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« Les Américains n’ont pas d’amis parce qu’ils n’ont que des intérêts ».

Publié le 22 janvier 2014 par Donquichotte

Dans le Monde d'aujourd'hui...

Obama a dit :

« Nous sommes chargés de la plus grande organisation au monde et notre capacité à faire un peu de bien, sur le plan domestique ou autour du monde, est inégalée, même si personne n’y fait attention. »

Je crois plutôt que la plus grande organisation au monde, et la plus complexe, est l’Union Européenne. Non seulement elle est plus grande, en nombre (population, économie), en importance culturelle (27 tribus), mais elle l’est surtout parce que c’est la seule gouvernance moderne, certes en voie d’évolution, qui a été tentée pour regrouper des Nations, transcendant des différences nationales (et elles sont nombreuses), tentant de résorber les intérêts égoïstes de chacun de ses pays membres, afin de créer un modèle, encore si fragile de gouvernement mondial de type fédératif. Le projet n’est pas gagné, peu s’en faut, mais ces pays d’Europe sont les seuls pays dans le monde qui font cet « essai de regroupement d’humains et de sociétés diverses ». On est loin de la coupe aux lèvres.

Aujourd’hui, le monde est économique, et cette réalité (ses entreprises, ses hommes, ses guerres) transcendent les nations ; celles-ci ont un poids si insignifiant dans la marche du monde. Comment ne voit-on pas cela ? Comment peut-on encore aujourd’hui attendre de la « main invisible » d’Adam Smith  qu’elle veuille bien veiller sur nous ?

Les Etats-Unis d’Amérique sont un grand pays, mais ils ont le comportement de gens qui habitent une île, ils sont refermés sur eux-mêmes, renfermés en leurs frontières, ils voient peu autour d‘eux, cela qui n’existe pas à leurs yeux, ou si peu ; ils voient le monde de leur lorgnette d’aveugle aux misères du monde, aux misères dont très souvent ils sont, ou ont été, les premiers responsables : je ne pense pas seulement, bien sûr, à toutes ces guerres qu’ils ont entreprises pour briser un ennemi qui n’existait pas : le Vietnam, l’Irak... je pense surtout aux guerres économiques qu’ils ont menées, via leurs entreprises multinationales, pour briser les autres économies, les asservir, achetant à bas prix, hommes, matières, énergie, richesse naturelles...

Mais quelle est cette capacité à « faire un peu de bien » dont parle Obama ? Certes, ils l’ont cette capacité, mais pourquoi ne s’en servent-ils pas davantage ? Pourquoi continuent-ils à polluer « sciemment » la planète ? Pourquoi n’aident-ils pas davantage les pays pauvres : en santé, en éducation, en bien-être humain et social ? Pourquoi ne distribuent-ils pas plus équitablement leurs richesses, chez eux d’abord (encore 40 % des Américains n’ont pas d’assurance santé), puis dans le reste du monde ? Cette capacité, dit Obama, serait « inégalée » ; qu’à cela ne tienne, qu’il le prouve, et qu’il le montre ! S’il tirait vraiment les bonnes conclusions de ce qu’il dit, le monde n’en serait pas là. Il ajoute que « personne n’y fait attention », mais merde, on ne la voit pas, on ne la remarque pas « cette capacité inégalée », puisqu’elle ne se montre jamais.

Bien sûr, les Américains ont lutté avec courage quand l’humanité était en danger (les guerres de 1914-18 et de 1939-45) et leurs soldats ont été braves.

Mais aujourd’hui, les guerres sont ailleurs et multiples, et elles ont « toutes » une base économique. « L’argent » est en jeu, « l’enjeu », à travers le monde, c’est si simple de le dire, et surtout, si niais quand on y pense. Pourquoi niais ? Mais parce que parler de l’argent « ennemi », c’est faire rire de soi. Tout le monde aspire à avoir de l’argent, plus d’argent. Faut-il être assez con pour prétendre le contraire ? Le discours de Obama se perd dans la tragédie de l’histoire. Oui, l’histoire n’est pas morte, mais, par l’argent, la soif de l’argent, elle sème la mort.

Bush, fils, se demandait pourquoi le monde ne les aimait pas ! (comme ce « personne n’y fait attention » de Obama). Étonnant qu’il se soit posé cette question, c’était lors d’une intervention publique, j’aurais aimé être là pour lui répondre. Mais il n’a pas, et n’a jamais pu, trouver la moindre étincelle de réponse à sa question.... ni personne autour de lui assurément, pensez, des Cheney, des Rumsfeld... et autres pauvres cons !

Obama se dit « à l’aise avec la complexité », et assez bon pour garder « son sens moral », et là, il invoque dieu, parlant du « péché originel ». Bien sûr, l’homme a péché, et dieu ne le lui pardonne pas. Pourquoi invoquer une connerie comme celle-là, quand on dirige un pays de cette importance ? Elle ne sert qu’à légitimer « illégitimement » une cause perfide, celle de « dominer le monde ». C’est comme ça dans ces pays où dieu a cette place. « God bless America », ou chez son grand ami, « God save the Queen ».

Certes, aujourd’hui, les causes mondiales sont nombreuses qui préoccupent: - les droits de l’homme en Chine, Russie, Cuba... la liste est trop longue sur ce sujet ; - les autres droits si nombreux à l’éducation, à la santé, à une vie sans pauvreté, sans esclavage, pour les adultes comme pour les enfants ; - les guerres entre les peuples et elles sont si nombreuses, on ne peut les rappeler toutes... – l’écologie. Et les Etats-Unis ne peuvent les solutionner toutes. Là n’est pas le problème : si seulement ils réglaient, ils sont si forts économiquement parlant, et en terme de pouvoir, ce qui est de leur ressort et qui est de leur fait, très souvent. NON, ils ne le font pas, ne le feront pas, et, malgré des efforts certains, ainsi par exemple, Obama a parlé d’arrêter les implantations de colonies juives en terre palestinienne, il a parlé d’un programme universel de santé dans son pays (comment est-ce diable possible qu’un pays aussi riche n’ait pas la gratuité des soins pour tous dans un programme de santé universel, comme en France ou au Québec, et dans tant d’autres pays développés ?) ; il a aussi parlé de contraindre l’Iran à ne pas développer l’arme nucléaire, il a parlé de tant de choses qu’il n’a pas été capable de réaliser. S’agit-il seulement de « contextes malheureux et trop difficiles » qui ne sauraient être contrecarrés ? Ou s’agit-il plutôt d’un manque délibéré de « volonté politique » parce que les « lobbies » du monde « politique, économique » sont trop puissants et que les intérêts américains « en jeu » sont trop grands.

Les Américains n’ont pas d’amis parce qu’ils n’ont que des intérêts.


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