par un Poelvoorde en roue libre), Edouard Baer (qui ironiquement jouait Otis dans le film de Chabat) obtient le rôle d'Astérix et après Alain Delon, c'est au tour de Fabrice Luchini de devenir César. A noter que le regretté Michel Duchaussoy reprend le rôle d'Abraracoursix, laissé de côté depuis Astérix et Obélix contre César (et autrefois incarné par Michel Galabru).
A cette fête (sans le fun), on rajoute notre Gégé national toujours grassieux en Obélix, Guillaume Galienne, Charlotte LeBon, Valérie Lemercier, Catherine Deneuve, Bouli Lanners, Dany Boon, Vincent Lacoste, Atmen Kelif, Gérard Jugnot (déjà Christian Clavier, au prochain film ils vont nous mettre Thierry Lhermitte en César, Michel Blanc en poissonier pas frais et Josiane Balasko en Bonnemine), Götz Otto (oui le coco de Beowulf et Ma femme s'appelle Maurice, preuve que la France l'adore, humour), Jean Rochefort (pour une minute même pas à l'écran dans un rôle dont on se contrefout copieusement, pauvre Jean, tant de temps perdu...) et les BB Brunes (et merde...). Astérix et Obélix: Au service de sa majesté (ouf!) de Laurent Tirard (déjà réalisateur du très dispensable Petit Nicolas adapté aussi de René Goscinny) fera encore moins bien (un peu plus de 3 millions d'entrées soit beaucoup moins que le plus gros succès français de l'an dernier, Sur la piste du Marsupilami réalisé par... Chabat!) et ce malgré l'effet 3D (oui ils ont osé). Alors qu'en est-il de ce quatrième opus (que je n'ai pas vu au cinéma, que je n'ai pas acheté et que j'ai vu sur Canal+ vendredi dernier comme je pouvais encore regarder la chaîne, autant le voir gratos!)? C'est du niveau du film de Claude Zidi un petit navet qui se veut respectueux du matériel (quoique...) mais ne réussi jamais le reste. Déjà et le principal à être drôle.
Astérix 4 (on va l'appeler ainsi parce que sinon nous en aurons pour trois jours) est l'exemple typique de la comédie française qui se veut drôle, mais en fait très lourde. Le mieux étant que Tirard pique des idées chez les autres en les francisant maladroitement, essayant de faire dans l'humour référencé à la Chabat. Sauf que Chabat lui était drôle et réussi encore à faire rire. Le film de Tirard est déjà ringard alors qu'il n'a qu'un an. La séquence où Obélix partage des moments chaleureux avec Miss Macintosh est pompée sur Shrek où Fiona et l'ogre s'amusaient alors qu'il faisait encore jour, qui plus est sur une chanson présente dans la suite Accidently in love. Quand les Bretons balancent des Romains vers une falaise, le plan est volontairement pompé sur 300. Quand les Normands sont en plein plan-séquence en train de venir vers la caméra avant d'être zoomés, la chanson Battle without honor or humanity nous ramène directement à Kill Bill et en particulier quand O-Ren Ishii débarque dans les clubs avec ses fous. A un moment, Luchini sort même à Baer "je suis ton père" avant de se rebiffer. Quand Lemercier prend en main Dany Boon, elle lui épingle les yeux comme dans Orange mécanique. Des effets référencés censés être drôles mais qui n'ont strictement aucun intérêt et son mal venu. Au contraire de Mission Cléopatre qui assumait totalement son désir tout en gardant une identité.
Pour ce qui est de l'aspect visuel, si au niveau des décors c'est vraiment bien, les costumes sont souvent à la limite du ridicule que ce soit les casques qui sentent le plastique à plein nez au costumes fluos. Le grand kitsch quoi. Pour ce qui est de l'adaptation, Tirard a dû se dire "bon, on a prévu d'adapter Astérix chez les bretons, mais comme le tome suivant c'est l'épisode avec les normands alors on ne va pas se priver surtout qu'on a les droits". Or, tout le passage adaptant le neuvième album, en dehors de l'implication de Goudurix dans l'aventure dès le départ, ne sert absolument à rien. Ce n'est qu'un vulgaire rajout pour faire durer le film. Surtout que l'on doit se taper cet ahuri de Dany Boon comme d'habitude avec ses hurlements agressifs. Le film se veut fidèle dans l'ensemble, mais s'avère réellement inintéressant et comme dit plus haut même pas drôle. Sans compter ces fadas de BB Brunes qui semblaient déjà nous casser les oreilles à la grande époque des Gaulois. Pour ce qui est du casting, Edouard Baer n'est pas trop mal même si Tirard se fatigue à faire d'Astérix un dragueur de pacotille. Depardieu est toujours bon en Obélix, Luchini vite soulant, Lacoste est un peu agaçant au bout d'un moment, Galienne est franchement inexistant et son intrigue amoureuse ne changera rien du tout (par ailleurs, il n'est jamais précisé qu'il incarne le cousin germain d'Astérix on ne sait trop pourquoi). Les autres cachetonnent beaucoup pour pas grand chose.
Une énième suite qui adapte l'album principal correctement mais n'est ni drôle, ni amusante à regarder. Un petit navet en somme.
Note: 4/20
Note naveteuse: 13/20