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Aldo Vajra

Par Mauss

Parmi les grands producteurs européens, il y a quelques noms qui sortent de l'ordinaire et qui méritent d'être mis en valeur non seulement par la qualité de leurs vins, mais aussi par leur personnalité.

Aldo Vajra, un piémontais dont les terroirs sont un chouilla en dehors des grands noms, fait partie de cette élite des vignobles européens.

Pourquoi je n'en parle qu'aujourd'hui ? 

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Voilà la raison : dégusté, bu hier une des plus belles expressions de la Barbera d'Alba, ici à Reggio dell'Emilia, dans le millésime 2011. Un vin enthousiasmant, sans que quoique ce soit suscite le début d'un commencement de reproche à la laurentg. Tout est là : finesse, pureté, classe naturelle et, au delà du plaisir immédiat, une réelle émotion devant ce vin portant une appellation qui n'est pas premium. On a là un vin piémontais qui est facilement du niveau des meilleurs et qui, à l'aveugle, aura des coudées d'avance irrésistible sur bien des barolo ou barbaresco.  Mais voilà l'occasion de dire à quel point un cru est fondamentalement la signature d'une vue sur ce que doit être un bon, un grand vin. Aldo Vajra, maintenant de plus en plus cité parmi les grands du Piémont, a connu des années difficiles, notamment dans la décennie 80, tant le focus des journalistes du vin n'était tourné que vers les terroirs illustres de barolo ou barbaresco. Encore un exemple du rôle néfaste de ce qui est imprimé sur les étiquettes.  Heureusement, les choses ont changé et maintenant, quand Aldo ou son fils viennent au Grand Tasting de B+D à Paris, on voit bien des amateurs tastant les crus du domaine. Quel chemin parcouru ! Voir son site : ICI.
 Aldo Vajra cumule - ce qui est rarissime - une culture qui va largement au-delà de la simple réalisation de grands vins. Ses connaissances artistiques (sa maison est parsemée de beaux tableaux… et la cuisine de Madame Vajra est de toute beauté), son ouverture vers d'autres mondes, vont de pair avec une modestie plus que remarquable. Il a en sus une qualité d'écoute de l'autre qui sort de l'ordinaire, et il est le premier à reconnaître chez d'autres producteurs des qualités sans qu'une quelconque jalousie ne s'insinue dans ses commentaires.
juy
Une visite-dégustation chez lui, c'est un moment rare. Il suscite l'échange, cherche à comprendre le point de vue d'autrui, écoute et explique alors simplement ce qu'il a voulu faire, ce qu'il a réussi, ce qu'il manque encore à ses vins. Pour vous dire : il va même jusqu'à écouter intégralement les leçons de chose qu'aime tant dire le Dr Bonobo. Chose rarissime :-)
 Je me souviens de quelques millésimes d'un riesling, délicatement pétroleux comme je les aime, qui restent une preuve évidente de ses capacités à vinifier aussi en blanc. Il produit aussi un autre vin rare qui est le Kyè
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Une Freisa de référence Précisons in petto que sa politique de prix est d'une sagesse exemplaire. Si vos pas vous portent à l'occasion au Piémont, Aldo Vajra fait un peu partie des visites obligatoires avec celles de Luciano Sandrone, Clerico, Roberto Voerzio, Pelissero, Parusso, Bruno Rocca… sans oublier Angelo Gaja, le maestro de l'étape. Et Nicolas Herbin se fera un plaisir d'ajouter quelques noms qui, maintenant, font également partie de l'élite de cette région. 
jhb
Aldo Vajra Il ne va pas aimer qu'on dise de lui qu'il fait partie des seigneurs du vignoble européen, comme le sont tant de producteurs qui ne cumulent pas les couvertures du Wine Spectator ou de la RVF, mais c'est ainsi. C'est un grand, et son fiston est parfaitement en ligne avec sa vision de ce que doit être un beau vin, en n'oubliant jamais toute l'histoire européenne qu'il y a derrière ces vignes cultivées avec amour, passion. Sans jamais oublier que mère nature est là pour éliminer toute trace d'orgueil totalement inutile dans la pratique de ce métier, de cet art à mille lieux de la simple réalisation d'une boisson technique. Merci Aldo pour ce que tu nous offres. Tes vins nous apportent tant si on n'oublie pas à quel point, dans le verre, il y a bien plus que du jus de raisin fermenté. Il y a une vie, une histoire, une culture, une communication qui sont l'apanage des vrais vignerons.

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