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La sélection de la semaine : Alisik, Quitter Saïgon, Sept saisons, Goggles, Skandalon, Maori, Universal War 2, Couette, La barbe bleue et Parfum de printemps

Par Casedepart @_NicolasAlbert

Pour cette troisième semaine du mois d’octobre, Case Départ vous ouvre sa bibliothèque garnie d’albums de bande dessinée. Parmi ces dernières nouveautés, il y a pour vous quelques petites merveilles : une belle fable fantastico-gothique Alisik, un très beau recueil de témoignages sur les exilés vietnamiens de Clément Baloup : Quitter Saïgon, Sept saisons : un album subtil dans la Finlande du 19e siècle par Ville Ranta, un excellent recueil de mangas signé Testuya Toyada : Goggles, Skandalon : le nouvel album de Julie Meroh sur la déchéance d’une star du rock et Maori : un polar en terres néo-zélandaises. Case Départ vous conseille aussi : Universal War 2 : la deuxième saison du célèbre space-opera, un album jeunesse Couette, la libre adaptation du conte de Charles Perrault : La barbe Bleue et un album chic pour adultes Parfum de Printemps. Bonnes lectures !

La nouvelle vie d’Alisik

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Automne est le premier tome de la série fantastique-gothique Alisik, scénarisé par Hubertus Rufledt et mis en images par Helge Vogt. Une jeune fille, Alisik, qui vient juste de décéder, tombe amoureuse de Ruben, une jeune adolescent, qui lui est bien vivant.

Alisik se réveille en pleine nuit dans un cimetière. En face d’elle, se trouve un militaire, une vieille femme en fauteuil roulant, un épouvantail, un squelette et un homme au crâne enflammé. Pensant qu’elle rêve, elle referme les yeux. Quand elle les ouvre de nouveau, les personnages si particuliers sont toujours là. La vieille femme lui annonce, sans grande diplomatie, qu’elle est morte et que ce cimetière est sa nouvelle demeure. Effrayée et pensant encore que c’est un cauchemar, l’adolescente s’enfuit de ce lieu si morbide. Elle se rend compte rapidement que la grand-mère avait raison : elle est belle et bien morte. Elle ne ressent plus rien, ni le froid ni la faim et chose fantastique, les vivants lui passent à travers sans la voir.

Sur Alisik, on ne sait pas grand chose, ni son ancienne vie, ni comment elle est décédée. Peu importe, les joyeux lurons qui sont autour d’elle, essaient de rendre son passage dans ce cimetière le plus agréable possible.

Il y a là, Allumette, ancien pasteur, qui a péri dans l’incendie de son église. Discret et mélancolique, il porte sur sa tête une flamme continue. Il y a aussi, Mamie Orties, gentille et dévouée qui se déplace en fauteuil roulant. Elle est la seule membre du groupe à être morte de sa belle mort. Le Grand Muet est un épouvantail qui ne prononce aucun mot et qui a plus de 400 ans. L’ancien acrobate Frings est un élégant squelette qui est décédé d’un accident tragique lors d’une représentation. Et enfin, le général Von Rang, digne et très souriant, est mort d’une balle sur le champ de bataille.

Toute cette fine équipe attend patiemment, souvent depuis très longtemps, que Monsieur Morrt juge leur sort : aller dans les ténèbres ou aller dans la lumière. Pour cela, Monsieur Morrt envoie son émissaire, Joe la faux, un garçon de bonne compagnie, de temps en temps pour garder les membres sous pression.

Et il y a Ruben, le très bel adolescent, doux et calme, bien vivant mais qui est aveugle depuis un accident. Le jeune homme entend les fantômes, peut leur parler et il les prend d’ailleurs pour de vrais humains car il ne les voit pas. Alisik n’est pas indifférente au charme de Ruben qui lui redonne le sourire et avec qui elle peut discuter pendant des heures. Mais un chantier jouxtant le cimetière va bouleverser la vie si tranquille des membres de l’équipe. Un centre commercial est en construction sur le lieu même du cimetière.

Alisik est une série très tendance actuellement : les vampires, les zombies et les morts-vivants sont nombreux sur les écrans et dans la littérature. Pourtant, l’album est différent de ces derniers, il n’y a pas de profusion de sang et de meurtres à toutes les pages. Ici, le lecteur sera plongé dans un univers fantastique et gothique proche des films de Tim Burton. Poétique, le récit de Hubertus Rufledt est un subtil mélange de drôlerie et de féerie. Les personnages nombreux sont chaleureux et donnent envie de connaître la suite de l’aventure ; comme le suspens lié aux travaux du chantier. Les questions liées à la vie passée et à la mort de l’adolescente laissent aussi une belle ouverture lors des prochains albums. Les décors, l’histoire et les personnages sont bien mis en place pour ce tout premier tome. Helge Vogt, qui a travaillé pour les studios Disney et Pixar mais aussi dans le monde du jeu vidéo, réalise de magnifiques planches sublimées par de très belles couleurs. Les jeux d’ombres et de clarté liée à la lune sont très bien maîtrisés. Les deux auteurs allemands nous offrent le début d’une série très prometteuse.

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  • Alisik, tome 1 : Automne
  • Auteurs : Hubertus Rufledt et Helge Vogt
  • Editeur: Le Lombard
  • Prix: 14,99 €
  • Sortie: 11 octobre 2013

Quitter Saïgon : mémoires d’exilés

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Mémoires d’un viet-kieu est le premier tome de la série sensible et poignante Quitter Saïgon, de Clément Baloup. Initialement publié en 2006 aux éditions de La boîte à bulles, l’album est réédité dans une version augmentée. L’auteur recueille 5 témoignages de vietnamiens exilés de force, dans ce récit tout en pudeur.

La colonisation du Vietnam commence dans la seconde partie du 19e siècle. La France, sans trop de résistance des populations locales, s’y installe durablement et fonde l’Indochine. Bien que le Japon prenne le contrôle du pays pendant la Seconde Guerre Mondiale, la France pense qu’elle peut revenir et envoie le Corps Expéditionnaire Français d’Extrême-Orient dans le pays. L’empire nippon le quitte après le largage des bombes atomiques américaines sur son territoire en 1945.

La Guerre d’Indochine pour son indépendance prend fin en 1954 avec la célèbre bataille de Dien Bien Phu. Le pays est divisé en deux. Les USA arrivent pour contrer l’influence soviétique dans le nord, en installant au sud, un régime à ses ordres jusqu’en 1975.

Pendant ces trente années de guerre, on dénombre des milliers de morts et de blessés. De nombreux vietnamiens fuient le pays en quête d’un eldorado ; on les nomme les viet-kieu. Cette diaspora s’installe au Canada, en France ou en Australie, après des traversées terrifiantes à bord des boat-people.

Marseille. Un père viet kieu est questionné par son fils sur sa vie d’enfant et d’adolescent dans les années 50. Il lui raconte l’insouciance de ses amis alors qu’ils jouaient entre les bombardements. Avec beaucoup de retenue, il explique qu’ils sont presque tous décédés. Il décrit aussi son entrée et sa vie dans un sanatorium français pour se faire soigner de la tuberculose.

Aix-en-Provence. Monsieur Nguyen est un ancien interné d’un camp de rééducation. Alors qu’il travaillait dans l’aménagement des réseaux électriques pour le gouvernement en 1975, il fut envoyé dans un camp pour « suivre un semaine de cours ». Il raconte son quotidien de travailleur dans cette structure et surtout comment les militaires les embrigadaient par une propagande communiste très organisée.

Paris. André raconte qu’il a quitté Saïgon, deux fois dans sa vie. Ce petit blond aux faux airs d’Européen part pendant la Première Guerre Mondiale puis à 21 ans, il part définitivement de la capitale en bateau pour la ville phocéenne.

Cholet. Clément Baloup rencontre Jacques, professeur des écoles, pour recueillir son témoignage. L’homme, très jeune à l’époque, fils d’un haut gradé de l’armée, est exfiltré par des GI’s vietnamiens. Arrivés au port, Jacques et sa famille sont parqués dans un « terrain de tennis flottant » comme le décrit le professeur. Cette barge est accrochée à un bateau où des dizaines de personnes sont massées. C’est cette traversée épique que l’homme raconte à l’auteur de bande dessinée.

Sainte-Livrade-sur-Lot. Le CAFI est un camp de réfugiés situé près d’Agen. Il accueillit des rapatriés vietnamiens. Surnommé Vietnam-sur-Lot, il est encore habité actuellement. Trois générations se sont succédés dans ce camp. Parmi les figures marquantes, se trouve la famille Cazes ou encore Abel arrivé au CAFI à 13 ans.

Les témoignages compilés dans Quitter Saïgon sont touchants parce qu’incarnés par des hommes et des femmes qui ont souffert dans leur âme et même parfois dans leur chair. Ce beau roman graphique fait acte d’œuvre historique car peu de livres ou de bandes dessinées traitent de ce thème. Ces hommes et ces femmes, Clément Baloup les connaît bien parce que son père est l’un d’entre eux. Dans ce devoir de mémoire, l’auteur diplômé des Beaux-Arts d’Angoulême, magnifie ces parcours hors du commun. La date de réédition de Mémoires de viet-kieu correspond à l’inauguration de l’exposition Un siècle d’immigration dans la bande dessinée, qui se tient à la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration du 17 octobre au 20 avril 2014. Après la réédition du tome 2 intitulé Little Saïgon, l’auteur publiera un troisième album consacré aux vietnamiennes exilées à Taïwan.

  • Quitter Saïgon, tome 1 : Mémoires de Viet Kieu
  • Auteur : Clément Baloup
  • Editeur: La Boîte à Bulles
  • Prix: 18 €
  • Sortie:  septembre 2013

Sept saisons en Finlande

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Sept saisons est le nouveau très beau roman graphique de Ville Ranta publié aux éditions çà et là. Au 19e siècle, en Finlande, un homme et une femme se découvrent dans une société fortement imprégnée d’interdits.

Oulu est une petite ville de sur les rivages les plus septentrionaux de la Mer Baltique, en Finlande. En 1840, le pays est un Grand Duché rattaché à la Russie et la ville bourgeoise construit sa richesse sur l’exportation de goudron de bois pour les chantiers navals d’Europe.

La vie de la cité est rythmée par les saisons et notamment le grand hiver, par le travail du goudron mais surtout par une église luthérienne très implantée. Cette dernière édicte les lois et encadre les mœurs des habitants. La rigueur luthérienne du dogme du pêché originel pèse sur la société. Dans ces contrées, le mouvement piétiste gagne du terrain (mouvement protestant moraliste et contre les plaisirs mondains fondé par le pasteur Spener) et la quiétude de Oulu est troublée par l’arrivée de Maria Piponus, célibataire, originaire de la ville et qui revient après trois années d’absence pendant lesquelles elle a parcouru le monde en bateau.

La jeune femme rencontre Hans Nyman, enseignant et journaliste, qui espère devenir obtenir le poste de pasteur de la petite ville. Le jeune homme, qui a perdu sa femme, décédée un an auparavant, est tourmenté par ses pulsions alors même que les rapports sexuels lui sont interdits. La tentation est incarnée par sa servante, Anna et il y cède fréquemment. Les deux héros vont alors se découvrir peu à peu, en ayant toujours cette épée de Damoclès que sont les interdits liés à la religion. Maria est piétiste mais très aguicheuse envers Hans, ce qui est assez paradoxal au vu de ses convictions religieuses.

Le récit sensible et poétique de Ville Ranta est d’une très grande qualité. Hans et Maria sont des personnages historiques réels auxquels l’auteur finlandais invente une histoire intime romanesque. Les dialogues sont savoureux et les portraits des personnages sont savamment étudiés. Le lecteur retrouvera d’ailleurs Elias Lönnrot, l’auteur du Kalevala, dans un rôle plus secondaire. Ce personnage était le héros de l’album précédent de Ranta, L’exilé du Kalevala (sélection officielle à Angoulême en 2011). Les planches à l’aquarelle de l’auteur sont d’une grande luminosité et son trait vif permettent une grande aisance dans les mouvements, ce qui rend la lecture de l’album très fluide.

  • Sept saisons
  • Auteur : Ville Ranta
  • Editeur: çà et là
  • Prix: 23 €
  • Sortie: 15 octobre 2013

Goggles:

un somptueux recueil de Toyada

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Goggles est un recueil de 6 histoires délicates de Tetsuya Toyoda. Dans ce sublime roman graphique, le japonais nous livre des moments de vie tout en pudeur de ces anonymes qui peuplent le Japon.

Slider : Trois jeunes adolescents font une drôle de rencontre avec un homme qui se prétend être le Dieu de la Misère. Toutes les personnes qui regardent le vieil homme dans les yeux se retrouvent dans un total dénuement. Ils perdent tout et surtout leur argent. D’un seul coup, ces hommes si riches deviennent de pauvres hères.

Mr. Bojangles : Une jeune femme, sur le point de se marier, tente de retrouver Monsieur Bojangles, un homme qui l’a aidée lorsqu’elle était plus jeune. Pour cela, elle emploie un détective. Ce dernier apprend rapidement que le vieil homme était disparu et qu’il avait eu plusieurs vies et plusieurs identités.

Goggles : Élevée par un père absent et une mère violente, la jeune Hiroko a fini, petit à petit, par se renfermer complètement sur elle-même et se mure désormais dans un silence total. Son seul lien avec le monde extérieur : une paire de lunettes de motard ayant appartenu à son grand-père, qu’elle porte jour et nuit et refuse obstinément d’ôter. Recueillie provisoirement par une connaissance de ses parents, Hiroko cohabite dans son nouveau foyer avec Kôichi, un jeune chômeur nonchalant qui va devoir s’occuper d’elle.

Nouvelles acquisitions à la Bouquinerie Tsukinoya : Les héros du manga Undercurrent deviennent disquaire et bouquiniste.

Aller voir la mer : Cette histoire serait une sorte de préquelle de l’histoire Goggles. Un moment intime et chaleureux entre Hiriko et son grand-père qui souhaitent faire une virée en moto jusqu’à la mer.

Tonkatsu : Un vieil homme, ex-employé de la banque Natsume à la retraite, se met en quête de retrouver le restaurant qui préparait un tonkatsu qu’il appréciait le plus il y a quelques années. Ce plat japonais est à base de porc pané et frit servi avec du chou émincé. Pour réussir son pari, le banquier est assisté par Chiaki Suwa du service des investigations de la banque.

Ces 6 histoires de Tetsuya Toyoda sont merveilleuses. L’auteur de l’excellent Undercurrent, manga qui a reçu le prix ACBD, réunit des histoires publiées dans différents magazines entre 2003 et 2012. Le mangaka invite le lecteur dans son Japon intime. Il réussit le pari subtil de mélanger le rire et les larmes. Ces hommes et ces femmes ordinaires tout en retenue sont sublimés par de toutes petites choses du quotidien, des quêtes de vie parfois délicates. Le trait délicat de Toyada est permet d’installer une ambiance douce et chaleureuse. Pour les lecteurs qui aiment le travail de Jiro Taniguchi, Case Départ vous recommande Goggles, créé par un auteur discret mais de très grand talent. L’auteur de Quartier Lointain dit d’ailleurs de ce recueil : « Goggles est une œuvre proche de la perfection dont la lecture m’a bouleversé. » Un sublime album !

  • Goggles
  • Auteur : Tetsuya Toyada
  • Editeur: Ki-oon
  • Prix: 14 €
  • Sortie: 10 octobre 2013

Skandalon :

celui par qui le scandale arrive

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Julie Maroh commence à se faire une place à part dans le monde de l’édition de bande dessinée. Cette auteure originale, le prouve encore une fois avec son nouvel album Skandalon. Présente aux Rencontres du 9e type, samedi dernier pour dédicacer cette nouvelle histoire, la jeune femme raconte une tranche de vie d’une rock star, entre irrésistible ascension et déchéance totale.

Skandalon est un terme grec qui signifie « pierre qui fait trébucher », c’est-à-dire tout ce qui peut pousser quelqu’un au péché. De Skandalon (le désordre), le français tirera scandale et les mots de la même famille.

Tazane, musicien et chanteur de 27 ans, est une star du rock. Cet idole torturée est un bon guitariste et excellent mélodiste. Néanmoins, il énerve par son comportement arrogant et égoïste et qui peut parfois se muer en une violence forte. Accumulant les polémiques, son entourage le trouve incontrôlable tandis que son public attend avec une certaine impatience, son prochain coup d’éclat. Comme il pourra le souligner : « Ils adhèrent sans réfléchir à tout ce que je dis et fais. Je peux me faire passer pour un martyr, un guerrier, un destructeur ou un sage. Mon discours a tout pouvoir ». Crachant son venin à la figure de ses détracteurs, le chanteur glisse peu à peu vers la déchéance, la fin à petit feu. Une vie où sexe, drogue et rock’n'roll sont les dieux tout puissants. Tazane est mi-ange mi-démon parfois adulé parfois rejeté.

Tazane, anagramme phonétique de Satan, est un héros de tragédie comme ont pu l’être Oedipe et Thésée dans le Grèce Antique, ou encore Phèdre ou Rodrigue dans le Cid. Ici le héros moderne est un musicien qui attire les foules sur son passage. Cet homme, proche des dieux au fait de sa gloire, va chuter et se retrouver au même niveau que son public. Ne pouvant pas lutter contre ses démons, l’auteur nous le rend malgré tout humain. Ses fêlures rythment ce doux et sensible roman graphique. Julie Maroh, dont Case Départ vous a parlé lors de la réédition de Le bleu est une couleur chaude, aurait-elle pensé à Jim Morrison ou même Amy Winehouse, lorsqu’elle a créé cet être de papier, cumulant les réussites comme les échecs ? L’album parfois troublant fut réalisé à Angoulême alors qu’elle y était en résidence à La maison des Auteurs. Le trait et les couleurs rendent ce récit touchant et le lecteur ne peut y rester insensible. Une réflexion puissante sur notre société et son rapport aux interdits.

  • Skandalon
  • Auteur : Julie Maroh
  • Editeur: Glénat
  • Prix: 18,50 €
  • Sortie: 11 septembre 2013

Maori : meurtre en Nouvelle-Zélande

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La voie humaine est le premier tome de la série policière Maori. Ce polar se déroulant en Nouvelle-Zélande est signé Caryl Férey et Giuseppe Camuncoli. Un policier néo-zélandais enquête sur le décès de la fille d’un célèbre candidat au poste de premier ministre.

Nouvelle-Zélande. Jack Kenu, officier de police, vit seul avec son chat dans sa petite maison sur pilotis. Sa femme Keri l’a quitté il y a sept ans.

La période de la campagne électorale dans le pays est très animée. Sur fond de crise financière, la Nouvelle-Zélande a du mal à s’en remettre. Deux candidats s’affrontent pour obtenir la majorité au parlement : Kirwan, le premier ministre conservateur en poste et le très controversé Witkaire, député maori. L’homme politique fonde son programme sur une méthode novatrice La voie humaine, empreinte de culture maorie, d’anti-libéralisme et d’écologie. Les adeptes de cette méthode l’enseignent de l’école maternelle à l’université, dans leurs propres locaux.

Mais un événement majeur va bouleverser la campagne : Pita, la fille de Witkaire est retrouvée morte sur une plage, la bouche ensanglantée. Les coups portés dans le dos de la victime confirment la thèse qu’elle connaissait l’agresseur.

Kenu est chargé d’élucider l’affaire. Il doit rencontrer le père de la défunte et enquêter sur La voie humaine, structure un peu nébuleuse, avec parfois des méthodes proches d’un secte. Dans l’établissement, il va même recroiser son ex-femme, professeur et membre de la méthode.

Caryl Férey, écrivain de romans à succès comme Haka ou Zulu, s’essaie pour la première fois au scénario d’une bande dessinée et c’est une belle réussite. Le premier tome de ce diptyque est dense et les décors comme les personnages sont bien mis en place, le lecteur découvrant peu à peu le caractère de Kenu, qui on le pense s’étoffera dans le suivant. Le trait réaliste de Giuseppe Camuncoli, dessinateur de comics chez DC ou Marvel, se prête parfaitement à cette ambiance lourde de suspens. Un bon début pour Maori.

  • Maori, tome 1 : La voie humaine
  • Auteurs : Caryl Férey et Giuseppe Camuncoli
  • Editeur: Ankama
  • Prix: 14.90 €
  • Sortie: 10 octobre 2013

Et pour quelques pages de plus…

Pour compléter notre sélection de la semaine, Case Départ vous conseille aussi les albums suivants :

Universal War 2 : le temps du désert

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En 1998, Denis Bajram inaugurait un sublime space-opéra avec la célèbre série Universal War 1. Jusqu’en 2006, les albums paraissaient chez Soleil, mais cette nouveauté, Le temps du désert vient enrichir le catalogue de Casterman. Prévue en 6 tomes, la nouvelle saison s’intitule Universal War 2.

La Première Guerre Universelle a été apocalyptique. L’humanité a failli être anéantie en même temps que la Terre, même si la civilisation de Canaan, fondée par Kalish sur une planète lointaine, s’efforce d’améliorer ce qu’il en reste.

Sur Mars, on observe avec inquiétude le soleil mourir, dévoré par l’ultime wormhole laissé par la dictature. Tandis que les autorités de Canaan tentent le tout pour le tout afin de fermer le wormhole, l’inattendu se produit : un gigantesque triangle d’obscurité se matérialise devant la flotte. Et commence à se démultiplier… C’est dans ce contexte menaçant que l’on s’attache aux pas de Théa, descendante de Kalish, qui, bien à contrecoeur, fait son service militaire sur Mars, au sein de l’armée d’occupation…

Trente ans après les événements relatés dans Universal War One (1998 – 2006), série SF en six volumes vite devenue une oeuvre culte de la bande dessinée, un nouveau cycle narratif commence, centré sur de nouveaux personnages. Très attendu par un lectorat de fans très motivés, UW2 propose une histoire distincte du premier cycle, qui peut se lire de façon indépendante et comptera elle aussi six volumes. Ici commence la Deuxième Guerre Universelle !

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  • Universal War 2, tome 1 : Le temps du désert
  • Auteur : Denis Bajram
  • Editeur: Casterman
  • Prix: 12,95 €
  • Sortie: 25 septembre 2013

Couette : adopte-moi !

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Troisième et dernier tome des histoires pleines de fantaisie de Couette, petite fille adorable née de la plume de Séverine Gauthier et des crayons de MiniKim. Couette a toujours 1001 idées pour aider ses amis et apporter une touche de poésie dans le quotidien : un nuage-douche pour les sans-abri, des racines-étagères pour une famille de taupes, des petits chatons pour mieux dormir… Et quand il s’agit de faire des bêtises, ses moutons ne sont pas à court d’idées.

Couette est une petite fille aux cheveux verts pas comme les autres ; elle est née d’une goutte d’eau de la dernière pluie. Elle a emménagé dans la ville où les nuages l’ont emmenée. Depuis, elle vit dans une jolie petite caravane au milieu d’un terrain vague. Muette, elle fait le bonheur autour d’elle et s’amuse souvent avec une fleur gigantesque et un petit nuage.

Impossible de résister à l’univers acidulé et magique de Couette. Frais et plein de vitamines, l’album ravira les plus petits.

  • Couette, tome 3 : Adopte-moi !
  • Auteurs : Séverine Gauthier et Minikim
  • Editeur: Dargaud
  • Prix: 7,99 €
  • Sortie: 20 septembre 2013

A l’origine des contes :

La Barbe Bleue

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La barbe bleue est l’un des trois albums tirés de la série A l’origine des contes. Les tomes sont tous scénarisés par Philippe Bonifay et l’opus cité est mis en images par Stéphane Duval.

Mais d’où Perrault, Grimm, Andersen et les autres ont-ils tiré leurs contes ? Qui a inspiré Pinocchio à Carlo Collodi ou La Belle et la Bête à Jeanne-Maire Leprince de Beaumont ? Et si… des personnages ayant pu exister, des événements ayant pu se dérouler dans leurs contextes historiques, étaient leur source d’inspiration, l’origine, de tous ces contes que nous connaissons.  Philippe Bonifay a imaginé des histoires qui auraient pu être à l’origine de ces contes merveilleux!

Saviez-vous que Charles Perrault avait un frère jumeau ? Et si la Barbe bleue était avant tout une histoire de frères ? Des jumeaux eux aussi. Pendant la peste noire qui ravage l’Europe, le destin des deux enfants bascule. L’un sera l’ombre et l’autre la marionnette. Un secret les unit, une culpabilité qui conduira toutes les femmes de la Barbe bleue à une mort certaine…

  • A l’origine des contes : La Barbe Bleue
  • Auteurs : Philippe Bonifay et Stéphane Duval
  • Editeur: Glénat
  • Prix: 18,50 €
  • Sortie: 16 octobre 2013

Parfum de printemps

(album pour adultes)

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Parfum de printemps est un album pour adultes, scénarisé et mis en images par l’espagnol Ikna. Neuf historiettes teintées d’humour sur le thème des premiers amours et des expérimentations sexuelles. Inédites en France (sauf deux historiettes parues dans le magazine La poudre aux rêves) les aventures de ces jeunes gens sont pleines de fraîcheur, de questionnements, d’humour et de coquineries. Tout en couleurs, ces 64 pages d’Ikna enthousiasmeront les lecteurs avertis.

  • Parfum de printemps
  • Auteur : Ikna
  • Editeur: Tabou BD
  • Prix: 15 €
  • Sortie: 19 septembre 2013

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