Qui a dit que les Français n'étaient pas présents à l'international ? Le duo électro français Daft Punk a été couronné fin janvier à Los Angeles par 5 Grammy awards mais dans l'art contemporain et du design, on a aussi des stars.
Le 18 mars, Kader Attia sera récompensé par le KunstPreis décerné par l'Académie de Berlin. Ora-Ito, 36 ans vient de recevoir le plus prestigieux des prix du Design, les IF Awards, tandis qu'en décembre, Laure Prouvost, 35 ans, a créé la surprise en devenant la première artiste française à recevoir le Turner Prize.
L'artiste Kader Attia, 44 ans, va être honoré le 18 mars du Kunstpreis à Berlin.
En effet, l'Académie des arts de Berlin a décerné le Kunstpreis, dans le domaine des arts plastiques, à Kader Attia. Né en 1970 dans la banlieue parisienne, le plasticien d'origine franco-algérienne utilise différents médiums, dont la photographie, l'installation et le dessin. On se souvient qu'en 2005, à la Biennale de Lyon, le plasticien avait créé un véritable scandale en exhibant des mannequins constitués de graines (représentant des enfants) dévorés petit à petit par des dizaines de pigeons les picorant sans relâche. Le terrain de prédilection de Kader Attia ? Les cicatrices, les cultures mêlées et formes confondues. A travers Open your eyes (2010), une installation de 80 images projetées en diptyques montrée au château des Ducs de Bretagne à Nantes, il aborde les traumatismes de la guerre. Les gueules cassées de la Première Guerre mondiale font face à des objets africains abîmés dans un scénario à la montée dramatique. Il est représenté par le galeriste Kamel Mennour, parmi ses expositions récentes, le MAC de Lyon, à la Documenta, ou encore au KW à Berlin.
Ora-Ito, 36 ans, a reçu trois Prix aux IF Awards, la prestigieuse récompense internationale des jeunes talents du design, le 25 janvier dernier.
Les créations primées sont les casques Gïo9o et Ayrtön et le chargeur Mïcha. "J'ai développé une typologie d'objets qui appartiennent à mon époque, nouveaux usages, nouveaux besoins", explique le designer qui, interrogé sur les caractéristiques de son style, dénonce les formes habituellement trop dessinées dans les lieux, les bâtiments, le mobilier. "Pour un designer, il est plus facile de dépasser les frontières qu'un plasticien", poursuit-il commentant, enchanté, sa large notoriété. Collectionneur et vrai amateur d'art contemporain, le Marseillais s'est lancé en mai 2013 dans la création du MAMO, un centre d'art contemporain installé sur le toit de la Cité radieuse du Corbusier. Et c'est un succès : plus de 100 000 visiteurs pour la première exposition consacrée à Xavier Veilhan. Prochain invité de prestige à investir le lieu à l'été 2014 : Daniel Buren. « Rares sont les artistes à pouvoir exister dans un lieu si fort. Daniel Buren a cette intelligence et compréhension de l'espace. Il s'est imposé à moi... », affirme Ora-Ito avec enthousiasme.
Le Turner Prize 2013 a été attribué à la plasticienne Laure Prouvost, 35 ans. Succédant à d'éminents artistes de la scène britannique, Richard Long, Tony Cragg, Anish Kapoor, Damien Hirst et Steve McQueen, Laura Prouvost a reçu le Turner Prize en décembre dernier devant des artistes confirmés comme David Shrigley ou Tino Sehgal. Une consécration pour cette Lilloise installée à Londres depuis ses 18 ans et ses études à Central Saint Martins Art College. Elle avait déjà fait parler d'elle à la 12e Biennale de Lyon, avec son architecture mystère éclairée de vert dans laquelle se racontait et détricotait à l'infini La Métamorphose de Kafka, une installation où la poésie naît d'un jeu subtil mettant en équilibre le son, la lumière, et l'image.
Laure Prouvost sera exposée par la galerie Nathalie Obadia à Paris en septembre 2014.
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