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Le challenge de Sophie: la journée de la femme.

Par Mademoizela

Le challenge de Sophie: la journée de la femme.cliquez sur l'image pour aller Chez Sophie

Le féminisme est légitime lorsqu'il s'agit de défendre de nobles causes. La journée de la femme est utile quand on se bat pour l'égalité des salaires, pour la crédibilité des femmes qui exercent des métiers masculins ou non, quand on continue d'œuvrer pour la répartition des tâches ménagères.

Le challenge de Sophie: la journée de la femme.Il ne faut pas non plus oublier de soutenir nos amis les hommes qui prennent un congé parental, qui restent à la maison pour élever les enfants pendant que Madame part au "bureau".

Arrêtons les clichés et le clivage entre tâches féminines et tâches masculines.

La journée de la femme sert aussi à rappeler que dans le monde les petites filles n'ont pas accès à l'éducation; le 8 mars est l'occasion de se mobiliser pour l'obtention de cette parité.

Le challenge de Sophie: la journée de la femme.

En revanche, je ne supporte pas ceux qui pensent que la journée de la femme consiste à offrir des fleurs à ces dernières (juste ce jour), à leur tenir la porte (exceptionnellement), à mettre en place les principes galants datant des temps immémoriaux qui sont navrants pour la simple et bonne..Pfff foutaise! Là, justement on nous rabaisse au statut de potiche, plante verte... raison que c'est Notre Journée

Le challenge de Sophie: la journée de la femme.Etre féministe c'est ne pas se laisser enfermer dans des stéréotypes avilissants (bobonne dans sa cuisine qui ne doit se poser aucune question) mais c'est aussi prendre certaines blagues avec dérision et humour, et c'est surtout ne pas rabaisser les hommes.

"L'œil de la femme a la particularité de voir un cheveu sur la veste d'un homme à cinq mètres mais est incapable de voir la porte du garage à un mètre."

J'adore cette citation car si la première partie de la phrase me passe complètement au-dessus, la seconde me correspond quand même plutôt bien.

Le challenge de Sophie: la journée de la femme.Pour en revenir au sujet du blog. Je me suis inscrite sur le blog les Bavardages de Sophie au challenge dont le principe est le suivant: " Je vous propose de mettre à l'honneur ce jour là un livre écrit par une femme (roman, BD, album, pièce de théâtre...) !".

Depuis le jour où je me suis inscrite, les idées ont fusé:

Je voulais choisir ma romancière préférée qui a défendu les couleurs du féminisme engagé et crédible: Virginia Woolf.

Le challenge de Sophie: la journée de la femme.

Ensuite, j'ai voulu rendre hommage à Colette ou Elsa Triolet mais c'était trop convenu pour mon blog qui a déjà beaucoup tourné autour de ces deux-là.

Je suis rentrée dans la phase "Mesdames du XVII°": Sévigné, Staël, La Fayette...

Le challenge de Sophie: la journée de la femme.

Par facilité , j'ai voulu opter pour le roman fini il y a quelques heures No et moi de Delphine de Vigan.

Le challenge de Sophie: la journée de la femme.

Mon cerveau de blonde a laissé filer toutes ces idées et je me retrouve désormais bredouille.

C'est ce que je croyais jusqu'à ce que je pivote la tête sur la droite et que mon regard tombe directement sur la collection NRF de ma bibliothèque. Seule femme présente dans cette collection:

J'ai acheté ce recueil de poésies l'an passé pas pour sa poétesse mais pour la collection. Il est vrai que je suis très fan des petits Nrf avec la couverture blanche.

Silvia Plath? Inconnue jusqu'alors. J'ai lu son recueil Ariel d'un trait. C'est vraiment une poésie perlée, très délicate et avec tout le lyrisme dont je raffole mais c'est une poésie engagée dont la voix n'a de cesse de crier sa présence au monde. Ecrire, c'est se faire entendre en tant que Femme en quête de reconnaissance et cherchant à se libérer des carcans mais aussi le cri d'une Artiste qui se veut à l'égal de ses pairs masculins. (Comme quoi, j'ai bien fait de tourner la tête et me retrouver face à ce livre qui est en plein dans le thème)

C'est un recueil posthume qui date de 1965. Le livre est une réussite, un succès mais sa créatrice ne le saura jamais puisque ce bijou parait deux ans après le suicide de cette Britannique Silvia Plath.

Une page est cornée. (J'ai bien fait de choisir ce recueil. Le travail de recherche a déjà était fait...) En voici alors un extrait:

"C'est donc cela, la mer, cette immensité hors d'usage.

Le cataplasme du soleil ne peut rien contre ma brûlure.

Dans l'air fusent les couleurs électriques de sorbets

Puisés dans la glace par les mains gercées de filles blêmes.

Pourquoi est-ce si calme, que veut-on nous cacher?

J'ai deux jambes et le sourire pour avancer.[...]

Et les voix flottent, immatérielles, diminuées de moitié.

Le regard vient heurter contre ces surfaces lisses

Qui renvient comme un boomerang leur vision blesser l'œil.

Faut-il s'en étonner si lui porte des lunettes noires?[...]

La mer aux serpents nombreux qui avait créé ces cristaux

Se retire en rampant et siffle longuement sa détresse.

De à la plage... Il n'y a qu'un pas d'une cinquantaine d'années.

"Je suis une plage abandonnée aux marins dévêtus et en nage; ceux qui me laissent aux embruns. Je suis une plage où s'effondrent les amants; où s'écroulent des mariages quand la marée les surprend. Et ça fera tant de saisons. Beaucoup de corps, beaucoup de casse. Dis-moi les marques sur mon front, restent-elles quand la mer est basse?"


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