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Einstein, ce génie israélien

Par Mickabenda @judaicine
Arik

Alors qu’Israël pleure la perte de l’une des plus grandes icônes de la culture israélienne moderne, Judaïciné se penche sur la carrière cinématographique d’Arik Einstein.

« On se sent tous un petit peu orphelins », déclare Ariel Schweitzer , critique et historien du cinéma israélien, « ça n’est pas par hasard si l’on compare cette disparition à celle de Yitzhak Rabin; c’est la fin d’un symbole, d’un idéal…il incarnait ce qu’on aurait voulu devenir; une forme de normalité et de laïcité à l’israélienne, une liberté insouciante. Les gens pleurent un rêve qui était là et qui s’éloigne »

Alors qu’il n’a tourné en tout que huit films, il est devenu un personnage iconique dans ses collaborations avec Uri Zohar. Il commence sa carrière à l’écran en 1963 par un petit rôle de kibboutznik beau gosse dans le film culte Sallah Shabati (סאלח שבתי).

Einstein, ce génie israélien

Il y aura aussi le film Shablul (Escargot), une tentative de cinéma-vérité à l’israélienne, une manière de suivre le quotidien de plusieurs personnages de la bohème de Tel-Aviv, le tout autour d’un album de musique rock d’Arik Einstein.

Mais sa popularité, il la doit à son implication dans l’émission de télévision Loul (Le poulailler) avec Uri Zohar; un programme avec sketchs et chansons devenu mythique depuis.

« Le sommet du travail cinématographique d’Arik Einstein » poursuit Ariel Schweitzer « c’est les deux films de la « nouvelle vague israélienne » faits avec Uri Zohar : Les voyeurs (Metzitzim) (1972) et Les yeux plus gros que le ventre (Einaim Gdolot) (74). Deux films extrêmement personnels et très autobiographiques qui parlent de leur amitié et de leurs relations complexes. Des œuvres sur cette bohème de Tel-Aviv un peu désorientée… »

Einstein, ce génie israélien

Après ça, Uri Zohar a quitté le cinéma, Tel-Aviv et le monde laïque pour devenir ultra orthodoxe et enseigner,  » Ce qui est incroyable, c’est que ses deux filles se sont mariées avec les deux garçons d’Einstein. Et même si Arik Einstein est resté laïque, à Tel-Aviv, ils ont été à vie attachés l’un à l’autre et même par les liens de sang à travers leurs enfants… »

Lors de la cérémonie d’obsèques, Uri Zohar rendra un hommage bouleversant à son ami, disant de lui qu’avant d’être un grand acteur et un grand chanteur, il était surtout un grand être humain.

Autre personnalité lui ayant rendu un hommage vibrant, c’est l’acteur Moni Moshonov

Einstein, ce génie israélien

« Oui, ils étaient devenus très proches sur les dernières décennies après le dernier film auquel a participé Arik Einstein, Câbles, un film parodique de 1992 qui s’appuie sur la folie de la société israélienne au moment de l’introduction de la télévision câblée, avec eux deux en vedette » commente A. Schweitzer, avant de conclure : « L’immense tristesse suscitée par la mort d’Arik Einstein est vraiment l’expression d’une perte collective ; les gens ont le sentiment qu’un peu d’eux même est parti tant il a marqué la culture israélienne »

Ariel Schweitzer  a écrit récemment Le nouveau cinéma israélien aux éditions Yellow Now


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