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La Belle et La Bête - Critique

Par Nopopcorn @TeamNoPopCorn

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Une Bête un peu trop belle, mais une Belle pas trop bête !

Treize ans après Le Pacte des loups, Christophe Gans retrouve Vincent Cassel ainsi que son public huit ans après Silent Hill,  pour son adaptation du conte La Belle et la Bête de Madame de Villeneuve, avec également à l'écran Léa Seydoux et André Dussollier.
La-Belle-et-La-Bete-Photo-Lea-Seydoux-Vincent-Cassel-01Le(s) plus

A l'annonce de cette adaptation, on ne pouvait qu'avoir peur de revenir sur un conte déjà adapté plus d'une fois et qui a surtout donné naissance au chef d'œuvre de Jean Cocteau avec Jean Marais en 1946.
Mais après quelques minutes, on oublie d'essayer de faire des comparaisons avec le film culte, car le réalisateur Christophe Gans apporte bien sa propre vision du conte de Madame de Villeneuve, même s'il y a de nombreux points communs.

Côté scénario il est sûr qu'on ne va pas faire dans l'originalité sachant que c'est une adaptation et non une inspiration à partir du conte. Mais dans La Belle et la Bête de Christophe Gans il y a quelques nuances par rapport au conte original (comme la vision de la Belle, du passé de la Bête).

Poétique et très graphique, la mise en scène de La Belle et la Bête est vraiment très belle, très travaillée et il y a surtout un très gros travail sur la photographie, que ce soit sur les scènes très sombres ou les scènes très colorées et lumineuses.
Une magnifique esthétique qui prend parfois des allures de tableaux !
A noter que le tournage s'est passé à 65% sur fond vert et en studio. Même l'herbe est faite en post-production, ce qui est assez rare pour un film français et surtout on se rend bien compte que les 35 millions d'euros de budget ont été dépensés intelligemment.

Côté casting, contrairement aux attentes c'est Léa Seydoux qui joue le mieux. Peut-être la maturité à force d'enchainer les rôles, dans tous les cas Léa Seydoux incarne parfaitement son personnage de Belle et arrive à nous séduire à travers l'écran.
Vincent Cassel est un choix logique pour interpréter une bête dans un film de Christophe Gans après Le Pacte des Loups. Pour la Bête, en plus d'avoir la bonne stature, Vincent Cassel hérite d'un très beau maquillage en numérique, même s'il aurait mérité un côté plus brutal, animal et sauvage.
Enfin dans le trio d'acteurs principaux, même avec son jeu théâtral André Dussollier s'en sort très bien. Il faut avouer qu'avec ses années d'expériences il arrive à ne pas trop surjouer et c'est agréable à voir (contrairement à une autre partie du casting).

Enfin, la musique est plutôt agréable par moments, mais c'est dommage qu'on n'y fasse surtout attention au début du film, plus on avance, plus la musique se fait discrète.

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Le(s) moins

Mis à part le scénario qui forcément ne réserve aucune surprise, excepté les quelques touches différentes par rapport au conte. Un des points qui dérange le plus : Les sœurs de Belle qui sont bien trop caricaturales et surtout très "bêtes".
Certes elles apportent une petite touche d'humour, mais les répliques enfantines contrastent beaucoup trop avec le reste de l'atmosphère du film et ne sont pas assez nombreuses pour faire partie intégrante du film.
En bref, il y en a soit trop peu, soit il aurait fallu éviter !

A l'exception du trio principal (Vincent Cassel, Léa Seydoux et André Dussolier), le jeu des acteurs est vraiment trop théâtral, surtout celui des acteurs qui jouent les frères de Belle. Déjà que les personnages ne sont pas ce qu'il y a de plus attachants côté scénario, le fait qu'ils surjouent n'arrange pas cette empathie que l'on peut ressentir envers eux.

La "Bête" (Vincent Cassel) ne dégage pas assez le côté animal et brutal auquel on s'attend.
La Bête est bien trop belle (avec ses yeux bleus) et pas assez sauvage. Vincent Cassel qui interprète la Bête a une bonne voix mais il aurait fallu ajouter des graves dans son intonation et un rugissement plus présent qui montre sa force sauvage.

La Belle et la Bête subit un gros problème de rythme, le film prend tout son temps et est vraiment très lent. Ce montage sert parfois l'ambiance, mais ces scènes sont peu nombreuses, ce qui donne un rythme inégal avec de bons passages et d'autres un peu plus ennuyeux.

A noter, Belle qui succombe au charme de la Bête en un clin d'œil. Surement pour ses beaux yeux car ça arrive si précipitamment que l'on ne comprend pas ce changement brutal des sentiments de Belle, même si elle n'a jamais vraiment eu peur de l'affronter.

Pour finir, l'histoire parallèle ne mène à rien. De plus la narration de Léa Seydoux est moins bonne que son jeu face caméra.
On aurait vraiment pu se passer de cette voix off et du "Je te raconte une histoire", d'autant plus qu'elle mène à une seconde fin qui n'est pas des plus intéressantes.
Il aurait fallu conclure le film La Belle et la Bête quand le livre de referme !

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Conclusion

Côté scénario, La Belle et la Bête version Christophe Gans ne surprend pas mise à part les quelques touches personnelles. Mais malgré ses différents défauts, le film bénéficie d'une très belle esthétique et mise en scène qui permet de prouver que le cinéma français peut faire autre chose que des comédies. De plus, Léa Seydoux incarne parfaitement Belle.
Ma note: 6/10


La Belle et La Bête

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Synopsis : "1810. Après le naufrage de ses navires, un marchand ruiné doit s’exiler à la campagne avec ses six enfants. Parmi eux se trouve Belle, la plus jeune de ses filles, joyeuse et pleine de grâce.
Lors d’un éprouvant voyage, le Marchand découvre le domaine magique de la Bête qui le condamne à mort pour lui avoir volé une rose.
Se sentant responsable du terrible sort qui s’abat sur sa famille, Belle décide de se sacrifier à la place de son père. Au château de la Bête, ce n’est pas la mort qui attend Belle, mais une vie étrange, où se mêlent les instants de féerie, d’allégresse et de mélancolie.
Chaque soir, à l’heure du dîner, Belle et la Bête se retrouvent. Ils apprennent à se découvrir, à se dompter comme deux étrangers que tout oppose. Alors qu’elle doit repousser ses élans amoureux, Belle tente de percer les mystères de la Bête et de son domaine.
Une fois la nuit tombée, des rêves lui révèlent par bribes le passé de la Bête. Une histoire tragique, qui lui apprend que cet être solitaire et féroce fut un jour un Prince majestueux.
Armée de son courage, luttant contre tous les dangers, ouvrant son coeur, Belle va parvenir à libérer la Bête de sa malédiction. Et se faisant, découvrir le véritable amour."
Réalisé par: Christophe Gans / Avec: Vincent Cassel, Léa Seydoux, André Dussollier / Genre: Fantastique, Romance / Nationalité: Français, allemand / Distributeur: Pathé Distribution
Durée: 1h52min / Date de sortie: 12 février 2014

Plus d'informations !

  • Les Anecdotes !


    Treize ans après Le Pacte des loups, Christophe Gans retrouve Vincent Cassel pour son nouveau film. Après plusieurs projets abandonnés, La Belle et La Bête est également l'occasion de retrouvailles avec le public, huit ans après Silent Hill.

    La Belle et La Bête de Christophe Gans est jusqu'à présent la neuvième adaptation du conte au cinéma. Une dixième adaptation est prévue, elle sera réalisée par Guillermo del Toro et son casting comprendra notamment Emma Watson.

    Christophe Gans semble attiré par les histoires populaires mettant en scène des bêtes poilues. En effet, avec La Belle et la Bête, il revient treize ans après avoir réalisé Le Pacte des loups. Une histoire sur la bête du Gévaudan...

    Christophe Gans a déclaré s'être inspiré de l'univers du cinéaste japonais Hayao Miyazaki car selon lui ses oeuvres incarnent une vraie notion de féerie. De plus, le réalisateur a fait part de son envie de réaliser une adaptation qui revenait à l'origine du conte. Il souhaite donner une nouvelle vision du conte et faire de son film la première adaptation du texte original. Le film est directement adapté du conte publié en 1740 par Madame de Villeneuve.

    C'est le gagnant de l'émission musicale "The Voice", Yoann Fréget, qui interprètera la chanson "Sauras-tu m'aimer" dont le clip fera office de générique de fin.

    La Belle et La Bête a été tourné aux studios de Babelsberg situés dans la banlieue berlinoise en Allemagne. Ces studios sont devenus mythiques car ils ont abrité le tournage de nombreux films considérés de nos jours comme des classiques du cinéma expressionniste allemand. Ils ont notamment vu se tourner des films comme Le Golem réalisé en 1920 par Paul Wegener, Nosferatu le vampire de Friedrich Murnau en 1922 ou encore le Metropolis de Fritz Lang en 1927.

    Même si Christophe Gans aime beaucoup la version du conte réalisée par Jean Cocteau en 1946, il ne souhaitait pas faire un remake. C'est pourquoi, dans son film, la trame narrative se concentre plus autour de La Belle que de La Bête. De même, la transformation de Vincent Cassel en Bête a été réalisée par la suite en post-production. Contrairement à Jean Marais, Cassel n'a pas eu à subir quatre heures de maquillage par jour.

    Avec La Belle et La Bête, Christophe Gans retrouve Richard Grandpierre à la production. Celui-ci avait déjà produit Le Pacte des loups en 2001. Il a récemment produit Zulu de Jérôme Salle avec Forest Whitaker et Orlando Bloom. Il a également produit et co-signé le scénario de Safari en 2009 réalisé par Olivier Baroux avec Kad Merad, une histoire de plus mettant en scène quelques bêtes...

    Le réalisateur Christophe Gans a choisi d'insérer deux époques dans le film. Une première située pendant le Premier Empire, l'art de cette époque s'inspirant beaucoup de l'art gréco-romain (rappelons que le livre s'inspire des mythologies grecques). La deuxième, celle où le prince vit heureux, est symbolisée par un retour à une Renaissance beaucoup imagée et moins réelle.

    Pour Christophe Gans et son équipe, il ne pouvait y avoir qu'un seul choix d'acteurs : "Nous n'imaginions que Vincent Cassel et Léa Seydoux pour jouer les rôles. C'était notre premier et notre seul choix. (...) Il était évident pour nous que Vincent Cassel était le seul en France capable de jouer à la fois un prince décadent et une bête. (...) Quant à Léa Seydoux, elle a dans sa façon d'être quelque chose de contemporain, à la fois éternel et classique, naturel et sophistiqué."

    Le plateau de tournage se situant très près de la salle de montage, le film a été monté quasiment en même temps que le tournage. De plus, un travail de dessins 2D a été réalisé pour éviter aux acteurs de tourner sur fonds verts et ainsi avoir une idée précise du rendu des plans et des effets spéciaux qu'il allait falloir insérer. Ce système a permis à la production non seulement un gain de temps mais aussi un gain d'argent puisqu'un effet numérique est facturé au photogramme près. Il ne faut donc pas dépasser le nombre de plans établis dans le story-board. Enfin, cela a permis une meilleure cohésion artistique entre Christophe Gans et les membres réalisant les effets spéciaux, ceux-si sachant tout de suite où le réalisateur voulait en venir.

    Vincent Cassel a débuté sa carrière en tant que mime. Cela lui a été utile pour son rôle de la Bête car celle-ci doit compenser son physique par ses manières et le contrôle de ses gestes, ce qui permet ensuite à Belle d'en tomber amoureuse. La Bête au final doit être très élégante et le mime permet ce contrôle.

    Vincent Cassel a en réalité dû interpréter deux fois ses performances. Une première fois sur le plateau, puis une deuxième fois plus d'un mois après le tournage. Des caméras captaient ses expressions pour ensuite y ajouter le masque de la Bête. Le masque a été réalisé en matériaux durs (les poils ont été implantés un par un) mais des corrections ont été apportées numériquement. C'est le même type de procédé qui avait été utilisé sur le tournage de L'Etrange histoire de Benjamin ButtonBrad Pitt devait avoir l'air très vieux.

    André Dussollier s'est retrouvé très ému par le tournage aux studios de Babelsberg. Son père qui s'était évadé d'un camp pendant la guerre avait travaillé dans ces mêmes studios pendant la guerre en tant qu'éclairagiste. Dussolier a tourné juste après La Belle et la Bête Diplomatie (qui se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale) de Volker Schlöndorff, réalisateur allemand et ancien directeur des studios. L'acteur a tenté de retrouver les films sur lesquels son père avait travaillé, mais il n'a pas réussi, ce qui ne l'empêche pas d'ironiser sur la situation et de qualifier cela d'"Étrange clin d'oeil de l'Histoire."

    Thierry Flamand, le chef décorateur du film, s'est inspiré de l'architecture de la chapelle de Rosslyn en Ecosse (près d'Edimbourg) pour l'architecture et l'ambiance à donner au château du prince après sa malédiction. Si ce nom ne vous est pas inconnu, c'est normal, puisque la chapelle est au centre de l'histoire du Da Vinci Code de Dan Brown. On l'aperçoit également dans le film de Ron Howard avec Tom Hanks.

Et vous qu'avez-vous pensé du film La Belle et La Bête ?

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