Cher Walt Disney,
Chères Blanche-Neige, Ariel, Aurore,
Chers Aladdin, Pinocchio, Simba, Génie,
Chers Princes et Princesses Disney,
Pardon.
Pardon pour l’affront que Mercury a osé jeter sur vous. Pardon pour l’horrible massacre commis sur vos chansons, sur nos chansons de jeunesses.
Que l’on ait 4,10, 25 ou 45 ans, les dessins-animés Disney font partis de nous. On a grandi avec, ils font partis de la conscience collective. C’est sacré. On regarde encore la Belle et le Clochard les dimanches d’hiver, on rêve encore devant Cendrillon, on est toujours morts de rire devant les blagues des Aristochats, on a toujours cette foutue gorge serrée devant Bambi ou le Roi Lion (et vous savez tous de quels passages je parle). On connaît les chansons par coeur, on les chante pour rire entre amis, ou très sérieusement avec les plus petits. Les chansons de Disney, c’est encore plus sacré. On n’y touche pas. On aime leur côté mielleux et niais, on aime le côté désuet des vieux titres, on ne veut surtout pas qu’une autre voix que celle de Lucienne Dugard pour chanter "Un jour mon prince viendra". Alors quand Nolwenn Leroy souligne "qu’aucun artiste n’avait repris les chansons Disney auparavant", sans doute y avait-il une raison.
Mais Universal a mis son grain de sel. La série Once Upon a Time cartonne à la télé, Hollywood revisite les contes de fées et transforme les Princesses en guerrière sexy. Et ça marche. Fallait donc trouver quelque chose à exploiter. Les chansons Disney. Même principe que pour les reprises quelconques… On prend un minimum de risques en réutilisant des chansons que tous le monde connaît et apprécie, on réunit les artistes les plus bankable (mais pas forcément les meilleurs hein, évidemment), on compacte tout ça et on met ça sur les étals pour Noël. Ce qui donne : Nolwenn Leroy qui chante "Quand On Prie la Bonne Étoile" sur une version jazzy pourrie, Joyce Jonathan et Olympe qui tente de revisiter "Ce rêve bleue" pour notre plus grand malheur, Zaho nous massacre "C’est l’histoire de la vie" (elle est où ta voix chérie, c’est vrai, t’en as pas), Christophe Willem est d’un comique sur "L’amour Brille sous les étoiles", Alex Beaupain arrive à rendre dépressif le Génie du "Prince Ali". Ben l’Oncle Soul, que certain qualifie de soulman disney, donne volontiers le bâton pour se faire taper avec "Être un Homme Comme Vous"
Que retenir de cette compilation ? Qu’en 53 minutes, Mercury arrive à saboter l’univers Disney. Qu’il vend du cauchemar plus que du rêve, et qu’il est grand temps qu’on arrête de faire croire que Jenifer, Garou, Nolwenn Leroy, Olympe sont les sauveurs de la chanson française.