
J’ai fait mon premier Banana Daiquiri, un cocktail à la fois frais, gourmand et équilibré. Cependant, ce n’est pas cela qui est le plus intéressant dans cette histoire, mais plutôt le fait que je l’ai préparé en suivant les instructions d’un vrai professionnel.


Le daiquirì est un cocktail que l’on prépare principalement avec du rhum blanc (cubain, au départ), du jus de lime (ou citron vert), du sucre blanc de canne et d’une grande quantité de glace. A partir de cette base, on a créé au cours du temps plusieurs variations, parmi lesquelles sont les très populaires Daiquiri à la fraise et Daiquiri à la banane.
J’ai trouvé l’histoire sur l’origine du daiquiri dans un excellent livre cubain de 1948** que nous a offert un ami ayant vécu à Cuba. À l’intérieur, on peut lire l’histoire racontée par un ingénieur, F. D. Pagliuchi, au journal El Pais :


Un jour, M. Pagliuchi a été reçu par un autre ingénieur, M. Cox, le directeur des essais des mines de Daiquiri situées près de Santiago de Cuba, pour discuter autour d’un verre. Les seuls ingrédients dont ils disposaient étaient le rhum Bacardi, les citrons verts, le sucre et les glaçons. Ils ont mélangé ces ingrédients et ont obtenu un cocktail frappé très frais. Pagliuchi l’a trouvé très agréable et a demandé : « Comment s’appelle ce cocktail ? » Cox lui a répondu : « Un Rhum Sour », se référant au Whisky sour, un cocktail américain préparé avec du whisky, des citrons, du sucre et des glaçons. Mais Pagliuchi a répliqué : « C’est un nom trop général. Pourquoi ne l’appellerions-nous pas Daiquiri ? »
Les deux ingénieurs se sont plus tard rendus dans le bar « Club Americano » à Santiago de Cuba et ont demandé un daiquiri. Le barman leur a rétorqué qu’il ne savait pas ce que c’est. Alors, Cox lui a expliqué comment faire le cocktail, en insistant sur le fait qu’il doit être bien frappé et servi très frais. Les ingénieurs ont ensuite demandé à tous leurs amis de commander des daiquiris à chaque fois qu'ils vont au bar. C’est ainsi que le daiquiri a été popularisé à Santiago de Cuba, avant de passer à la Havane et de devenir mondialement connu.
** « El arte del cantinero. Los vinos y los licores. » de H. I. Sanchez, imp. P. Fernandez y Cia., S en C., 1948
Banana Daiquiri

Ingrédients (pour 1 verre) :
1/2 banane fraîche (pas trop mûre)10 ml de sirop de sucre de canne (nous avons utilisé du Canadou)20 ml de jus de citron vert45 ml de rhum blanc (dans notre cas, du Neisson)Des glaçons
Ustensiles :
Un pilonUne petite planche à découper et un couteauUn doseurUn presse-citronUn shaker composé de deux parties (shaker Boston) et une passoire à cocktailUne passoire fineUn verre (coupette) très froid
Méthode :
Épluchez et coupez la banane en rondelles. Placez-la dans la partie basse du shaker (le verre à mélange) et écrasez-la avec le pilon. Mesurez 10 ml de sirop de sucre avec le doseur et versez-le sur la banane. Pressez un demi-citron vert avec le presse-citron, mesurez 20 ml de jus et ajoutez-le dans le shaker. Mesurez et rajoutez 45 ml de rhum. Mélangez et transférez dans la partie haute du shaker (la timbale). Complétez de glaçons. Fermez la timbale du shaker avec le verre à mélange par un coup sec : avec l’action du froid, le verre à mélange se colle à la timbale, rendant le tout totalement hermétique. Frappez vigoureusement une douzaine de fois, en tenant fermement le shaker avec les deux mains. Une buée se formera alors sur les parois du shaker. Ouvrez le shaker par un petit coup sec, donné sur la paroi de la timbale à proximité du bord. Placez la passoire fine au dessus du verre refroidi à l'avance et passez le liquide, en retenant les glaçons à l’aide de la passoire à cocktail.Exprimez un zeste de citron vert au-dessus du verre. Le verre est suffisamment beau en lui-même, il est donc inutile d’ajouter des décorations.
Merci à Yoann pour les conseils et les précisions (et pour la relecture de ce billet).